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Moussa Alassane Diallo ,Président de L’Apbef : «Les banques doivent développer des instruments financiers adaptés à la couverture des besoins de financement du secteur de la presse »
Publié le mardi 21 mars 2017  |  Le Pouce
Inauguration
© aBamako.com par as
Inauguration du siège de l`Association Professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF)
16/11/2012. Bamako. Sebenikoro. Inauguration présidée par le ministre des Finances Tiena Coulibaly. Nouveau siège a couté 65 million de FCFA.
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A l’occasion de la rencontre entre l’Association des Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers et les patrons de presse, qui s’est tenue le weekend à Ségou, le Président de l’association Moussa Alassane Diallo, s’est prêté à nos questions.

Le Pouce : Que peut-on retenir de cette 7ème édition de la rencontre entre l’APBEF et la presse privée malienne ?

Moussa Alassane Diallo : « Je vais commencer par saluer monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, qui a accepté de faire le déplacement de Bamako à Ségou pour à la fois présider la cérémonie d’ouverture de cette 7ème édition de la rencontre entre Banque-Presse privée, mais aussi de participer personnellement aux travaux et aux débats. Ensuite, je voudrai vraiment remercier l’ensemble des directeurs de publication de la presse privée pour avoir accepté de participer aussi à cette cérémonie.

Nous sommes à notre 7ème édition Banque-Presse privée. Cette initiative a été prise par l’Association des Banques pour assurer à la fois une meilleure information, une sensibilisation et même une éducation financière des populations. Mais aussi, on cherche à travers ces rencontres, toutes les questions liées au développement de la bancarisation et de l’inclusion financière, de façon à assurer un développement économique et social, harmonieux de notre pays. Nous avons compris très tôt, que la presse était l’instrument, un canal par lequel les banques peuvent passer pour assurer à la fois la promotion et le développement des produits et services bancaires.

Si nous regardons le métier du banquier, du journaliste, du professionnel de la presse, il y a une forte convergence, entre ces entités. C’est cette convergence qu’il faut assurer. C’est cette synergie d’action que nous avons cherché à mettre en place à travers un partenariat au seul intérêt du développement économique du Mali par la promotion des produits bancaires, par le développement des services bancaires et des services financiers. Ça fait sept ans que nous conduisons ce chantier.

Le Pouce : Avez-vous obtenu des résultats ?

Moussa Alassane Diallo : Je pense que nous avons obtenu des résultats extrêmement importants. A l’ouverture, le ministre de l’Economie et des Finances a demandé officiellement que cette initiative soit institutionnalisée. Au délà des hommes qui passent, l’APBEF va rester. La profession des journalistes va rester. Nous avons eu à allumer ce flambeau. Il faut que cela soit une continuité. C’est-à-dire assurer toujours cette synergie d’action, entre la presse et le système financier du Mali dans l’intérêt du développement économique et social du pays. C’est ça le défi que nous devons relever. C’est à cela que je suis très heureux que nous puissions conduire depuis sept ans cette initiative. Et depuis sept ans, nous avons des résultats probants ».

Le Pouce : Pourquoi le thème financement bancaire des entreprises au Mali : défis et opportunités ?

Moussa Alassane Diallo: « Il y a à la fois, les défis et les opportunités dans le financement bancaire des entreprises. Le financement de l’économie passe par le financement des entreprises, par le financement des ménages et par le financement de l’Etat. Voilà les trois agents économiques.

Lorsqu’on parle des agents économiques, c’est ceux qui constituent le tissu économique. C’est les trois acteurs. L’agent est un agent économique. Les entreprises sont des agents économiques. Les ménages sont des agents économiques. Lorsqu’on n’assure pas le financement de ces trois agents économiques, on ne peut jamais obtenir une croissance économique durable et inclusive. C’est la combinaison du financement de ces trois agents qui assure à un pays une croissance durable et inclusive. C’est ce qui se traduit par la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du revenu de la population.

Le Pouce : Ce financement est-il problématique ?

Moussa Alassane Diallo : Le financement bancaire des entreprises est une problématique qui est posée au Mali. Il y a beaucoup de critiques, beaucoup d’observations qui sont faites aux banques, en disant que les banques ne financent pas l’économie. Quelque part, ce n’est pas faux en disant que les banques ne financent pas l’économie. Ce n’est pas faux, par ce que, aujourd’hui, 80% des entreprises sont des PME et PMI. Ces entreprises évoluent dans le secteur informel. Ce secteur n’est pas financé. Quand vous ne financez pas 80% des entreprises dans une économie, les gens ont le droit de dire que l’économie n’est pas financée. Mais par contre, les banques aussi financent l’économie. Le financement bancaire de l’économie est passé de 1175 milliards de FCFA en 2012 à 2205 milliards FCFA aujourd’hui, soit une progression de 88%.

Le Pouce : Comment l’APBEF entend rendre inclusif ce financement ?

Moussa Alassane Diallo : Pour le rendre inclusif, il faut qu’il couvre les besoins de financement des PME et PMI. La solution est simple. Les PME- PMI, qui sont dans le secteur privé ne tiennent pas de comptabilité. Elles n’ont pas de bilan, ni de compte d’exploitation. Elles n’ont pas de plan de trésorerie. Un banquier a besoin de ces instruments financiers pour analyser les risques. Comme cela n’existe pas, les banques ne peuvent pas analyser le risque. Est-ce que c’est aux banques de s’adapter aux PME ou bien c’est aux PME de s’adapter aux banques. Moi, j’ai définitivement tranché la question. C’est aux banques de s’adapter aux PME, en sortant de l’analyse de risque sur la base d’éléments financiers, bilan d’exploitation, compte de trésorerie pour essayer d’analyser les PME sur un plan simplement physique sur trois éléments. Le premier élément, c’est la connaissance du client. Il faut que les banques apprennent à connaître leurs clients.

Ça veut dire que le banquier doit aussi apprendre à sortir de son bureau pour aller sur le chantier, dans le domaine du commerce, dans les administrations, l’industrie, dans les champs, l’exploitation agricole. Le banquier doit connaître son client, son outil de travail, sa production et son chiffre d’affaires. Une fois que vous maîtrisez ces trois éléments, vous devez arriver à ouvrir un compte pour la PME informelle pour qu’il domicilie ses recettes. Sur la base de cette domiciliation de ces recettes, vous appréciez son cash flow. Sur la base de son cash flow, vous analysez sa capacité d’endettement et sa capacité de remboursement. En ce moment, vous pouvez le financer. Tout doit se faire sur la base de la maîtrise de ses recettes ».

Le Pouce : La Presse fait partie des PME. Les banques ont elle une relation particulière avec ces médias ?

Moussa Alassane Diallo : « Les entreprises de presse doivent être aidé par les banques. Je ne dis pas cela par démagogie. Aujourd’hui, le rôle de la presse est capital dans la promotion et le développement des établissements financiers, mais aussi dans l’éducation financière. Ça c’est aussi une mission de service public, éduquer les populations. C’est comme l’éducation nationale qui est une mission de service public.

Cette vocation et cette mission de la presse, à travers les entreprises doivent être soutenues par les banques. A ce niveau, les banques doivent développer des instruments financiers adaptés à la couverture des besoins de financement du secteur de la presse. Cela ne peut pas se faire, sans analyse appropriée pour connaître aussi l’entreprise de presse. Une fois que vous connaissez l’entreprise de presse, il faut toujours chercher à analyser la crédibilité du promoteur. Tout est une question de crédibilité et la fiabilité de son projet de presse. Une fois que le promoteur est crédible et que le projet est économiquement fiable, en ce moment, le financement est bien possible ».

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
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