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Financement bancaire des entreprises au Mali : Plus de 2204 milliards de crédit octroyés en 2016
Publié le mardi 21 mars 2017  |  Le Pouce
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© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature d`une convention entre la BMS et BIDC au Ministère de l`Economie et des Finances
Cérémonie de signature d`une convention entre la BMS et BIDC au Ministère de l`Economie et des Finances le 7 Février 2017. Photo: Babaly Ba, Directeur Général de la BMS-SA
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Il est dominé par le court terme et concerne en majorité les secteurs du commerce, des hydrocarbures, de l’industrie manufacturière, des transports, de la télécommunication et de l’immobilier.

« Le financement bancaire des entreprises au Mali : Défis et Opportunités ». La thématique a fait l’objet d’une discussion très intéressante entre les médias et les banquiers à la faveur de la 7ème édition de la rencontre annuelle des Banques et Etablissement Financiers du Mali et les Organisations professionnelles de la presse.

Qui s’est tenue du vendredi 17 au samedi 18 mars dernier à Ségou au bord du Djoliba, sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Comme tous les ans, la rencontre a mobilisé tous les directeurs généraux des banques et établissements financiers du Mali et les patrons de presse (écrite et audiovisuelle) autour de la table. Outre le thème principal évoqué dessus, hommes de média et autorités bancaires ont également échangé sur deux autres sujets de préoccupation commune. Il s’agit de la communication d’entreprise ainsi que le rapport d’évaluation des précédentes éditions des journées de concertation Banque-Presse.

Il apparaît dans l’exposé présenté par le directeur général de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA), Babaly Ba et son chef de service exploitation, Mamadou Dia, que le financement des entreprises maliennes par les banques a beaucoup progressé ces cinq (5) dernières années (2012-2016). Ce qui se traduit par une progression notoire du volume de crédits accordés aux entreprises. Celui-ci est passé de 1 174,690 milliards FCFA en 2012 à 2 204,741 milliards FCFA en 2016. Avec des périodes de contraction, notamment en 2013 et 2014.

Pendant ces deux années, les crédits se sont fortement enrhumés, impactant le mouvement des crédits qui se sont faiblement élevés. 1 346,288 milliards FCFA en 2013 et 1 568,564 milliards FCFA en 2015. La croissance n’a réellement repris qu’à partir de 2015 avec 1 863,936 milliards FCFA. La crise sociopolitique qui a fortement secoué notre pays était passée par là. Mais, le dynamisme de nos acteurs économiques est tel que, très vite la croissance a repris et avec elle, les crédits dans le but de financer les activités. En 2016, ils se sont hissés à plus de 2 204,741 milliards FCFA, soit une hausse annuelle moyenne de 22% contre une progression annuelle moyenne du PIB estimé autour de 5,5%.

Le secteur primaire, l’éternel oublié du fait des aléas climatiques et environnementaux

Seulement l’effet d’entrainement de ce volume de crédit attendu sur le reste de l’économie peut difficilement produit des résultats espérés. Au motif que la majorité, soit les 60% des crédits accordés ont été employés dans les courts termes, notamment les secteurs du négoce, les hydrocarbures, l’industrie manufacturière, les transports, la télécommunication et l’immobilier. Le secteur productif, notamment primaire (agriculture, élevage et la pêche) a été le parent pauvre de cette mobilisation. Durant les 5 années, les crédits à court terme, qui représente les 60% des crédits octroyés, ont progressé de 81,4%, selon Babaly Ba et son collègue Mamadou Dia.

Les crédits à moyen terme ont eux aussi progressé de 111% durant la même période. Cette augmentation s’explique par les crédits d’investissement mis en place en faveur des clients évoluant dans les secteurs de l’agro-industrie, les bâtiments et travaux publics et de l’industrie des boissons. Quant à la hausse des crédits à long termes, ils ont progressé de 93% durant la même période. Cette embellie se justifie par la mise en place des crédits d’investissement pour financer l’installation d’une cimenterie au Mali.

Il ressort donc de ce tableau que le secteur d’activité qui a reçu l’essentiel du financement demeure celui du commerce général, qui représente entre 41 et 45% des crédits mobilisés. Le secteur secondaire et tertiaire, regroupant : les industries manufacturières, l’électricité, l’eau, le gaz, les transports, les télécommunications, les assurances, les affaires immobilières et services arrive en seconde position de mobilisation de crédits avec 6,1 à 13%. C’est le secteur primaire (l’agriculture, la sylviculture, la pêche) et l’industrie extractive (secondaire) qui ont été les grands oubliés. La faiblesse de la mobilisation des crédits en faveur du secteur primaire s’explique par les aléas, notamment climatiques et environnementaux, auxquels celui-ci fait face.

Les défis à relever

Nonobstant la poussée, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, rappelle Babaly Ba et son collègue. Selon eux, le secteur bancaire croupisse dans des difficultés, notamment le non remboursement des créances. Qui apparaît comme un des défis le plus crucial qui hante le microcosme bancaire au Mali. Outre cette difficulté, les banques souffrent également de la faiblesse constatée dans l’élaboration des plans d’affaires habituellement désignés « business plan » et la mauvaise qualité des états financiers souvent présentés à elles.

Selon les présentateurs, la qualité de celui-ci ne permet pas d’apprécier la pertinence et la crédibilité de l’entreprise en général et sa capacité de remboursement.

Elles souffrent aussi des insuffisances constatées dans la gestion et la gouvernance des entreprises. La confusion du patrimoine avec l’utilisation des recettes de l’entreprise à des fins privées et l’absence d’un plan de succession pour la continuité de l’entreprise sont les plus souvent récurrentes. Il faut signaler aussi l’absence d’encadrement par les spécialistes pour renforcer leurs capacités afin d’améliorer la qualité du management ainsi que le niveau professionnalisme.

La plus grosse difficulté des banques réside dans l’importance des créances en souffrance. Au cours des 5 dernières années, les impayés relevés sur les crédits accordés à la clientèle se chiffraient en décembre 2016 (en montant nominal) à plus de 380,8 milliards FCFA soit une hausse de 47,7% ou 15% par rapport à son niveau de 2015 et de 46% par rapport à celui de décembre 2014. Sur la même période, les créances en souffrance en valeur relative se chiffraient à 15,5 milliards FCFA.

Pour donc empêcher les banques de s’effondrer sous le poids des impayés, les autorités monétaires de notre Union monétaire à travers la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont décidé de réagir en trois temps. Les dispositions prises ont donc permis la création des Centrales de risques, des incidents de paiement et le Bureau d’information sur le crédit avec Crédit info-velo. Ce dernier né des instruments de veille, consiste à recueillir le consentement préalable des clients afin de communiquer et de partager ses engagements bancaires avec les confrères banquiers de la place. Il permet d’éviter le surendettement des clients et de protéger le système bancaire contre les clients mauvais payeurs et indélicats. Parallèlement, il permet aux bons payeurs de bénéficier de la souplesse dans leur relation avec les banques.

Les deux précédents remplissent à peu près, les mêmes fonctions de veille. Le premier outil permet à une banque d’accéder à des informations relatives aux engagements d’un client à financer à travers un document consolidé mis à la disposition des banques mensuellement par la BCEAO. Le second est relatif à une centrale d’enregistrement de chèques sans provision. Ladite centrale permet de sanctionner les clients récidivistes pouvant aller jusqu’à une interdiction de chéquiers.

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions

M.A. Diakité
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