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EDM débranche l’ORTM et la MINUSMA : Le Chérif de Nioro n’a pas échappé à la furia
Publié le dimanche 19 mars 2017  |  Le Combat
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© aBamako.com par DR
Visite du président au Chérif de nioro
Lundi 10 décembre 2012
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Après l’Assemblée Nationale, la société Energie du Mali (EDM-SA) a abattu son épée de Damoclès sur la tête de la télévision nationale (ORTM) et la mission onusienne au Mali (MINUSMA). Hier, aux environs des 10 heures, les équipes « coupeuses » leur ont rendu visite. Cette furia de l’EDM contre les mauvais payeurs n’a, semble-t-il, pas démarré et ne s’arrêtera pas avec le cas de l’Assemblée Nationale.

La traque aux mauvais payeurs lancée par l’actuel Directeur Général de l’Energie du Mali vient de faire des nouvelles victimes. Après le passage « osé » de ses agents à l’Assemblée Nationale pour couper le courant à « Saint Isaac » et ses hommes, ils ont mis le cap hier sur Bagadadji et Badalabougou. A Bagadadji, ils ont enlevé les compteurs ; car, la télévision nationale doit à l’EDM, tenez vous bien, la bagatelle de 291 millions de francs CFA. De loin supérieur au 203 millions de l’Assemblée nationale. Mais s’il est un mauvais payeur qui jusqu’ici bat le triste record c’est sans doute la MINUSMA. Elle doit plus du demi milliard ; c’est-à-dire, 700 millions de francs CFA de factures impayées.

Cette traque aux mauvais clients qui, avec la bénédiction des réseaux sociaux, a pris une ampleur fulgurante à partir du cas de l’Assemblée Nationale, a démarré il y a bien longtemps.

Le syndicat à la manœuvre

Selon un cadre de la société avec lequel nous avons échangé, cette traque a débuté sous l’ancien Directeur Général avec la prise de conscience du syndicat de la boîte. Avec des revendications insatisfaites compte tenu de l’état de la caisse de la boite et au parfum des grosses sommes impayées, le syndicat aurait approché la Direction Générale afin de lancer la traque. La Direction, étant généralement politique, il lui fallait un soutien de taille pour amorcer la « chasse ». Ce soutien a été offert par le syndicat. Ainsi, contrairement à ce qu’on peut penser, l’opération de « récupération des sous » a débuté à l’intérieur du pays. Selon notre interlocuteur, les premières missions de sensibilisation ont concerné les Régions pour, ensuite, finir à Bamako. L’objectif étant d’expliquer les difficultés de la boîte et d’inviter les créanciers à s’acquitter de leurs dettes.

Le Chérif de Nioro se met en règle

A Nioro, les équipes ont séjourné chez le Chérif Mbouillé. Après les échanges avec le Guide spirituel, ce dernier, selon notre interlocuteur, s’est mis en règle en s’acquittant entièrement de ses dettes. La voie tracée par lui a été suivie par plusieurs autres personnalités de la ville de Nioro qui devait de l’argent à l’EDM.

Un autre exemple, est celui de l’armée nationale. A l’instar du Chérif de Nioro, l’armée, après avoir reçu la mission, a épongé une grande partie de ses dettes vis-à-vis de l’EDM.

Mais, en de pareils circonstances, il se trouve toujours des personnes et des institutions qui, se croyant au dessus des autres, font la sourde oreille. Le témoignage de Harouna Dembélé, gestionnaire de grand compte à l’EDM est édifiant à ce propos. Dans le cas de l’Assemblée Nationale, il a affirmé aux journalistes du site le Sahélien que de nombreux préavis de coupure avaient été déposés au niveau de l’Assemblée Nationale sans que celle-ci ne se manifeste. Ce dédain finira par lui éclater à la figure quand les « coupeurs » d’EDM ont franchi ses portes en début de semaine pour ressortir avec ses compteurs. Une situation qui aurait dû alerter l’ORTM et la MINUSMA. Mais, peut-être qu’eux pensent que le malheur n’arrive qu’aux autres. Moins de 72 heures, les « coupeurs » étaient chez eux pour repartir avec eux aussi leurs compteurs.

A qui le tour ?

L’on apprend dans les colonnes du journal Nouvelle Horizon qu’EDM réclame à ses créanciers 24 milliards de francs CFA. La dette se compose comme suit : 1 milliard 445 millions 174 mille 453 francs CFA pour les services de l’Administration centrale et assimilés ; 961 millions 367 mille 569 francs CFA pour les Régions ; 5 milliards 34 millions 53 mille 111 francs CFA pour les sociétés d’Etat à caractère administratif ; 6 milliards 454 millions 212 mille 180 francs CFA pour les entreprises d’Etat et, enfin, 3 milliards 96 millions 197 mille 512 francs CFA pour les collectivités (Mairies, Conseils de cercle et Assemblées régionales).

C’est un sentiment d’« enfin on touche aux intouchables» qui prévaut chez la population avec son corollaire de sympathie pour l’EDM qui était, il y a peu, qualifiée d’ «Energie du Mal».

Mohamed Dagnoko
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