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Conférence d’entente nationale: La CMA et la Plateforme dénoncent la « démarche unilatérale du gouvernement »
Publié le mardi 21 mars 2017  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de la CMA sur la situation à Kidal
Les membres de la Coordination des Mouvements de l`Azawad (CMA) ont animé une conférence de presse le 18 Octobre 2016, afin de partager avec les journalistes, la situation de Kidal
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La Conférence d’entente nationale, prévue par l’article 5 de l’Accord pour la Paix et le Réconciliation au Mali, aura lieu du 27 mars au 2 avril 2017 à Bamako, selon le communiqué du Conseil des ministres extraordinaire tenu le samedi dernier.

A peine le calendrier fixé par le gouvernement malien, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ont, ensemble, dénoncé, le dimanche 19 mars, la démarche solitaire du gouvernement. « Cette date a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable des autres parties », déplorent, dans leur communiqué conjoint, les deux groupes armés. Selon la CMA et la Plateforme, elles « n'ont malheureusement pas été associées à la rédaction des TDR ni à la réflexion menée en amont par la partie gouvernementale…».

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme ont, le dimanche dernier, dans une correspondance adressée au Président du Comité de Suivi de l’Accord, réagi à la décision du gouvernement malien de tenir la Conférence d’entente nationale du 28 mars au 2 avril 2017. « La CMA et la Plateforme ont été informées il y a quelques jours de la volonté du gouvernement d'organiser la Conférence d'Entente Nationale en date du 27 mars 2017. Cette date a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable des autres parties », indiquent le document signé par Harouna Toureh, au nom de la Plateforme, et de Sidi Brahim Ould Sidatt de la CMA.

Selon les responsables de ces deux groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la CMA et la Plateforme n'ont malheureusement pas été associées à la rédaction des TDR ni à la réflexion menée en amont par la partie gouvernementale. « Ce n'est que très récemment que des TDR nous ont été remis et que nous avons pu, faisant diligence, apporter une très modeste contribution par le biais de quelques observations. », précise le communiqué conjoint des deux groupes armés.

Plus grave sans doute, indiquent les groupes armés, « à cette date, les Autorités Intérimaires n'ont pas encore pu être mises en place au niveau des régions de Tombouctou et de Taoudeni, le cantonnement n’est qu’à ses prémisses et la sécurité n’est nulle part assurée. En dehors de Gao, les patrouilles mixtes du MOC n’ont pu être déployées et produire les effets attendus, le redéploiement d'une armée reconstituée, telle que prévue dans l'Accord, reste une perspective lointaine, les réfugiés attendent que ces Autorités Intérimaires soient à même de leur assurer un minimum de sécurité et qu'elles puissent faire le nécessaire pour assurer la viabilisation des sites afin de permettre d'envisager un retour qui soit définitif. »

La désunion plutôt que la concorde nationale
Selon la CMA et la Plateforme, dans le cadre des préparatifs de la Conférence d’entente nationale, des concertations timides ont bien été initiées ici et là, mais de façon unilatérale, et sans toucher l'ensemble des régions concernées. « A titre d'exemple la région de Kidal n'a pas été concernée par cette démarche. La problématique de l'Azawad, qui aurait du être discutée comme prévu dans l'Accord, n'a été à aucun moment abordée avec les populations concernées », signalent les responsables des groupes armés.

« Ces circonstances nous semblent donc être de nature à hypothéquer gravement le succès de la Conférence d'Entente Nationale. A cette date sa tenue consacrerait d'avantage la désunion, qui partout menace nos efforts d'apaisement, plutôt qu'elle ne consacrerait le retour à la concorde nationale », ajoutent le document.

Et les groupes armés de se poser les questions suivantes : Comment, dans ces conditions, aboutir d'ici sept jours à une conférence nationale où cette diversité puisse se refléter ? Comment aboutir à la rédaction d'une charte qui participe à transformer en profondeur la société et permettre d'impulser les réformes politiques, économiques, administratives, culturelles tant attendues ?

Les groupes armés demandent au gouvernement de consacrer la « journée » du 27 mars au « seul lancement du processus et non à sa conclusion. »
Sur décision gouvernementale, la Conférence d’entente nationale se tiendra du 27 mars au 02 avril 2017 à Bamako. 300 participants venant des régions, du District de Bamako et de la diaspora, selon le communiqué du Conseil des ministres, prendront part à la rencontre organisée autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale.

Le communiqué du Conseil précise qu’au préalable, Baba Akib, le président de la Commission préparatoire a « rencontré les signataires de l’Accord de Paix, les Présidents des Institutions de la République et des Autorités administratives indépendantes, les anciens Premiers ministres, les organisations et associations confessionnelles, les partis politiques, les organisations syndicales, les notabilités, les groupements de femmes et de jeunes, la diaspora, la MINUSMA et le Comité de Suivi de l’Accord. »

Madiassa Kaba Diakité
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