Afin de doter les prisons de stock alimentaire suffisant et riche, 193 ha de terre à Kéniéroba (région de Koulikoro), sont exploités depuis 2 ans par des détenus. Cela, grâce au soutien technique et financier du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à travers son projet de centre pénitentiaire agricole.
En cours depuis deux ans, le projet de centre pénitentiaire agricole est, la démonstration d’une collaboration fructueuse entre la direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée (DNAPES) du ministère de la Justice du Mali et le CICR.
L’objectif du projet est d’aider notre pays à améliorer la situation alimentaire des détenus et leurs conditions de vie. Il vise également à faciliter la réinsertion future des détenus après leur liberation..
C’est ainsi qu’à 75 km de Bamako, à Kéniéroba (région de Koulikoro), des détenus du centre pénitentiaire agricole cultivent la terre pour doter leur lieu de détention de stock alimentaire suffisant et riche.
Ce champ pénitentiaire agricole de 193 ha, est ainsi depuis deux ans, exploité par des détenus. Ceux-ci bénéficient du soutien technique et financier du CICR à travers la fourniture d’intrants agricoles (semences, engrais, herbicides), des matériels agricoles (charrues, coupe-coupe, dabas, pioches) et de supports pour la main-d’œuvre.
Aussi, la supervision technique est assurée par des techniciens des services communaux de l’agriculture et des agronomes du CICR.
« Ce programme est d’une importance capitale pour la direction pénitentiaire et les détenus eux-mêmes. Car, non seulement il participe à l’amélioration de leurs propres conditions de détention, à la production en quantité suffisante de leurs aliments, mais, aussi, il donne l’occasion des métiers qu’ils pourront exercer une fois sortis d’ici », explique le Commandant Kalilou Berhté, Directeur régional de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée de Koulikoro.
En effet, dans ce centre, vivent cette année 15 détenus qui s’occupent des travaux champêtres pendant la journée. « Ici, nous vivons bien, nous mangeons bien et si nous tombons malades, nous sommes soignés. Ces conditions nous motivent davantage pour le travail », indique le chef de l’équipe des détenus cultivateurs. « Le projet évolue très bien. Il nous a permis d’avoir beaucoup de connaissances techniques dans le domaine de l’agriculture. Ce qui nous permettra d’améliorer nos rendements agricoles et subvenir aux besoins de nos familles. Nos enfants pourront aussi bénéficier de ce savoir-faire acquis ici » conclura le détenu.
« Nous sommes très contents des récoltes de 2016 avec 26,5 ha mis en valeur sur les 30 ha prévus et qui dépassent largement celles de 2015 où, au total 17 ha seulement ont pu être exploités sur les 30 ha prévus. Nous espérons aller jusqu’à 50 ha en 2017 en intégrant des arbres fruitiers qui peuvent produits en toutes les saisons », commentera pour sa part le lieutenant Ginga koné, Régisseur du centre pénitentiaire agricole.
Le CICR, un partenaire très actif
Comme à Keiéroba, le CICR soutient aussi le champ pénitentiaire de Tana (région de Ségou), avec une superficie totale de 15 ha ensemencé en maïs, mil, sorgho et arachide. Ce projet de soutien à la production agricole dans les champs pénitentiaires s’inscrit dans le cadre global de coopération entre le CICR et de Ministère de la Justice. Ce cadre couvre plusieurs activités en milieu carcéral comme les visites aux personnes privées de liberté, des projets d’amélioration d’accès aux soins de santé et plus particulièrement les projets d’amélioration de la chaine alimentaire.
Par ailleurs, au cours de l’année 2016, le CICR (en collaboration avec les autorités du pays) a formé 16 régisseurs et magasiniers des maisons d’arrêts de la région afin de renforcer leur compétence sur la chaine alimentaire.
Trois autres ateliers de formation ont été également organisés pour 29 participants.
En plus, le CICR a visité 3 639 détenus dans 28 lieux de détention permanents ou temporaires, facilité 580 appels téléphoniques et distribué 213 messages pour rétablir ou maintenir le contact entre les prisonniers et leurs familles.
Autre aide en faveur des détenus, c’est la construction de 2 châteaux d’eau de 10m3 dans la maison d’arrêt (MA) de Kati et de Ségou au bénéfice de 400 personnes, livraison du matériel d’hygiène, donation ponctuelle de médicament, la réhabilitation de l’infirmerie, la salle d’hospitalisation et la pharmacie de Koulikoro et les centres de Bollé femmes et mineurs. A ceux-ci s’ajoutent (entre autres) la prise en charge de 42 détenus malnutris à travers un programme de nutrition thérapeutique et les frais médicaux de 22 autres.
Le CICR courant 2016 a aussi procédé ont été entre autres l’équipement de 14 forages dans les cercles d’Ansogo, Bourem, Ménaka et Gao.
A Kidal, le Comité International de la Croix rouge a fourni 90.000 litres de carburant pour approvisionner en eau potable environ 15000 habitants, réhabilité 4 points d’eau dans le cercle de Abeibara construit 5 puits maraichers dans les cercles de Kidal et Tessalit, 4 autres pastoraux, 4 parcs de vaccination pour environ 36.000 bénéficiaires.
A Tombouctou, Mopti et Ségou, le CICR ou construit 9 puits diamètre au bénéfice d’environ 7.300 personnes et 7 autres puis pastoraux et 2 maraichers pour environ 6.000 bénéficiaires à Oulad Boxib, El-Alami, Sila, Arhram, Haribane Oulad Idriss, Kabara, Kariome et 5 parcs de vaccination au profit de 2300 personnes.
Rappelons que le CICR est une organisation humanitaire neutre et indépendante. Il a pour mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et d’autres personnes en situation de violence pour leur apporter assistance.
Djibril Kayentao