Peut-on tenter de qualifier le Mali ainsi ? Eu égard à l’audience qu’a accordé le Président tchadien Idriss Deby ITNO au Secrétaire Général du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le vendredi 10 mars, au Palais rose de la République du Tchad.
Cette sortie du leader du mouvement national de libération de l’Azawad au Tchad, pour rencontrer Idriss Deby ITNO, est une illustration parfaite du double jeu des Responsables des ex-rebelles, en lieu et place de la diplomatie malienne habilitée dans de telles démarches pour parler de la paix et des relations bilatérales.
En dépit des efforts déployés par le Gouvernement malien pour le retour de la paix dans le septentrion, Bilal Ag A Cherif outrepasse dans ses compétences. En témoigne sa rencontre qu’il vient d’avoir avec le Président tchadien pour renouveler le contact avec les plus hautes autorités de Ndjamena. Non seulement pour le rôle prépondérant que joue ce pays au Sahel et en Afrique, mais aussi et surtout pour faire l’état des lieux concernant la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Cette démarche diplomatique d’Etat à Etat, menée par un ex-rebelle, non moins Secrétaire Général du MNLA, Bilal Ag Acherif, entraine des interrogations sur la mission réelle assignée au Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans notre pays.
Les ex-rebelles sont-ils autorisés en République du Mali de tisser leurs propres relations avec n’importe quel pays ? Qu’a-t-il fait, le Gouvernement du Mali pour déconseiller Bilal Ag Acherif de ne plus répéter de telles démarches de nature à heurter l’opinion nationale ?
Une chose est sûre, la visite a eu lieu et le jeune leader du MNLA a été reçu comme un Roitelet.
Le communiqué rendu public, à cet effet, informe l’opinion nationale et internationale que l’objet de la visite consistait à renouveler les contacts avec les autorités tchadiennes. Sans aval des autorités maliennes qui remuent ciel et terre pour faire plaisir à ces ex-rebelles.
Il ressort que le SG du MNLA a salué l’esprit d’ouverture et de bonne compréhension de son hôte concernant les défis auxquels fait face l’Azawad en particulier, le Mali et le Sahel en général.
Il a également sollicité l’accompagnement permanent du Président de la République du Tchad pour aboutir à une paix définitive au Mali. KABAKO !
Ce qui dénote qu’au Mali il y a péril en la demeure. Les ex-rebelles se transforment en Diplomates sans que le pouvoir n’ose lever son petit doigt pour les rappeler à l’ordre. Donc, il est inutile de le cacher, le serpent a deux têtes dans cette République bananière du Mali.