Face à la furia de l’EDM, la peur a changé de camp ces derniers jours. En effet, si autrefois, les simples consommateurs domestiques étaient la cible de l’Energie du Mali en matière de cessation de fourniture de courant ou d’enlèvement de compteurs pour raison de non paiements des factures d’électricité, de nos jours ce sont les services publics qui vivent la peur au ventre. Car, après l’Assemblée nationale, l’ORTM, la Maison de la presse et d’autres structures parapubliques, il ést admis que n’importe quel service public ne pourrait être à l’abri de la rigueur du nouveau directeur général de l’EDM. C’est pourquoi sur les réseaux sociaux, certains n’ont pas exclu l’hypothèse d’une descente, à Sébénikoro, résidence du président de la République et même à la cité ministérielle, où sont logés les différents départements ministériels et la Primature.
Par rapport au dernier cas évoqué, nous avons tenté d’en savoir davantage sur la situation au niveau de la direction de gestion de la cité administrative. Sur la question, la réponse du directeur de la CITAD, M. Salia Samaké a été on ne peut plus clair : « il n’existe aucune situation d’impayés à notre niveau. Nous avons exécuté le mandat de janvier 2017 et celui de février est déjà engagé. Depuis la prise en charge des situations d’électricité et d’eau de la cité par la CITAD en 2013, il n’ya jamais eu une situation de retard dans le paiement. »
Faut-il le rappeler, la cité administrative regroupe 22 cabinets ministériels, les locaux de la Primature, ceux du Secrétariat Général au Gouvernement et ceux du service de gestion de la cité. Toujours à cheval sur la bonne gestion de la cité et l’assurance des conditions adéquates pour les usagers et les personnels de cette cité, M. Samaké par cette attitude de régularité vis-à-vis de l’EDM donne la preuve de son souci permanent de sauvegarde des intérêts des services publics. Un mérite à saluer à juste titre.
Développement industriel
Le ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim déjà trahi par son goût de l’argent
Dans ces mêmes colonnes, nous avons eu à exalter les mérites du jeune ministre du développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, alias ‘’Casus’’. Cependant, il se peut que, comme beaucoup d’observateurs, nous ayons été entraînés par l’élan de sympathie médiatique envers ce protégé de Mme le maire de Goudam. Car, il nous serait revenu que ce ministre oscille entre fausse publicité et trafic d’influence. Il n’y aurait rien de mal en cela, s’il s’agissait d’un jeune qui veut se valoriser en cette ère où la communication fait la loi. Cependant, avec lui, on ne perçoit aucun message, aucun projet novateur. Des encens pour le prince du jour et des inaugurations à la pelle, généralement de fabriques de ciment.
Au-delà de ces matraquages médiatiques, le benjamin des ministres (en termes d’âge et du statut de son département) s’essaye maintenant dans le trafic d’influence à l’égard des structures partenaires (comme l’Organisation Patronnale de l’Industrie) ou celles rattachées à son département, notamment l’Agence pour l’aménagement et la gestion des zones industrielles (AZI-SA). Une agence dont la directrice fut relevée, le 8 mars de son poste. Selon des sources bien introduites, elle aurait fait les frais de son opposition au système instauré en règle de gestion par le ministre ‘’Casus’’.
Singulièrement son entêtement à ne pas vouloir céder une convention de concession de maîtrise d’ouvrage délégué à une entreprise, désignée par le Ministère du Développement Industriel, sans appel d’offres. Or, il s’avère que le statut de l’AZI même fait d’elle, le maître d’ouvrage délégué de tous ses travaux d’aménagement. Le marché en question, dont le coût d’exécution serait de 6 milliards F CFA constituait le seul atout pour l’AZI pour pouvoir sortir du gouffre dans lequel elle se trouve depuis belle lurette. C’est pourquoi le dernier conseil d’administration, sans hésitation, a balayé d’un revers de main cette manœuvre du ministre.
Comme par réaction, le ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim a sorti du tiroir l’Acte Uniforme de l’OHADA pour accabler la directrice de l’AZI-SA, avant de la congédier le jour de la fête internationale des Femmes. Et de nommer comme directeur général par intérim, un ingénieur du nom de Abdoulaye Maïga.
En plus de l’AZI-SA, de nombreuses structures et opérateurs industriels se plaignent de la pression du tenant du portefeuille du Développement Industriel qui aurait troqué sa mission contre celle du développement personnel.
Mutuelle de la gendarmerie nationale
Faire couler le DG à tout prix !
Au Mali la gendarmerie est un corps craint. Mais au sein de la gendarmerie c’est le bureau de la mutuelle qui fait peur. Un bureau qui dicte sa loi dans la grande maison ‘’verte’’ depuis 2002. Respecté et obéit au doigt et à l’œil, il est piloté par une portion congrue de l’effectif de la gendarmerie nationale (4 personnes à tout faire). Cependant, il siège en véritable monarque sans souci, ayant la mainmise sur les cotisations des gendarmes sans se voir obligé de compte rendu ni de communiquer une réédition de comptes.
Selon des sources au sein de la gendarmerie, ces gestionnaires de la mutuelle n’auraient peur « ni de Dieu ni du Diable ». Ils excelleraient dans l’art d’étouffer, avec des espèces sonnantes et trébuchantes, n’importe quelle tentative de dénonciations formulées contre eux. C‘est ainsi qu’ils auraient réussi à régner en véritables gestionnaires uniques des fonds, aussi bien de la coopérative d’habitat que des cotisations des agents, quinze ans durant. Tous les directeurs qui ont tenté de s’intéresser de près à cette gestion des plus opaques se sont vus obligés d’y renoncer.
Pour cette raison, l’arrivée à la tête de la gendarmerie nationale du magistrat-gendarme, Colonel major Satigui Moro Sidibé fut hautement saluée, au regard de sa perspicacité sur la quête de la transparence. Cependant, cela n’a aucunement suffit, car les différentes audits, enquêtes, et contrôles engagés par des limiers de grande renommée sous son égide n’ont pas fait bouger d’un iota les membres de la mutuelle : les conclusions de ces opérations, sont restées sans suite, reléguées dans l’oubli des tiroirs.
Ainsi, de jeunes gendarmes, pour la plupart des officiers bien formés, ne pouvant plus supporter les agissements de ce bureau, ont tenu à tirer au clair la gestion de leur mutuelle ; d’où l’initiative de la tenue d’une assemblée générale extraordinaire de la mutuelle. La première date annoncée à cet effet, le 12 mars, fut repoussée à cause des pressions exercées sur le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale, par la hiérarchie. Selon nos sources, ce report commandé serait une stratégie savamment orchestrée, dans la perspective d’un probable remaniement ministériel. Cela, afin que dans l’éventualité où l’actuel ministre de la Défense changerait de portefeuille, que son remplaçant puisse se séparer du Colonel major Satigui Moro Sidibé. Dans ce contexte, on ne parlerait plus d’AG pour tenter d’y voir clair dans les affaires de la mutuelle.
En tout état de cause, avec ou sans l’actuel DG, les intéressés ne veulent aucunement lâcher prise, car ils auraient programmé leur assemblée générale extraordinaire pour ce 20 mars.
Un gendarme doit vraiment rester droit dans ses bottes !
La Rédaction