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Confédération africaine de football: La fin d’un mythe !
Publié le lundi 20 mars 2017  |  Le Zenith Bale
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Le Malgache Ahmad Ahmad a élu président de la Confédération Africaine de Football ce jeudi 16 mars 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie. Il a battu le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis près de 30 ans par 34 à 20 voix.
Le mythe est tombé ce jeudi 16 mars, Issa Hayatou a mordu la poussière devant presqu’un inconnu dans le sillage footballistique africain, le Malgache Ahmad Ahmad.
En effet, c’est ce jeudi qu’Ahmad a été élu président de la Confédération africaine de football pour un mandat de quatre ans, lors d'une assemblée générale à Addis-Abeba.

Agé de 57 ans, Ahmad Ahmad, le président de la fédération malgache, a été président de la CAF avec 14 voix d’avance sur Issa Hayatou, qui dirige l’instance depuis 1988. Comme un mythe, Issa n’avait plus de rival. Après le changement opéré à la tête de la FIFA, il y eut un unique rival du patron de football depuis plus de trente ans. Malgré tout, Issa était candidat à un 8ème mandat. Sous estimant celui qui avait profité de sa présence à Libreville le 13 janvier 2017, à la veille du coup d’envoi de la CAN 2017, pour annoncer officiellement sa décision de se porter candidat.

Croyant à sa chance, même s’il indiquait qu’une élection politisée peut réserver des surprises, Ahmad Ahmad lors du lancement de sa candidature avait obtenu quelques jours plus tard le soutien des présidents des 14 fédérations de la Cosafa (Conseil des fédérations d’Afrique australe). Une position, du coup, qui avait crispé les relations entre la CAF et la Cosafa.

AMBITIEUX CHALLENGER D’ISSA HAYATOU

Président de la fédération malgache, Ahmad Ahmad a décidé d’être candidat à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) face à Issa Hayatou. Sa candidature, indiquait-il, n’est pas dirigée contre la personne d’Issa Hayatou, qui préside la CAF depuis 1988 : « Je pense qu’il est temps de changer de mode de gouvernance ».

Au congrès de la FIFA, en mai dernier à Mexico, soutient le nouvel élu, quelques personnes étaient venues me parler d’une candidature. Puis au congrès de la CAF, en septembre, alors que pour une seule voix, je venais de manquer mon élection au comité exécutif de la FIFA, d’autres, plus nombreuses, ont de nouveau évoqué ma candidature. J’ai répondu que j’allais réfléchir et après avoir consulté les autorités malgaches, dont Hery Rajaonanarimampianina, le chef de l’État, j’ai finalement accepté.»

Ayant alors reçu des soutiens notamment de la COSAFA, il martèle : «Je ne sais pas si la décision de la CAF de retirer à Madagascar l’organisation de la CAN des moins de 17ans en avril prochain est une réponse à ce soutien. Mais dans mon pays, tout le monde le pense, car nous étions en mesure d’accueillir cet événement».
Aujourd’hui sénateur de son pays, il indique : « j’ai été nommé par le Président de la République en 2016 », après avoir été secrétaire d’État aux Sports dans les années 90, puis ministre de la Pêche entre 2014 et 2016.

SON PROJET POUR LE FOOT AFRICAIN

Achevant son troisième et dernier mandat à la tête de la fédération de son pays, il a focalisé son programme sur plusieurs axes. Les questions de statut par exemple, « comme la limitation à trois du nombre de mandats du président de la CAF, le retour à un âge limite (70 ans) pour exercer ces fonctions, et la nécessité de donner plus de pouvoir aux fédérations. Des membres du comité exécutif de la CAF sont en place alors qu’ils ne dirigent plus la fédération de leur pays, ce qui est paradoxal. »
Ahmad Ahmad souhaite par ailleurs élargir le débat autour du format de la CAN, qui concerne seize équipes, et de celui des éliminatoires. « On peut discuter du nombre de participants. L’Europe et l’Asie sont bien passées à vingt-quatre », ajoute-t-il. « Concernant le Championnat d’Afrique des Nations (Chan, qui est réservé aux sélections africaines locales, ndlr), je trouve également dommage qu’il soit réservé uniquement aux joueurs évoluant dans leur championnat. Je souhaite que comme lors des premières éditions, il soit ouvert à tous ceux qui évoluent sur le continent africain.»

Décidé, il y a cru et a gagné. Contre les vautours de la CAF, ce membre de l’ethnie des Sakalava, né à Mahajanga, voudrait aussi que l’argent versé aux fédérations africaines par la FIFA soit «mieux tracé». « Le football africain a un énorme potentiel. Il faut améliorer la formation des entraîneurs et des jeunes, faire en sorte que le continent se dote de stades plus modernes et plus sécurisés.»

A force de croire, il a persévéré et a eu gain de cause. Le mythe autour d’Issa Hayatou est tombé. Un avertissement pour tous ceux qui se croient incontournables ou indéboulonnables. La nouvelle génération arrive à pas de géant.

Ousmane COULIBALY
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