Interview avec le Président de l’Observatoire pour un Mali Meilleur (O2M) : ‘’O2M ambitionne de jouer le rôle d’une vraie société civile et concurrencer l’ancienne classe politique’’ dixit Monsieur Sékou Diakité … #aBamako

Politique

Interview avec le Président de l’Observatoire pour un Mali Meilleur (O2M) : ‘’O2M ambitionne de jouer le rôle d’une vraie société civile et concurrencer l’ancienne classe politique’’ dixit Monsieur Sékou Diakité …

Publié le mercredi 30 mai 2012 | Le Flambeau

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Les Artistes et hommes de cultures maliens ont échangé sur les causes de l’échec de la démocratie en Afrique

- ORTM - 22/5/2012

Dossier

Crise Malienne 2012

Le coup d’état du 22 mars dernier a favorisé l’émergence de nouvelles associations sur la scène nationale. Aussi ambitieuses les unes que les autres, ces nouveaux mouvements ont plus que jamais besoin de s’exprimer pour se faire entendre, comprendre et accepter. Le journal ‘’Le Flambeau’’ entend œuvrer dans ce sens. L’invité de cette semaine est le président de l’observatoire pour un Mali meilleur (O2M). Dans cette interview accordée à notre rédaction, Monsieur Sékou Diakité nous parle de son association tout en fustigeant la classe politique actuelle. La crise du nord, la responsabilité de la CEDEAO et de la communauté internationale, ainsi que la gestion du pays de ses 20 dernières années…sont autant de sujets évoqués dans cet entretien. Lire la suite…

Bonjour Monsieur Diakité, pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
Bonjour et merci de m’avoir donné l’occasion d’exprimer mes points de vue par rapport à l’actualité du pays. Je m’appelle Sékou DIAKITE, Maître-assistant à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (FSEG). Je suis le Président de l’Association « Mouvement pour le Changement à Kati (MCK). La vision de cette Association m’a guidé à réfléchir sur la mise en place d’un organe de veille et d’alerte sur l’ensemble du territoire du Mali.

Vous venez de créer ’’l’Observatoire pour un Mali meilleur’’ ; qu’est ce qui motive la création de cette nouvelle association ?
Je tiens à préciser que l’Observatoire pour un Mali Meilleur (O2M) n’est pas encore créé car nous n’avons pas fini de préparer tous les documents administratifs pour le faire, mais ça ne saurait tarder. Un noyau de cadres travaille avec moi pour mettre en place officiellement O2M. La motivation de la création de O2M vient du fait que le Mali est le pays à nous tous où, individuellement, chacun doit s’en approprier par sa participation active et sans contrepartie personnelle à toutes les actions tendant à la préservation de ses acquis, à la recherche de son bien être et à son épanouissement économique et social. Son véritable développement durable passe nécessairement par l’implication individuelle de tous ses fils tels qu’ils sont. Soucieux de la préservation de nos valeurs ancestrales et de la nécessité d’un changement de comportement, de mentalité et de vision pour un meilleur cadre de vie pour l’ensemble de la population de la République du Mali, nous avons décidé d’unir nos forces et talents pour créer l’Association « Observatoire pour un Mali Meilleur (O.2M.) » dont les actions resteront centrées exclusivement sur la prospérité du Mali afin de donner à l’ensemble de sa population l’amour de ce pays d’hospitalité légendaire.
Quelles sont les objectifs à court, moyen et long terme de cette association ?
L’action militaire qui a mis fin au régime d’ATT est une opportunité à saisir par les maliens pour amorcer le développement, sinon elle (opportunité) sera récupérée par les ennemis des maliens et utilisée contre les maliens. Il faut, coute que coute, éviter que les politiciens fassent de la récupération comme en 1991. Pour donner une chance à une nouvelle génération de dirigeants, nous nous sommes fixés comme objectifs à court terme la mise en place des antennes de O2M de Kayes à Kidal dans le but de jouer le rôle d’un organe de veille, de suivi, de conseil et d’alerte pour toutes les actions que les autorités poseront pendant la transition et au-delà. Et pour cela, nous allons élaborer des mécanismes nous permettant d’avoir un véritable tableau de bord dans lequel il y aura des indicateurs sur la bonne gouvernance, les droits humains, l’utilisation efficace et efficiente des ressources humaines et financières, l’impunité, etc. Tout écart constaté fera l’objet d’une alerte prononcée sur l’ensemble du territoire national par O.2M. Nous allons jouer le rôle d’une vraie société civile. L’ objectif fondamental de O2M est et restera, après le double travail de fourmi et d’araignée consistant à dénicher les vrais talents du pays et en les regroupant pour en faire une véritable force politique capable de concurrencer l’ancienne classe politique, de faire élire une nouvelle génération à la tête de ce pays juste après la transition.

Quelle sera la différence entre cette structure et les autres associations du genre qui existent d’ores et déjà ?
La différence entre O2M et les autres associations est que, d’une part, O2M n’a pas de coloration politique, ni de soutien politique et, d’autre part, O2M veut aller battre les partis politiques sur leur propre terrain en mobilisant tous les électeurs potentiels de ce pays qui sont mécontents de la pratique démocratique à s’unir afin de soutenir une nouvelle génération capable de diriger, avec honneur et dignité, ce pays.

Quels regards portez-vous sur la situation actuelle du pays ?
La situation actuelle du pays est plus que désastreuse, car après que les jeunes militaires aient montré le Mali, tel qu’il est, au monde entier après une pratique démocratique combien de fois appréciée et donnée comme exemple partout, je vois que ceux là qui sont responsables refusent de trouver une solution à la malienne. Les politiciens sont les premiers responsables du malheur et de l’humiliation que notre pays connait aujourd’hui, car après vingt (20) ans de pratique démocratique le résultat obtenu a été la partition du Mali. Quelle honte !6°) Quels sont les grands projets de l’O2M pour cette année 2012 et les différents partenaires sur lesquels vous comptez pour les mettre en œuvre ?
Pour cette année 2012 nous allons nous implanter progressivement à l’intérieur du pays pour que nous puissions donner l’information à temps réel à l’ensemble de l’opinion nationale et internationale à travers les conférences, les forums de discussion, les débats, etc. Pour les partenaires, nous attendons le lancement officiel pour pouvoir les attirer à travers notre vision pour un Mali Meilleur. Nous comptons sur toutes les bonnes volontés pour nous assister.

Œuvrer pour un Mali meilleur : telle est l’ambition que votre association s’est fixée. Alors qu’entendez-vous concrètement par ce terme ?
Le Mali est un pays qui vient de très loin historiquement, culturellement et économiquement. La dignité des maliens a été atteinte au plus niveau et tout cela à cause des hommes politiques qui ont mis un système favorisant l’impunité, l’anarchie, la corruption, le népotisme, la médiocrité, l’incivisme, etc. Nous voulons restaurer la démocratie afin que le malien puisse choisir réellement son Président, ses Députés… et cela dans la plus grande dignité et pour le plus grand bonheur du Mali. Nous savons que tous les maliens ne sont pas mouillés, nous allons donc sensibiliser pour fédérer tous les citoyens animés de sentiments pour ce pays, déterminés à aller jusqu’au bout pour défendre l’intérêt général du Mali et dévoués pour la cause de ce pays. Quand nous nous retrouverons au tour de ces valeurs léguées par nos ancêtres, nous pourrons chasser les démons du Mali que sont les politiciens de la vieille génération et du coup le Mali sera Meilleur.

Y’a-t-il un sujet qui vous passionne personnellement à l’heure où nous sommes ?

Lequel et quelles sont vos impressions sur ce sujet ?
Oui ! Le Nord du Mali ! Tout bon malien est indigné par la partition du pays, résultat direct de vingt années de pratique démocratique. Je demande à ce que toutes les forces vives s’entendent sur des principes et que les idées convergent vers une mobilisation des voies et moyens pour doter notre armée en matériels adéquats afin qu’elle fasse son devoir qu’elle a, d’ailleurs tout le temps, voulu faire.

Quels messages souhaiteriez-vous lancer à l’endroit de nos lecteurs ?
Je lance un vibrant appel à tout le Peuple malien, à travers les lecteurs du journal ‘’ Le Flambeau’’. Je l’invite à ne pas paniquer et rester très vigilant face à la situation actuelle qui prévaut dans le pays. Le Mali a les moyens de déjouer toutes les sanctions venant de quiconque. Soyons vigilants, encore une fois de plus, et unissons-nous pour que l’on puisse retrouver l’intégrité territoriale de notre pays. Nous n’avons que faire des élections maintenant et notre seul objectif doit être la conquête du Grand Nord du Mali. Une fois le Grand Nord conquis, nous pourrons programmer les élections les mois qui suivront. Parallèlement, le Ministère de l’Administration territoriale, les structures chargées de l’organisation des élections et les partis politiques devront peaufiner les listes électorales et apporter des amendements à la Constitution de février 1992 afin de la rendre applicable à toutes les circonstances. Le Mali est un domino décisif. Il faut se rappeler des conséquences de l’installation des talibans à Kaboul en 1996 pour saisir la gravité des interrogations suscitées par la crise actuelle qui frappe le cœur de l’Afrique sahélienne. La nouveauté tient dans l’apparition d’une faction islamiste chez les Touaregs à qui feu Khadafi avait promis un Etat panafricain à cheval sur l’Algérie, la Mauritanie, le Niger, le Burkina et le Mali. Donc la CEDEAO et la Communauté internationale ont tout intérêt à aider le Mali à recouvrer l’intégrité de son territoire avant que la contagion identitaire et indépendantiste ne gagne les autres ethnies et communautés.
Vos impressions sur le journal ‘’Le Flambeau’’.
J’ai remarqué que le journal « Le Flambeau » a acquis de plus en plus de l’expérience qui fait que sa qualité s’est améliorée faisant accroître sa clientèle. C’est un journal d’avenir et je ne peux que souhaiter bon vent à sa direction. Encore une fois merci pour l’interview.

Propos recueillis par
Idrissa Kantao

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