Le Mali dispose d'un patrimoine naturel exceptionnel : il s'agit des fleuves qui le traversent. Soucieux de consolider et de renforcer les capacités pour les sauvegarder, l'Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) a organisé, du 13 au 14 mars 2017, un atelier de renforcement des capacités des acteurs sur les aspects de sauvegarde du fleuve Niger et de ses ressources et les implications sur la sécurité alimentaire.
La cérémonie d'ouverture était placée, sous la présidence de ministre de l'Environnement de l'Assainissement et du Développement durable, Mme Keita Aïda M'Bo. C'était également en présence du Directeur général, Abdourahamane Oumarou Touré ainsi qu'une trentaine des participations venus des services à la question.
Il est de notoriété publique qu'aujourd'hui les activités anthropiques ont conduit à la perturbation de l'équilibre qui assure le renouvellement des ressources du fleuve, le rendant de plus en plus vulnérable. En effet, depuis quelques années, le fleuve n'arrive plus à bien fournir les services éco-systémiques, comme il le faisait il y a 30 à 40 ans à causes des phénomènes nuisibles.
Par ailleurs, les objectifs spécifiques de ces deux jours d'atelier étaient d'identifier les groupes cibles (décideurs, leaders d'opinion et acteurs) au niveau de chaque cercle du sous bassin du haut Niger.
Pour la ministre, la sauvegarde du fleuve Niger est certainement une des questions les plus préoccupations de l'heure. Car, selon elle, cette sauvegarde renvoie à la problématique même de la survie, au regard de la place qu'occupe le fleuve Niger dans la vie de chaque malienne et de chaque malien. A l’en croire, le bassin qui comporte, en plus du District, 6 des dix régions administratives, fait vivre environ 85% de la population malienne. «La situation actuelle du fleuve du Niger pose un grave problème d'assainissement, au regard de l'usage actuel que nous faisons de ce fleuve, transformé par endroit en un dépôt de déchets de tout genre (ménagers, artisanaux, industriels, etc) sans traitement préalable adéquat, la question est donc de savoir dans quel état allons-nous le transmettre aux générations futures?», s'inquiète-t-il en s'interrogeant. Au dire de ministre, en ce qui concerne le bassin du fleuve Niger, il apparait que les questions importantes de sauvegarde du fleuve et de ses ressources se posent également en termes de participation et de responsabilisation des acteurs locaux.
En outre, pour cela, une connaissance des menaces qui pèsent sur le fleuve et surtout leur large diffusion auprès des communautés riveraines est un préalable. Ainsi, de son point de vue de ministre, il est donc essentiel de fournir des connaissances et des outils qui permettent une prise en charge des aspects de sauvegarde du fleuve par les gestionnaires et usagers au niveau local.
Le Directeur général de l'ABNF, Abdourahamane Oumarou Touré, a rappelé que la tenue des ateliers de renforcement de capacités en matière de sauvegarde du fleuve Niger et de ses ressources que les techniciens de l'ABFN sont en train de tenir depuis deux semaines s'inscrivent dans cette perspective. A ses dires, les maires de 94 communes des cercles de Yanfolila, Kangaba, Kati, Koulikoro, Ségou, Baroueli, Macina, Niono ont pris part à ces ateliers, ainsi que des organisations faîtières de la société civile et les services techniques de l'État.
Seydou Karamoko KONE