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Grèves : La population subit, les autorités s’en moquent
Publié le mercredi 22 mars 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de lancement du Projet 1 du P2RS
Bamako, le 16 décembre 2015 au CICB. Le ministre du Développement Rural a présidé la cérémonie de lancement des activités du Projet 1 du Programme de Renforcement de la Résilience à l`insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel. (P2RS)
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Le Mali vit depuis des mois sous une ère de grève interminables. Une situation qui affecte directement et en premier lieux les populations de la “classe inférieure“ de la société malienne (majoritaire) et au même moment les dirigeants sont dans le déni de la réalité.

Le phénomène de grève au Mali a atteint son paroxysme avec déjà deux grèves illimitées et d’autres probablement en vue. Mais dans cette affaire de grève c’est toujours le citoyen lambda qui souffre de martyre et non les autorités en charge de gérer ces questions et qui ne sont pas directement affectées par les conséquences de cette situation.



Avec les magistrats, qui ont été les premiers à montrer leurs muscles avec leur grève illimitée de plusieurs semaines, le calvaire des gens de la “classe inférieure” a commencé. Ces derniers qui n’ont d’autre sous-couvert que Dieu durant les périodes de grève illimitée des magistrats ont dû laisser filer, contre leur gré, leur chance devant différentes opportunités par l’impossibilité d’accès à des pièces relevant du seul sort des magistrats et qui sont incontournables aux concours ou autres opportunité d’emplois.

Comme si cela ne suffisait pas, les enseignant ont relancé leur grève après une trêve de quelques mois pour “faire valoir leurs droits”. Encore c’est le bas peuple qui ramasse les pots cassés. Puisqu’il n’a pas le moyen de payer les études de ses enfants dans les écoles privées de qualité ou mieux encore à l’étranger. Déjà avec le niveau critique de l’école malienne, ces grèves incessantes vont davantage l’enfoncer et prendre en otage non seulement l’avenir des enfants, mais de tout le pays. Pour ce cas précis encore, la réaction des autorités, pour régler la situation des enseignants qui n’a que trop duré, a été tardive. Et c’est compréhensible et explicable pour ceux qui souffrent de martyre et même par le personnel enseignant. “C’est parce que les enfants de ceux qui doivent régler cette situation de grève ne sont concernés. Ils n’étudient pas et ne se soignent pas ici au Mali. Pourquoi se précipiter pour résoudre définitivement cette situation”, regrette Seydou Diallo, un parent d’élève.

Comme les autres corps, le monde du blouson blanc aussi a suspendu son intervention dans les établissements publics de santé jusqu’à nouvel ordre. Qui est perdant encore ? C’est la “classe inférieure” bien sûr. Elle qui n’a pas le moyen de se payer les services des cliniques privées trop chère encore moins des soins à l’étranger. Qu’est-ce qu’il faut comprendre par cette grève illimitée des agents de la santé ? La réponse d’un bas peuple n’est autre que “ils s’en foutent de notre vie, puisqu’elle ne vaut pas grand-chose, non seulement pour les autorités, mais aussi pour les agents de santé”.

Pour les grévistes, ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie et de travail en quotidien. Ce qui est tout à fait légitime. Mais l’on se demande ce qu’ils pensent des conséquences de leur grève illimité et leur serment d’Hippocrate.

Youssouf Coulibaly

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