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Conférence d’entente nationale inclusive au Mali : Appelation Azawad, Causes profondes des rebellions, Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation et Solution durable de la crise
Publié le mercredi 22 mars 2017  |  aBamako.com
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© aBamako.com par DR
Dr Anasser Ag Rhissa, Expert TIC et Gouvernance
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Lettre ouverte au Président du Mali, au Président de la conférence d’entente nationale inclusive, au Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la Réconciliation au Mali, au Premier Ministre, au Ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, au Ministre de la réconciliation nationale, au Ministre de la défense, au Ministre de la sécurité, aux membres de la commission préparatoire de la conférence d’entente nationale, à l’opposition, au CSA, au CNCA, aux Maliens et aux Partenaires (ONU/Minusma, Barkhane, UA, UE, CEDEAO, OCI, …)

L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali a prévu une conférence d’entente nationale inclusive lors de sa mise en œuvre.

Partant des causes profondes de la crise Malienne, cette conférence d’entente nationale inclusive, à travers un dialogue intra et intercommunautaires, sera organisée à Bamako, du 27 mars au 02 avril 2017, pour impulser et renforcer la culture du vivre ensemble et de la paix et pour favoriser la réconciliation nationale.

Un aperçu historique aidera à identifier les causes des différentes rebellions au Mali et essayera d’apporter la lumière sur l’appellation Azawad et son impact si elle est validée.

Une solution pérenne à la crise sera proposée ainsi que, comme un des résultats attendus de cette conférence d’entente nationale, une charte pour la paix, pour l’unité et pour la réconciliation au Mali.

Cette lettre ouverte se focalise sur les points suivants :

- Contexte géopolitique

- Causes profondes des différentes rebellions à travers un aperçu historique

- Ni l’indépendance d’une partie du Mali, ni la fédération ni la confédération ne sont des solutions viables pour le Mali

- Faut-il donner au nord du Mali l’appellation Azawad ?

- Autonomie de l’Azawad réclamée conduirait à une guerre civile : Article intégral issu de l’interview de Dr ANASSER AG RHISSA faite par Maghreb Emergent

- Conférence d’entente nationale inclusive : objectifs généraux, spécifiques, résultats attendus (CHARTE pour la paix, pour l’unité et la réconciliation, INVENTAIRE des besoins et solutions/approches, …), organisation

- Cultiver le mieux vivre ensemble et la paix pour une réconciliation durable

- Solution durable pour la paix, la sécurité et la réconciliation dans l’unité


1. Contexte géopolitique

La France a proposé, en 1957, aux pays riverains du Sahara, la création de l’organisation commune des états riverains du Sahara (OCERS) ou organisation commune des régions du Sahara (OCRS), pour la mise en valeur du Sahara et l’exploitation de ses ressources (pétrole, gaz, …).

Elle était vue comme une mer interne à laquelle donnaient accès tous les pays riverains du Sahara.

Certains pays riverains du Sahara n’avaient pas accepté de s’y associer tels que la Mali et l’Algérie.

Le Mali était à l’époque une colonie Française et la résistance à la colonisation était âpre dans les régions du nord du Mali, en particulier dans l’Adrar (Kidal).

La politique coloniale Française divisait pour mieux régner, c’est ainsi que certaines communautés étaient « montées » contre d’autres, cas des sédentaires contre les Touaregs.

Le Touareg Fihroun (Fraction Iwilimidène) a la tête d’une coalition sédentaires et Touaregs avaient lutté contre les colons français.

L’esclavagisme était un des moyens pour diviser. Il était pratiqué pour organiser la soumission de certaines ethnies (noirs) à d’autres (blanches).

Les Kel Adagh de Kidal étaient sous domination des Iwilimidène (Fraction de Fihroun).

L’Adrar était à l’écart de la nation (Kidal sous tutelle de Gao, toutes les sections élisaient des députés sauf Kidal) et des frustrations sont courantes suite à la militarisation à outrance de la zone nord du Mali, comme a dit Ambery Ag Rhissa (un des membres dirigeants du MNLA), lors de l’atelier, organisé le 13 février 2014, par la Minusma et le gouvernement Malien, sur les leçons apprises des accords de paix passés.

Inspirée de la défunte organisation commune des régions du Sahara (OCRS ou OCERS), la rébellion de 1963/1964 avait éclaté dans l’Adrar (Kidal) suite à ces frustrations et aux agissements de l’administration Malienne sur les populations (fusillades, exécutions, …) du nord du Mali, en particulier de l’Adrar des Ifoghas, comme disent certains, cas de Ambery Ag Rhissa, et pour non paiement d’impôts comme disait, en 1964, le Président Malien, Modibo Keïta.

Cette rébellion était réprimée violemment comme l‘attestait le discours, du 22 septembre 1964, du Capitaine Diby Sylas Diarra alors Commandant du cercle de Kidal.

2. Causes des différentes rébellions à travers un aperçu historique

Vous trouverez ci-dessous des explications de ce que voulaient faire les Kel adagh (Ifoghas de Kidal) et qu’ils n’ont jamais pu faire, à savoir rejoindre leurs frères de l’ahaggar (Kel Ahaggar du Hoggar en Algérie).

Ils voulaient le faire pour s’affranchir de la domination des Iwilimidène (patriotes Maliens de la fraction de Fihroun).

La zone adagh de l’Algérie Française a été rattachée au soudan Français (devenu actuel Mali) depuis 1918.

EN PLUS, A LA LUMIÈRE DE CE QUE VOULAIENT LES KEL ADAGH, ON DÉFINIRA LES CAUSES PRINCIPALES DES DIFFÉRENTES REBELLIONS DE 1963 A 2012.

En 1963, il y avait eu la première révolte des jeunes Ifoghas sous la conduite du guerrier adolescent Alladi pendant que l’Adagh était sous la gouvernance tribale de Zeïd Ag Attaher (Ifoghas-Kel Idagh).

Accusé d’être responsable du désordre survenu dans sa zone, ce dernier avait été emprisonné.

En 1988, Intalla, le jeune frère de Zeîd, lui succéda.

Le 16 avril 1904, l’adagh (partie Malienne) a été rattachée au soudan Français (devenu le Mali après l’indépendance).

Les rébellions de 1990 à 2012 étaient initiées par les fils (Ichoumars) de Intalla.

Ils avaient une revendication politique « tribale » ancienne, datant d’avant l’indépendance du Mali, rattacher les Kel adagh (Ifoghas de Kidal) aux Kel ahaggar (leurs cousins du Hoggar en Algérie).

Cette revendication était inspirée de l’OCRS (organisation commune des régions du Sahara).

En 1916, la coalition, composée de sédentaires et Touaregs, conduite par Fihroun Ag Alinsar fut vaincue par les Français après une grande résistance.

Voulant s’affranchir des Iwilimidène (fraction de Fihroun) dont ils étaient dépendants (vassaux), les Ifoghas (Kel adagh) comptaient sur deux stratégies pour se rattacher à l’Algérie Française :

- Celle de Moussa Ag Amastan qui avait choisi la paix (chef du parti de la paix) contrairement aux Kel ahaggar (Algérie) dirigés par l’amenokal (chef) de l’ahaggar, Ahitaghel, puis son cousin, Attici, qui avaient choisi l’affrontement direct pour contrer les colons français qui voulaient les coloniser.

- La leur, Celle des kel Adagh, qui voulaient être rattachés au Maghreb.

Après la défaire de Fihroun, vu la stratégie de paix de Moussa Ag Amastan et après qu’Ils soient conseillés par Baye Al Kuntin (Moqadem de Qadiriya), et compte-tenu des rapports de force entre les armées (Française, Kel ahaggar, celle de Fihroun, …) en présence, les KEL ADAGH CHOISIRENT DE NE PAS S’AFFRONTER A L’ARMEE FRANçAISE.

L’attitude pacifique des Kel Adagh à la pénétration coloniale a fait que les Français ont rattaché l’adagh qui appartenait à l’Algérie Française au soudan Français (actuel Mali) en 1918.

CONTRAIREMENT A CETTE ATTITUDE PACIFIQUE ENVERS LES FRANçAIS, LES KEL ADAGH ONT CHOISI LA CONFRONTATION CONTRE LE MALI POUR SON AVANCÉE VERS LE NORD DU MALI.

GERÉES QUASIMENT PAR LES MEMES FAMILLES D’ACTEURS, TOUTES LES REBELLIONS, DE 1963/1990/2006/2012, ÉTAIENT EN RAPPORT AVEC LA CONSTRUCTION DU MALI.

Outre l’ancienne revendication politique « tribale », renforcée par l’idée de l’OCRS, les causes principales sont COMMUNES A TOUTES LES REBELLIONS :

Le sous-développement, l’inefficacité de l’administration, l’absence de justice pour tous et l’inefficacité de la justice, les mauvaises gouvernance, gestion et répartition des ressources et des pouvoirs, l’intégration inéquitable des citoyens dans l’administration.

A ces causes s’ajoutent pour les trois dernières rébellions, le mécontentement issu de la non satisfaction des revendications de la (des) rébellion (s) passée (s).

CES CAUSES PÈSENT SUR TOUTES LES RÉGIONS, PAS SEULEMENT SUR LE NORD DU MALI.

C’est pourquoi, l’inspiration OCRS n’est pas à négliger, le Mali avait dit non à l’OCRS proposée par la France en 1957.

3. Ni l’INDEPENDANCE d’une partie du Mali ni la PARTITION ni la FEDERATION ne sont des solutions viables pour le Mali

L’article de Ambery Ag Rhissa publié dans l’essor en 1964, montre que les Touaregs de l’Adrar des Ifoghas étaient animés d’un esprit patriotique, rejetaient la colonisation, cherchaient à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir l’autonomie ou l’indépendance.

Placé dans le contexte actuel de la crise Malienne, il n’est pas compréhensible que certains membres des groupes armés demandent l’autonomie ou l’indépendance.

Si on fait référence à nos ancêtres les plus éloignés, sachez qu’ils n’ont jamais demandé ni le fédéralisme ni l’indépendance ni l’autonomie.

Le féodalisme était pratiqué, chaque acteur jouait son rôle et connaissait son pouvoir et sa force par rapport aux autres acteurs.

Les acteurs vivaient, ensemble, en cultivant le vivre ensemble même si, dans certains cas, la loi de la force était utilisée.

Essayons de garder, voire renforcer, ce vivre ensemble, que nous ont légué nos ancêtres, SANS USAGE DE LA FORCE, pour refonder durablement notre pays, dans l’unité, pour une sécurité et une paix durables.

Ni l’INDEPENDANCE d’une partie du Mali ni la PARTITION ou la FEDERATION ne sont des solutions viables pour le Mali car elles généreront des conflits entre les parties qui seront scindées.

Ces conflits seront principalement dus à la répartition inégale des ressources, des pouvoirs et des compétences entre ces parties.

Chacune des parties sera déterminée à récupérer le plus de ressources possible, le plus de pouvoirs possible, le plus de compétences possible, c’est pourquoi, ces conflits seront plus violents.

Ces conflits seront pires que le conflit d’aujourd’hui et nous installerons dans une instabilité constante.

Comme vous le savez, la FÉDÉRATION doit combiner deux logiques :

- UNE LOGIQUE UNIFICATRICE (appartenance à la fédération) développée à travers le patriotisme et la création d’un espace politique commun légitime (débat politique à porter au niveau fédéral et création de partis politique au niveau fédéral) et

- UNE LOGIQUE ÉTATIQUE (appartenance à un État fédéré donné).
La difficulté principale sera le développement de la logique unificatrice (fédératrice) à travers, par exemples, la cohésion au niveau fédéral, la centralisation du pouvoir au niveau fédéral et les compétences au niveau fédéral.

Ce n’est pas parce que la fédération a marché ailleurs qu’elle marchera au Mali.
Ceci, compte-tenu des problèmes qu’on rencontrera pour développer la logique fédératrice vu la fracture énorme que laissera la crise et qui mettra du temps à se cicatriser.

D’ailleurs, même dans les autres pays, par exemple, aux USA, malgré la guerre d’indépendance qui avait développé le sentiment patriotique, il y avait de nombreux problèmes au départ tels que :

- la difficulté du renforcement de la cohésion au niveau fédéral à travers le développement et la consolidation du sentiment fédéral (sentiment d’appartenance à la fédération) : cette difficulté s’est, quand même, vite estompée en utilisant la politique du patriotisme intéressé (l’intérêt général coïncide avec l’intérêt de chaque citoyen) et

- la difficulté de centralisation du pouvoir fédéral car deux courants s’affrontaient : le courant centralisateur (favorisé par la guerre d’indépendance) et le courant décentralisateur (ceux qui optent pour la décentralisation).

La crise au Mali et la déchirure du tissu social et politique feront que le démarrage au Mali d’une telle fédération sera chaotique car au niveau fédéral la cohésion sera limitée, le courant décentralisateur sera très fort et le courant centralisateur sera affaibli par les cicatrices issues de la guerre (guerre de Kidal, tuerie d’Aguelhoc, effets de la crise) entre les parties à fédérer.

Au Mali, dans le cadre d’une fédération, le courant centralisateur sera difficile à impulser à cause des querelles internes au sein de la partie fédérée constituée par le nord du Mali et des conflits entre parties fédérées.

Il restera très faible par rapport au courant décentralisateur qui s’amplifiera.

D’où une INSTABILITÉ CONSTANTE de cette fédération.

4. Faut-il donner au Nord du Mali l’appellation Azawad ?

Azawad est une zone aride située dans la région de Tombouctou. Ce petit erg, de 382 Km2, servant de pâturage, est situé entre Tombouctou et Arouane.

Il contient plusieurs gisements préhistoriques.

Il sert de transit pour les caravanes se rendant à Taoudeni pour y chercher du sel et le ramener à Tombouctou.

Certaines communautés Tamasheqs connaissaient cet erg servant de pâturage à leurs animaux.

C’est depuis les années 1990 que les membres des rébellions Touaregs tentent d’appeler toutes les régions du nord du Mali, Azawad.

Ce qui n’a toujours pas été validé par TOUS les Touaregs et TOUTES les autres communautés des régions du nord du Mali et du Mali TOUT ENTIER.

A travers la conférence d’entente nationale que propose l’accord de paix, pendant la période de transition, des discutions se feront sur cette appellation Azawad.

Sachant qu’il serait difficile d’aboutir à un compromis, voir le point 5 ci-dessous, sur cette appellation Azawad, il serait judicieux dans le cadre du conseil consultatif interrégional dont est dotée la zone de développement du nord du Mali et à travers un référendum que les populations du nord du Mali OU de tout le Mali se prononcent sur cette appellation.

Le référendum de juillet 2017 pourrait être l’occasion pour statuer définitivement sur cette appellation Azawad.

5. Autonomie de l’Azawad réclamée conduirait à une guerre civile : Article intégral issu de l’interview de Dr ANASSER AG RHISSA faite par Maghreb Emergent

Vous trouverez ci-dessous l’article intégral publié par Mme Selma Kasmi dans le journal/portail Algérien Maghreb Emergent après qu’elle ait interviewé Dr Anasser Ag Rhissa, le 02 Mars 2015.
Il a pour titre :

Mali : Anasser Ag Rhissa, Expert Malien en Sécurité: « L’autonomie de l’Azawad réclamée conduirait à une guerre civile »

Pour Dr Anasser Ag Rhissa, Expert Malien en TIC, Gouvernance et Sécurité, la régionalisation prévue par l’accord de paix paraphé hier (01 Mars 2015) à Alger entre Bamako et des mouvements d’opposition de l’Azawad est la solution idoine au conflit dans cette région.

Après les avoir réunis pour la première fois autour de la table de négociations en juillet dernier, Alger parvient à trouver un accord « équilibré » entre les indépendantistes du Nord malien et le gouvernement central de Bamako.
Le 1er mars 2015, la délégation gouvernementale malienne et la plateforme des mouvements pro-Mali (Le Mouvement arabe de l’Azawad, MAA-dissident, la Coordination pour le peuple de l’Azawad, CPA, et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance, CM-FPR), ont paraphé l’accord de paix d’Alger après plus de huit mois de négociation. La Coordination des Mouvements de l’Azawad CMA, qui a cédé visiblement aux pressions de sa base qui manifeste depuis hier à Kidal, demande « une pause » dans les pourparlers.
Cet accord de paix et de réconciliation au Mali qualifié de « décisif » par la communauté internationale stipule, entres autres : le respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale, la souveraineté, de la forme républicaine et du caractère laïc du Mali, la promotion du développement équilibré de toutes les régions du pays, l’organisation d’une Conférence d’entente nationale durant la période de transition, l’application de la régionalisation, ainsi que l’utilisation restreinte de l’appellation de l’ Azawad.

Ces deux derniers points sont derrière la réticence de la Coordination des mouvements de l’Azawad envers cet accord. Composé du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), ce mouvement ne l’a pas paraphé, car sa base « maintient sa réclamation d’une approche fédérale et autonome du territoire », a expliqué dimanche, à Maghreb Emergent, Dr Anasser Ag Rhissa, Expert Malien en TIC, Gouvernance et Sécurité.
Il nous a confirmé également la poursuite des révoltes à Kidal et le déplacement de représentants du CMA sur les lieux pour tenter de les convaincre. Ils étaient, en effet, entre 400 et 500 personnes à manifester samedi dans cette ville du Nord-Mali pour demander au CMA de ne pas parapher l’accord, car le texte, pour eux, oublie l’essentiel des revendications des populations de l’Azawad.
« L’Azawad est reconnu pour la première fois »

« L’accord de paix et de réconciliation proposé par Alger prévoit la régionalisation : une libre administration de toutes les régions du Mali et non pas uniquement du Nord, où la population sera mise, pour la première fois, au centre du dispositif. L’autonomie pourrait être exercée uniquement dans le cadre de cette régionalisation, et cela assurerait l’équilibre des régions et l’unité du pays », estime Anasser Ag Rhissa.

Et de prévenir : « Le fédéralisme proposé par le CMA sera désastreux, non pas uniquement pour le Mali mais pour le Nord même du pays et cela conduirait inévitablement à une guerre civile notamment au vu des enjeux de répartitions des richesses qu’implique la question. »
La régionalisation est ainsi la seule « solution fiable » aux inégalités régionales selon Anasser Ag Rhissa qui considère que « le CMA reviendra pour parapher cet accord d’Alger » qui sera signé prochainement à Bamako, car, outre l’équilibre régional que celui-ci prévoit, il comporte des projets de développement pour la région, ainsi que pour les autres régions du pays ».
Pour ce qui est du second point litigieux, relatif à l’utilisation restreinte du terme « Azawad », l’expert Malien en TIC, Gouvernance et Sécurité, estime qu’il existe plusieurs moyens pour que cette notion soit discutée ou adoptée.
« Cette question peut attendre, il faudrait signer l’accord de paix tout d’abord, mettre en place des zones de développement économique et social, puis organiser un référendum, par exemple. Cela sera discuté lors de la Conférence d’entente nationale, prévue pendant la période de transition de dix huit mois à deux ans qui suivra la signature de l’accord à Bamako ».

Les négociations marathoniennes que mènent les différentes parties au conflit depuis 2012 ont abouti, pour la première fois, à la reconnaissance de l’Azawad comme étant « une réalité humaine, socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord.
L’aide internationale nécessaire pour la paix

Anasser Ag Rhissa estime que d’autres points revêtent une importance encore plus considérable que la question de l’usage restreint du terme « Azawad » dans l’accord, tels que la mobilisation des ressources par le Mali pour aller vers l’équilibre régionale : « Le Mali utilisera certainement des ressources propres, mais il est prévu d’organiser également une conférence d’appel de fonds à la communauté internationale pour tenter de relancer des projets de développement régionaux. »
Outre les questions territoriales et celles de développement, le Mali fait face à la circulation des armes, au banditisme international et à la présence de groupes terroristes comme Aqmi, Ansar Eddine, sur son territoire. Anasser Ag Rhissa explique : « En cas de réussite de l’accord de paix d’Alger et de dépôts des armes et de cessation de toutes hostilités dans le Nord, il sera encore difficile de donner le nombre des combattants étrangers au Mali, mais il existe des projets de coopération sécuritaire et une coordination des efforts entre les parties internes et externes pour lutter contre le terrorisme.»

6. Conférence d’entente nationale inclusive

Partant des causes profondes de la crise Malienne, une conférence d’entente nationale inclusive, à travers un dialogue intra et intercommunautaires, sera organisée au Mali, en mars 2017, pour impulser et renforcer la culture du vivre ensemble et de la paix et pour favoriser la réconciliation nationale.

La conférence d’entente nationale doit être vue comme un processus de négociation et de dialogue, à base de conférences de compromis. Il doit être inclusif c’est-à-dire INTÉGRER les représentants de TOUTES les communautés de TOUTES les régions du Mali, PAS SEULEMENT CELLES DU NORD.

Pour plus de représentativité et plus d’inclusivité, une méthodologie inclusive sera utilisée.
Une telle méthodologie s’impose pour gérer la décentralisation, dans les régions, du dialogue inclusif.

6.1. Objectifs généraux de la conférence d’entente nationale

La conférence d’entente nationale a été retenue, par l’accord de paix déjà signé, pour :
- Permettre des échanges approfondis entre Maliens sur tout ce qui est relatif à la mise en œuvre de cet accord, comment rendre optimale l’inclusivité (utilisation d’une méthodologie inclusive pour une participation optimale de toutes les communautés Maliennes et dans toutes régions du Mali pas seulement celles du nord du Mali) et sur la validation éventuelle de l’appellation Azawad pour désigner les régions du nord du Mali,
- Etablir, sur une base consensuelle, une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise Malienne et de sceller l’unité nationale et l’intégrité territoriale.
6.2. Objectifs spécifiques de la conférence d’entente nationale inclusive

Afin que la mise en œuvre de l’accord soit inclusive et profite à tous les Maliens, il est nécessaire de choisir une méthodologie inclusive consensuelle et d’échanger sur cette dernière et sur la mise en œuvre de l’accord à travers un dialogue intra et intercommunautaire.

La conférence d’entente nationale servira, entre autres, pour échanger sur ces éléments.

Les objectifs spécifiques de cette conférence d’entente nationale inclusive, à travers un dialogue intra et intercommunautaires, sont : impulser et renforcer la culture du vivre ensemble et de la paix et favoriser la cohésion nationale, l’unité nationale, la réconciliation nationale et l’intégrité territoriale, à travers une charte pour la paix, pour l’unité et pour la réconciliation nationale, dans un Mali Un et Indivisible sans fédération ni confédération.

6.3. Résultats attendus : Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation au Mali et inventaire des besoins, solutions et approches

La conférence d’entente nationale inclusive aboutira à une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale ET fera un inventaire des problèmes, des besoins, des revendications, des solutions et des approches à partir de ces échanges approfondis entre Maliens et d’éventuels consensus établis, sur tout ce qui est relatif à la mise en œuvre de l’accord, en particulier, sur les Autorités Intérimaires, le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination), le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), le Référendum sur la modification de la constitution pour prendre en compte certaines dispositions de l’accord de paix.

Elle contribuera à la cohésion nationale, à l’unité nationale, à la réconciliation mais aussi à consolider, plus tard, l’intégrité territoriale.

Ce qui est important, aujourd’hui, c’est, indépendamment des bords politiques, de s’unir autour de la conférence d’entente nationale inclusive et pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, qui a été signé, en 2015, à Bamako.

6.4. Organisation de la conférence d’entente nationale inclusive

Des ramifications régionales/communales du processus de mise en œuvre de l’accord de paix doivent être créées.

Vu que l’accord de Bamako doit être mis en œuvre aux niveaux national, régional et communal, la parallélisation doit être utilisée.

Une organisation stricte dans chaque région doit être mise en œuvre avec des synchronisations régulières avec les autres niveaux (local, régional, national, international).

La Conférence d’entente nationale a eu des ramifications régionales sous forme de consultations/concertations régionales. Ainsi, elle améliore la représentativité et apporte plus d’inclusivité.

Pour plus de représentativité et plus d’inclusivité, une méthodologie inclusive a été utilisée.

Dr Anasser Ag Rhissa, en tant qu’expert Consultant de la conférence d’entente nationale inclusive au Mali, a proposé, à cette dernière, une telle méthodologie.

7. Cultiver le mieux vivre ensemble et la paix pour une réconciliation durable

Les faits étant rappelés à la lumière de l’aperçu historique, il convient que les uns et les autres sachent que la seule solution, aujourd’hui, tout comme par le passé, comme l’avait adoptée nos ancêtres malgré le féodalisme à l’époque, c’est cultiver, le mieux vivre ensemble dans le nord du Mali et partout au Mali.

Il n’est plus question de qui était victorieux ou qui ne l’était pas, chacune des composantes au Mali a joué, à un moment donné, un rôle dans la construction Malienne (de grands empires existaient en partant du Ghana au Songhoï, des résistances à la colonisation étaient réelles).

Ce qui est important, aujourd’hui, c’est de CULTIVER le VIVRE ENSEMBLE, LA TOLERANCE, la COHESION et la PAIX, afin de RECOLTER LA RECONCILIATION dans un Mali, Un et Indivisible, sans fédération ni confédération ni partition ni indépendance d’une partie du Mali.

L’aspect de l’intégrité territoriale et de l’indivisibilité du Mali est, maintenant, accepté par tous comme le stipule l’accord de Ouagadougou et la résolution 2164 (2014) de l’ONU et comme le reconnait l’ACCORD DE PAIX signé en 2015.

A travers la conférence d’entente nationale que propose l’accord de paix, pendant la période de transition, des discutions se feront sur cette appellation Azawad.

Sachant qu’il serait difficile d’aboutir à un compromis sur cette appellation Azawad, il serait judicieux dans le cadre du conseil consultatif interrégional dont est dotée la zone de développement du nord du Mali et à travers un référendum que les populations du nord du Mali OU de tout le Mali se prononcent sur cette appellation.

Le référendum de juillet 2017 pourrait être l’occasion pour statuer définitivement sur cette appellation Azawad.

Maintenant, avançons, ensemble, réconcilions-nous à travers la conférence d’entente nationale inclusive intégrant TOUS les Maliens ou leurs représentants de toutes les régions et bâtissons durablement notre nation, dans l’unité, pour une sécurité et une paix durables, pour nous, pour nos enfants et pour nos petits enfants.

8. Solution durable pour la paix, la sécurité et la réconciliation dans l’unité

Le Mali étant Un et Indivisible, l’INDÉPENDANCE D’UNE PARTIE DU MALI, LA PARTITION, LA FÉDÉRATION ET LA CONFÉDERATION sont ÉCARTÉES et la seule solution durable, c’est le développement équitable et durable des régions et l‘intégration équitable des communautés dans les régions et dans le pays dans le cadre d’une décentralisation poussée.

Une telle solution durable évitera ces conflits à travers une régionalisation réfléchie et équitable et favorisera la cohésion nationale et l’unité.

Il faut instituer un dialogue inter-Maliens, à tous les niveaux, et organiser cette conférence d’entente nationale, le plus vite possible, pour éliminer certains amalgames et montrer que seule une décentralisation équitable et équilibrée convient au Mali MAIS pas d’autonomie, ni indépendance d’une partie du Mali, ni fédéralisme ni confédération.

Vous trouverez ci-dessous mes vœux pour le Mali et vous, quels sont les vôtres ?

Moi, je voudrai un Mali où chacun(e) ira dormir chez l’autre comme le faisaient nos ancêtres.

Moi, j’aimerai un Mali solidaire, sans frontières entre les cœurs, où aimer signifiera s’ouvrir à tous et partager tout sans retenue et sans discrimination.

Moi, je donnerai tout pour un Mali où on n’oubliera pas nos enfants et petits enfants et l’environnement dans lequel ils vivent et vivront.

Moi, j’opte pour un Mali où le rêve devient réalité, où le vivre ensemble devient naturel et où la réconciliation nationale, dans l’unité, s’impose d’elle-même.

TOUS, ensemble, nous pouvons créer, dans l’unité, ce Mali nouveau, de pardon et de paix, Un et Indivisible, sans fédération ni confédération, ni partition ni indépendance d’aucune de ses parties, et sans frontières entre les cœurs.

9. Contact

Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
Expert Consultant de la conférence d’entente nationale
E-mail: Anasser.Ag-Rhissa@orange.fr
TEL 00223 78 73 14 61
TEL 00223 95 58 48 97
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