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Histoire: … d’un chien et de son maître
Publié le mardi 21 mars 2017  |  Le 26 Mars
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A.A. est un commerçant malien d’origine libanaise domicilié à Quinzambougou. Célibataire sans enfants, A.A. dans son immense villa a toujours été en compagnie d’un effroyable animal : un gros chien de la taille d’un veau qui ressemble beaucoup plus à une Hyène. A cause de la férocité de l’animal qui dévore quotidiennement 4 kg de viande, son maître le tient toujours attaché dans la cour de sa maison pendant ses absences. La seule vue de l’animal suffisait en effet, à faire changer d’avis aux éventuels voleurs. Mais il y a quelques semaines, pendant que son maître se reposait dans le salon, l’animal est arrivé à briser la chaîne qui l’attachait et à s’introduire dans la maison. Voilà qui pouvait paraître normal, mais bizarrement, le gros chien était allé droit vers A.A., ouvrait la gueule et menaçait de le “mettre en morceaux” ». Notre commerçant a usé de tous les mots affectifs pour calmer l’animal, mais celui-ci semblait décidé à “manger” son maître.
Comprenant le danger, A.A. fit un bond de Kangourou et se projeta au dehors, par la fenêtre. Du coup, l’animal se mit à mordre et à tout casser dans le salon. A.A. en profita pour boucler (du dehors) portes et fenêtres du salon tenu en otage par le chien dévastateur. Pendant deux jours, A.A. n’avait plus accès à son salon à cause de l’animal fou, qui y était enfermé.

Notre commerçant passait ses nuits dehors dans un petit magasin. N’en pouvant plus, A.A, confia son malheur à un voisin et sollicita son aide afin de se débarrasser de son gros chien.



C’est alors que le voisin fit venir le 3 Mars dernier au domicile de A.A, un vieil homme accompagné d’un autre. Les deux hommes ont donné la ferme assurance au commerçant, qu’ils le débarrasseraient cette nuit, de l’animal.

Pour le travail, ils ne réclament point d’argent. Le chien étant suffisamment gros et gras pour remplir deux respectables marmites.
17 heures en ce 3 Mars A. A. s’impatientait de voir arriver les deux hommes qui devaient mettre fin à son calvaire. Mais, ce ne fut que vers 21 heures que les deux hommes ont franchi sa porte. Discrétion oblige. Les deux amateurs de chien ont apporté sur les lieux couteaux, coupe-coupe et sacs.

Le matériel n’était pas destiné à capturer l’animal ou à l’abattre, mais plutôt, pour le “travailler” et le partager après l’avoir mis à mort à coups de bâton et de gourdins.
Fièrement, après avoir mis de côté leur matériel, les deux hommes, armés de bâton et de gourdin, ordonnèrent à A.A. d’ouvrir la porte du salon. Notre commerçant trouva plus de sage de leur remettre plutôt la clé, avant de s’éloigner.

On passa alors à l’action. Consigne de guerre, le plus âgé des deux amateurs de viande canine, ordonna à son compagnon de rester à la porte du salon et d’abattre l’animal, à l’aide du gourdin dès qu’il tenterait de s’échapper. Lui-même le Vieux, s’introduisit dans le salon, guidé par les grognements du chien. Notre brave homme s’en approcha. A la vue, de la taille extraordinaire du chien, il voulut mettre ses jambes au coup… en oubliant la consigne. Alors, de toutes ses forces, son compagnon l’abattit à la porte avant de se rendre compte qu’il s’était trompé de cible. Trop tard ! Et l’animal libéré se jeta à son tour sur l’homme qui tenait encore, ahuri son gourdin. La bête le mordra au cou et à la hanche avant de le laisser évanoui et de s’enfuir. Quant à notre commerçant, il avait eu le temps de grimper sur un de ses manguiers. Il n’en descendit pour constater les dégâts, que lorsque le gros chien avait disparu dans la nature. A présent, il fallait s’occuper des deux chasseurs “chassés”. Les deux hommes ont été admis dans une clinique aux frais du commerçant. Ils auraient regagné leur domicile 2 jours après. Sans le chien, mais avec la vie sauve. Quant à A.A. qui redoute encore un probable retour du méchant chien à la maison, il aurait changé de domicile… et de quartier. Mais, les chiens dit-on, ont un flair extraordinaire.

Boubacar Sankaré
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