Ouagadougou, 16 mars 2017 (AFP) - Trois semaines de manoeuvres et
d'exercice américano-burkinabè pour améliorer les capacités de lutte contre le
"terrorisme" et les "organisations extrémistes violentes" ont pris fin jeudi à
Kamboinsin (30 km au nord de Ouagadougou), a constaté un journaliste de l'AFP.
Débuté le 27 février, l'exercice baptisé "Flintlock" et financé par les
Etats-Unis, a réuni une centaine de militaires burkinabè et une vingtaine de
forces spéciales américaines, selon l'état-major général des armées.
Le même exercice s'est déroulé sur la même période, mais avec des
instructeurs des forces spéciales des Pays-Bas à Bobo Dioulasso, la deuxième
ville du pays, située à 360 km à l'ouest de la capitale.
Selon le commandement militaire, les participants ont bénéficié de
formation pratique sur des modules de "combat en petites unités, de tirs, de
gestion des engins explosifs et de réactivité face aux embuscades" dans un
contexte d'attaques jihadistes récurrentes sur des postes militaires dans le
nord de ce pays, frontalier du Mali.
"Aujourd'hui que nous sommes confrontés au phénomène de l'extrémisme
violent, au terrorisme surtout dans la partie septentrionale du pays, (...)
cette formation vient à point nommée et pourra nous permettre d'avoir une
réponse efficace et efficiente sur le terrain dans les prochains jours", a
déclaré le ministre de la Défense burkinabè Jean Claude Bouda.
"Cette idée d'agir maintenant contre ces menaces est très importante et
c'est le moment d'agir", a de son côté martelé l'ambassadeur des Etats-Unis au
Burkina Faso Andrew Young.
Le Burkina Faso participe depuis 10 ans aux manoeuvres Flintlock mais c'est
la deuxième fois, après 2010, qu'il accueille sur son territoire cet exercice.
Ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest est entré depuis avril 2015 dans un
cycle d'enlèvements et d'attaques islamistes, surtout dans le nord frontalier
du Mali et du Niger. Entre octobre et décembre dernier, il a perdu 15 soldats
lors d'assauts de détachements ou postes militaires alors que les habitants de
la zone vivent dans la psychose des attaques qui ont déjà causé la mort de
plusieurs civils.
Les forces de sécurité du pays semblent pour le moment incapables d'enrayer
ces attaques, note une source militaire sous couvert d'anonymat.
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