A en croire le président des Maliens vivant au pays de Talon, M. Baba Diallo, « ils sont ignorés par les autorités de leur pays d’origine. » Selon lui, ce sont beaucoup de milliers de Maliens qui aujourd’hui vivent au Benin sous couvert d’une autre nationalité. Car, malgré l’abondance de nos concitoyens dans ce pays, nous n’avons ni ambassade ni consulat…
« Officiellement, nous sommes au nombre de cinq mille cinq cent (5 500) Maliens mais je sais que nous dépassons les dix milles (10 000) », nous a confié M. Diallo. Et d’affirmer que cela est dû au fait que le Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civile (RAVEC) a été bâclé au Bénin. « Là où les agents en charge du recensement devait faire 3 jours, ils n’ont fait qu’environ une journée. Là où ils devaient faire un jour, ils n’ont fait qu’environ une heure. En plus, beaucoup d’endroits où vivent des tas de Maliens ont été ignoré », a-t-il indiqué. Et de dire que selon lui, la moitié de nos concitoyens n’a pas été enrôlée.
Parlant des rapports qui les lient aux populations et aux autorités béninoises, M. Diallo donnera l’assurance que tout va très bien à ce niveau. « Nous sommes tellement à l’aise ici, que je peux me permettre de dire que ce qu’on peut faire ici, qu’on ne peut pas le faire au Mali. Nous ne souffrons absolument de rien ici. Au contraire, le Bénin est un pays ou l’étranger est respecté à l’égale d’un roi », a-t-il dit. Et de dire qu’il va profiter de l’occasion pour les remercier au nom de toute la communauté malienne, pour leur esprit de fraternité.
Si l’on en croit Baba Diallo, la seule difficulté que les Maliens rencontrent au Bénin, est l’indifférence des autorités maliennes. « Ici, sur chaque cent (100) maliens, moins de dix (10) possèdent la carte d’identité nationale. En effet, il n’y a ni ambassade ni consulat ici. Ainsi, pour la carte d’identité nationale, il nous faut partir jusqu’à Accra, toutes choses, qui ne sont pas de l’eau à boire », a-t-il mentionné. Et d’ajouter que sous Alpha Oumar Konaré, qu’une mission consulaire venait au moins chaque trois (3) mois au Bénin, pour la prise en charge de ce document administratif.
« Nous avons écrit officiellement aux autorités actuelles par rapport à la situation, ils nous ont fait savoir, qu’ils n’y a pas de budget prévu pour cela. Nous avons dit que cela n’est pas un problème et que nous allons prendre en charge la mission toutes dépenses confondue. Mais malgré tout, rien n’a été fait pour atténuer nos souffrances », a-t-il martelé. Selon lui, il y a un village où plus de six cent (600) maliens ont été recensés, dont un seul possède la carte d’identité malienne qui d’ailleurs n’est plus à jour. Selon M. Diallo, tout le reste dispose d’une autre nationalité.
En guise de conclusion, il dira qu’ils sont fatigués des mensonges des hommes politiques et qu’ils ne vont plus recevoir personne d’entre eux. Et cela, tant que leur préoccupation n’est pas prise en compte.
KANTAO Drissa