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Affaire du marché d’acquisition des cinq bus du CENOU : Quand la SE se substitue au procureur
Publié le lundi 20 mars 2017  |  Le 22 Septembre
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© aBamako.com par A S
Inauguration de la Cité universitaire de Kabala
Bamako, le 28 février 2017 le Président de la République, Ibrahim Boubacar KÉÏTA a Inauguré le Complexe Universitaire de Kabala
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Cette affaire à l’allure d’une grande escroquerie a été éventée par la presse. L’adjudicateur du marché a acheté vraisemblablement des vieux cars (5 bus pour un montant de 601 800 000 francs CFA), repeints et présentés à l’acheteur qui n’est autre que le Centre national des œuvres universitaires (CENOU). La commission de réception mise en place par cette structure (composée du représentant de la direction du CENOU, du représentant de la direction générale de l’administration des biens de l’Etat, des représentants des services administratifs, des affaires et juridiques et coopération, des finances et matériels, de la délégation du contrôle financier du CENOU) est parvenue à la conclusion qu’il faut rejeter les bus acquis parce qu’ils ne sont pas conformes au cahier de charge. En effet, la commission de réception a relevé, entre autres, que les spécifications techniques ne sont pas conformes ; que tous les bus sont repeints donc anciens ; les moteurs présentent un aspect vétuste ; la climatisation est non fonctionnelle ; les bus ont deux portières au lieu de trois comme convenu.




Face à cette situation, l’adjudicateur a mené une grande campagne de communication par voie de presse pour tenter de se justifier. Malheureusement pour lui, les faits sont têtus. Il n’a pas respecté toutes les caractéristiques qui lui ont été demandées. Aux aguets, la Sécurité d’Etat qui s’occupe peu de la sécurité nationale, trouve dans ce dossier du pain béni.
Rapidement, elle se transforme en procureur poursuivant du pôle financier. Pour se déplacer sur « les lieux de crime » (le CENOU) pour inspecter les véhicules et échanger avec le personnel financier. Quelques heures plus tard, voici les limiers de la SE à la recherche du fournisseur pour entendre sa version. La question qui se pose est de savoir si les éléments de la SE sont juridiquement fondés à faire de telles investigations ? Si oui, peuvent-ils s’autosaisir ? Certains pensent que c’est du trafic d’influence, voire la recherche du gain, facile.
De quel droit la SE s’en mêle, alors qu’il n’y a ni rapport du contrôle financier ni rapport ministériel. En clair, au moment où nous mettions sous presse, il n’existe aucune plainte à fortiori une enquête préliminaire autorisée par un magistrat compétent. Ce qui s’est passé au CENOU se passe tous les jours dans les différents services du pays. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’une commission de réception ne rejette un ou plusieurs dossiers pour non-conformité par rapport aux marchés publics. C’est le quotidien du contrôle financier qui veille à l’exécution correcte des dépenses publiques.
Pas plus que la semaine passée, une commission de réception a rejeté l’achat d’une fourgonnette pour le compte d’une structure du département en charge des Transports. Plusieurs autres cas ont été relevés au niveau des ministères de la Santé, de l’Education et de l’Environnement. La SE ne s’est pas intéressée pour la simple raison qu’elle n’a pas été ébruitée par la presse. Alors, que la SE sorte de ce domaine financier pour s’occuper d’avantage de notre sécurité. Qu’elle s’adonne à son travail de renseignements pour éviter des attaques à notre pays. Encore une fois de plus, que la SE s’éloigne des milieux financiers susceptibles de la corrompre et l’éloigner de « ses missions régaliennes ».
A suivre
Hamdy Baba
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