Lors d’une conférence, tenue mercredi 15 mars, le collectif des élus municipaux de la région de Tombouctou a déploré "l’exclusion" du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) dans la mise en place des autorités intérimaires. Pour plus d’inclusivité, il demande au gouvernement de prendre un décret additif pour élargir les membres des autorités intérimaires de 13 à 21 personnes.
A Tombouctou, la mise en place des autorités intérimaires se fait toujours attendre. Les mouvements qui avaient occupé quelques check-points de la ville les ont libérés, mais aucune date n’a été encore fixée pour la cérémonie.
Au contraire, les choses semblent se compliquer davantage avec le soutien qu’apportent désormais les élus de la région au Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA). Un groupe armé qui a fait défection de la Coordination des mouvements de l’Azawad pour "participer à la gestion de leur ville : Tombouctou".
"Une décision qui n’est pas soutenue par la société civile et le CJA, reconnu comme l’unique grande force de Tombouctou, soulèvera plus de problèmes qu’elle n’en résoudra", indique le collectif des élus dans une déclaration publiée à l’issue d’une conférence. Le collectif est même plus clair en mettant le gouvernement "en garde contre les conséquences dramatiques qui en découleront".
A Bamako, on annonce la poursuite des discussions depuis plusieurs jours, mais la situation n’a pas été débloquée pour le moment. Selon un responsable du CJA, les négociations sont même "au point mort" et le mouvement attend toujours des propositions concrètes des autorités.
Pour rectifier le tir de l’exclusion, les élus demandent au gouvernement d’élargir les membres de l’autorité intérimaire de Tombouctou de 13 à 21 conseillers. "Nous ne sommes pas contre les autorités intérimaires, mais la façon dont on tente de les mettre en place. Le cercle de Niafunké, avec 160 000 habitants et composé de sédentaires, n’a aucun représentant alors qu’il en avait trois représentants dans le Conseil sortant", déplore Mahamane Abakaye, maire de Mbouna et secrétaire général du collectif, contacté par Sahelien.com.
Et d'ajouter : "A Gourma-Rharous, les trois personnes choisies sont toutes des Touaregs alors que c’est une localité mixte de plusieurs ethnies. Ce sont des choses qu’on peut éviter si on laisse le choix aux populations".
A noter qu’en dehors du CJA, les mouvements arabes de l’Azawad (MAA-CMA et MAA-Plateforme) sont également contre la personne nommée à la tête de l’autorité intérimaire de Taoudéni. Ils veulent amener le gouvernement à revenir sur sa décision prise en conseil des ministres.
Avec Sahélien