Le Projet pour l’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (PAFDDS/SWEDD) est une initiative conjointe des dirigeants de six pays du Sahel (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) sur financement de la Banque mondiale. C’est pour expliquer les objectifs de ce projet, lancé le 8 novembre dernier, que le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Sambel Bana Diallo a animé une conférence de presse, vendredi à la Maison de la presse. Y étaient aussi présents, la directrice nationale de l’Aménagement du territoire et de la Population, Diall Amsetou N’Diaye et le coordinateur du projet, Moussa Sidibé. Dans ses propos liminaires, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Population a expliqué les avancées qui transparaissent dans l’initiative. Pour lui, le projet qui est à son début va sans doute améliorer les conditions de vie des femmes, des filles et des enfants qui sont les principaux bénéficiaires. Le ministre a expliqué que le projet vise à combler le retard du Sahel en matière de transition démographique, qui, malgré une baisse rapide de la mortalité infantile, est ralentie par des taux de fécondité les plus élevés au monde. Il a aussi rappelé les bases pour atteindre le dividende démographique dans les pays concernés. Sur les modalités de la mise en œuvre du projet, le chef du département de l’Aménagement du Territoire et de la Population a répondu que le programme est structuré autour de trois composantes. Il s’agit de la création de la demande pour les produits et services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle (SRMNIN); du renforcement des capacités régionales pour l’offre de produits de santé reproductive mais aussi des actions de plaidoyer pour l’engagement politique en faveur du dividende démographique. Par ailleurs, le ministre a donné des réponses convaincantes aux différentes interrogations légitimes. Pour sa part, la Directrice nationale de l’Aménagement du territoire a expliqué qu’il s’agit d’un projet pour l’autonomisation économique des femmes et des filles. Il sera basé sur l’autonomisation intellectuelle par la création d’activités génératrices de revenus pour améliorer le panier de la ménagère. Selon elle, l’autonomisation des femmes est un facteur déterminant de la transition démographique. Moussa Sidibé a expliqué que le projet qui s’étend sur 4 ans va travailler sur la formation des filles et améliorer la transition démographique.
Pour cela, le projet couvre 50 communes dans notre pays et va accompagner 2 700 filles et femmes vulnérables, âgées de 15 à 24 ans par une formation de 6 mois avant de les reverser dans un métier d’apprentissage. Dans le domaine de l’éducation, 5 000 filles seront aidées par une prise en charge de leur étude ou formation. En ce qui concerne la santé, le coordinateur du projet a indiqué que l’initiative prendra également en charge la formation de 20 000 filles en santé de la reproduction, 800 obstétriciennes, 300 agents de santé. Il convient de rappeler que le dividende démographique est un concept nouveau qui a acquis droit de cité dans les pays
africains, notamment ceux de la région subsaharienne. Il est défini par les spécialistes comme une croissance économique accélérée qui peut être générée par une baisse soutenue des taux de mortalité et de fécondité d’un pays, suivie d’une modification progressive de la structure par âge de la population. A. M. KEITA