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De grèves en grèves: Le pouvoir montre ses limites !
Publié le samedi 18 mars 2017  |  Le Canard de la Venise
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de lancement du Projet 1 du P2RS
Bamako, le 16 décembre 2015 au CICB. Le ministre du Développement Rural a présidé la cérémonie de lancement des activités du Projet 1 du Programme de Renforcement de la Résilience à l`insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel. (P2RS)
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Les secteurs de la justice, de la santé et de l’éducation sont cruellement minés par des incessantes grèves. Ce qui paralyse quotidiennement la vie des citoyens de ce pays, déjà fragilisée par une crise politico-sécuritaire qui tarde à prendre fin. De toutes ces grèves, il y a questions de salaires insuffisants et de primes insuffisantes. Mais aussi et surtout d’amélioration des conditions de travail. Il y a aussi question d’intégration à la fonction publique de l’Etat de certains fonctionnaires des collectivités. Ainsi, si l’Etat ne fait rien pour les collectivités, qui voudra être fonctionnaire de celles-ci ? La faute n’incombe-t-elle pas à l’Etat ?
Si le personnel de la justice était en grève illimitée, qui a duré plus d’un mois et dont la satisfaction de certaines revendications reste en stand-by, les enseignants aussi ne replient pas. C’est ainsi qu’après plusieurs semaines de grèves au cours de cette année scolaire, les enseignants du fondamental et du secondaire ont commencé une nouvelle grève de deux semaines à compter du Lundi 13 Mars 2017. La grève de ces deux couches a tellement ébranlé le peuple malien que l’on s’en-souviendra pendant très longtemps. Pendant que les personnels des tribunaux étaient en grève, les prisons se remplissaient avec les opérations d’interpellations et d’arrestations de la police et de la gendarmerie, car, il n’y avait pas de recours de liberté après les 72 heures de garde à vue.
En ce qui concerne les enseignants, l’avenir des élèves reste incertain, cette année. Comme si cela ne suffisait pas, nous assistons actuellement à une grève illimitée des médecins, depuis le lundi dernier. Les hôpitaux sont remplis de patients sans qu’un médecin ne daigne les traiter. Le personnel sanitaire décide ainsi de faire souffrir la population, sous les yeux hagards des gouvernants. Ainsi, pourquoi notre peuple subit-il une telle situation chaotique ? Qu’est-ce qui motivent ces syndicats à aller en grèves ? Quelle est la responsabilité du gouvernement dans ces mouvements d’humeurs dans notre pays ?
Selon certaines indiscrétions, les professeurs de l’enseignement supérieur s’apprêtent, eux aussi à aller en grève. Ce qui prouve que l’heure est grave et même très grave. Si rien n’est alors fait, les petites décisions légères, émanant de certains ministres dont les départements sont concernés par ces grèves qui ne sont pas à la hauteur, auront produit de graves conséquences.
Pourquoi de tels mouvements dans un pays sérieusement secoué par une crise sécuritaire sans précédent ?
Le pays est en crise. Mais, vu le train de vie des dirigeants, on se croirait dans un Etat normal. Le ministre de l’Economie et des finances, Dr. Boubou Cissé, dans ses sorties médiatiques ne donne que des nouvelles rassurantes. Pourtant, les prix des denrées de première nécessité, comme le sucre, le riz, l’huile, la viande, l’essence, le gaz, le gasoil, etc. ne cessent de grimper sur le marché. Ce, malgré que le gouvernement se glorifie tous les jours d’avoir accordé des subventions qu’il fait à ce niveau.
Le fils du Président de la République, profitant du pouvoir de son père monopolise tout l’appareil étatique et serait aujourd’hui au centre même des recrutements et des attributions de marchés étatiques à certaines sociétés. Les gouvernants pillent comme ils veulent le dénier public et les services de contrôle sont acquises à leurs causes d’avance. Comment pourront-nous nous en-sortir dans de pareilles situations ? Au même moment, ces pauvres fonctionnaires (enseignants, médecins, etc.) sont toujours tenus de faire des sacrifices pour la nation, quand le Président de la République, les députés et les ministres continuent de vivre dans l’opulence. Qu’ils fassent le premier pas de sacrifice, en réduisant leur train de vie. Ainsi, tout le monde serait regardant.
D’ailleurs si l’Etat n’avait pas les moyens de mieux payer les fonctionnaires, pourquoi avoir augmenté avec rétrocession, l’année dernière, à des coups de milliards, les avantages des anciens chefs d’Etats et des anciens Premiers ministres ? Ces derniers seraient supérieurs aux autres maliens ? De toute façon, ce ne sont pas des rétentions de salaires qui feront reculer encore les fonctionnaires. Les jours à venir s’annoncent désormais mouvementés.
« Na laara, a saara » !
Alfousseini Togo
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