La Conférence d’Entente Nationale se tiendra du 27 mars au 02 avril 2017, à Bamako, ainsi en a décidé le conseil des Ministres Extraordinaire du samedi dernier. La Commission Préparatoire est-elle réellement prête ?
En tout cas, c’est la principale interrogation qui revient le plus souvent depuis l’annonce de la nouvelle. Si certains pensent qu’il n’est pas ne sert à rien de précipiter les choses pour la tenue d’une telle rencontre, la commission préparatoire de ces assises nationales, est quant à elle au four et au moulin pour combler les attentes.
A l’heure actuelle, les constats révèlent que la commission préparatoire de cette conférence d’Entente Nationale, dirigée par l’actuel Médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, n’est pas totalement prête. Et pour cause : dans le cadre de l’organisation de la conférence, des missions d’information et de sensibilisation sont envoyées dans les différentes Régions. Ces missions supervisent l’organisation des Consultations régionales qui permettront de recueillir les attentes des populations.
Or, on rapporte que le planning tracé par la Commission Préparatoire n’a pas été respecté à cause de diverses raisons. En effet, selon ledit planning, des missions de consultations étaient prévues du 10 au 15 février 2017 dans les Régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Taoudéni. Celles des Régions de Kidal et Ménaka du 16 au 21 février 2017. Pour les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, les missions étaient attendues du 18 au 24 février 2017.
Il nous revient cependant que jusqu’à ce jour, des consultations se poursuivent et pourraient même aller jusqu’à la fin du mois de mars, et même au-delà, nous apprend-on, au risque de laisser sur le quai, pour ce qui concerne la poursuite du processus. Pour rappel, participent aux consultations régionales, les parties signataires de l’Accord, les jeunes, les femmes, la classe politique, les organisations de la société civile, les services techniques de l’Etat, les collectivités territoriales, les acteurs locaux et communautaires, les confessions religieuses, les autorités coutumières, les organisations professionnelles, les syndicats, les notabilités individuelles, les médias et les communicateurs traditionnels.
Un autre fait qui suscite les débats, ce que les termes de référence de la Conférence d’Entente Nationale seraient toujours en finition.
Dans de telles conditions, comment la Commission Préparatoire pourra tenir le délai à la date indiquée par le Conseil des ministres extraordinaires ? Et pour quels résultats ?
Faut-il le rappeler, l’objectif global de la Conférence d’Entente Nationale est d’instaurer un débat approfondi et inclusif entre toutes les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Cette Conférence permettra ainsi de traiter, entre autres, de la problématique de l’Azawad ; analyser les causes profondes des crises que connait le Mali dans sa partie septentrionale et centrale et qui ont des répercussions sur la paix, l’unité et la réconciliation nationale ; débattre des contours mémoriels, politiques, géographiques, humains, historiques et culturels de la question de l’Azawad et convenir d’une interprétation consensuelle du terme ; produire une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale au Mali.
Signalons que la Conférence d’Entente Nationale est un espace d’échanges, de débats et de réflexions sur les problématiques de paix, d’unité et de réconciliation nationale. Elle doit donc se dérouler dans un cadre serein, avec une liberté totale d’expression, mais également dans la discipline et dans les limites du cadre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Un document de travail sera élaboré par la Commission préparatoire pour servir de cadre conceptuel et de guide pour les débats. Il exposera les thèmes à débattre de façon aussi objective que possible. Sa substance intégrera les informations issues de la documentation pertinente existante ainsi que celles recueillies sur le terrain par les «missions de sensibilisation et d’écoute» organisées à cet effet. Un travail qui n’est pas encore achevé.
La Commission préparatoire comprend trois groupes techniques. Le groupe de travail «Analyse et Rédaction» est chargé de la collecte et de l’élaboration de toute la documentation nécessaire à la préparation et à la tenue de la Conférence d’Entente Nationale. Le groupe de travail «Communication et Relations Publiques» est chargé d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie et un plan de communication adaptés à l’objet de la Conférence et destinés à l’information de l’opinion publique nationale et internationale. Il entretient des relations de travail avec les médias et les communicateurs traditionnels et organise les consultations du Président de la Commission Préparatoire avec les différents acteurs concernés par le processus d’organisation de la Conférence d’Entente Nationale. Le groupe de travail «Organisation et Logistique» est chargé, en relation avec les structures et acteurs concernés, de concevoir et de mettre en œuvre toutes les diligences pratiques en vue de la préparation, de l’organisation et du bon déroulement de la Conférence d’Entente Nationale.
Le mandat global de la Commission préparatoire est de garantir lors de la Conférence d’Entente Nationale: la mobilisation de l’ensemble des composantes de la nation malienne dans un débat public sur la refondation de l’Etat et la réconciliation ; le recueil et la prise en compte des contributions de l’ensemble des composantes de la nation; l’identification des valeurs, des défis, des enjeux et des engagements communs qui fondent la volonté du vivre ensemble des populations maliennes ; la construction de perspectives communes pour l’avenir du Mali systématisées dans le cadre d’un projet de Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.
A.K
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