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Le devenir du Mali en question : L’homme malien est possédé par l’argent !
Publié le mercredi 22 mars 2017  |  L’Inter de Bamako
Centenaire
© aBamako.com par Momo
Centenaire du Président Modibo Keita.
Bamako, le 04 juin 2015 le parti US-RDA a organisé une conférence de presse sur le centenaire du Président Modibo Keita au mémorial Modibo Keita.
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Dans le tumulte des événements du monde, la problématique du devenir humain se pose avec acuité. Point n’est besoin de noter ici que dans le devenir des nations, les hommes font leur propre histoire ; mais, il faut le préciser, ils ne la font pas arbitrairement dans des conditions voulues et choisies par eux-mêmes. Les hommes sont donc les artisans de leur devenir. C’est ainsi que le mieux être est le gage de leur combat.
Après la chute de l’apache régime de Moussa Traoré, les Maliens espéraient sur des changements qualificatifs dans leur existence. C’est donc pour ce mieux être que le peuple malien s’est levé comme un seul homme dans ce qu’il convenait d’appeler «mouvement démocratique» pour dire à Moussa que pousse-pousse s’arrête au mur.
Le général a été chassé du pouvoir par la pression de la rue. C’était le 26 mars 1991. Dès lors, rien ne devrait plus être comme avant. Mais c’était sans compter avec les démons de la souillure de notre identité nationale qui, il faut le rappeler, avait honneur des contrefaçons, des affaires louches et sales, du népotisme, de la spoliation des consciences. En lieu et place de ces comportements peu recommandables, il y avait la décence, la probité morale.
Hélas ! Les Maliens se meurent et tout leurs sentiments sont morts et pour cause : Aujourd’hui, la dignité est un crime au Mali, et seule est bénie la possession de l’argent, cet équivalent général de toutes les marchandises. Et oui ! L’argent, encore l’argent et toujours l’argent !
Partout en République du Mali aujourd’hui, c’est l’argent qui fait tout. Celui qui est roi, qui commande tout. Dans l’administration malienne, c’est l’argent qui est le roi, qui fait et défait même les papiers administratifs. Si autrefois, par exemple, sous Alpha, les bulletins de salaire étaient expédiés aux lieux où servaient les travailleurs, il faut aujourd’hui au travailleur d’abandonner le travail pour aller à la recherche et cela pour toute la journée d’un simple bulletin de salaire.
Pour ne pas traîner au budget toute la journée, il faut glisser un peu de dessous de table à celle ou celui normalement chargé de trier lesdits bulletins par service et aux billeteurs d’aller les récupérer normalement. Mais cela n’est que vieux souvenir. Et gare au fonctionnaire de l’Etat qui ira chercher un duplicata de son bulletin de salaire au Trésor : là bas, au premier, le travailleur qui parcourt des distances considérables et qui fait abandon de poste ne donne que son numéro matricule pour ensuite recevoir le fatidique rendez-vous pour le lendemain. Ce qui fera deux jours chômés pour un simple duplicata de bulletin de salaire. Dans le contraire, le plus prisé (et tout le monde le sait), il faut un petit billet de banque sans commentaire.
Que dire ici si ce n’est que dans l’administration malienne, il faut faire des va et vient pour récupérer de simple papiers administratifs, si et cela si la poche est trouée. Quel est ce sens illicite du service administratif en République du Mali pendant que des secrétaires sont payés pour le même travail ? Pourvu que l’on ne fâche pas les supérieurs hiérarchiques par des propos déplacés en direction du pouvoir.
On appelle cela la pluie et le beau temps dans l’administration malienne. Celui qui s’en rende compte se rend dans le bureau administratif le plus proche. Là- bas, il sera désagréablement surpris de constater que dans nos administrations les gens ne respirent plus que par et pour l’argent.
Aujourd’hui, au nom de l’argent, on viole la loi. IBK veut réviser la Constitution parce qu’il a le pouvoir et le pouvoir de l’argent mais pourquoi ? En tous cas, au moment où les pays africains à se débarrasser du Sénat parce que budgétivore et sans intérêt véritable pour les peuples, IBK tient à instituer chez nous cet instrument de gouvernance, pendant que le Médiateur de la République et le Vérificateur général sont entretenus à coût de millions par le contribuable malien et pour des résultats qui ne font toujours attendre !
Que dire de nos griots et de nos religieux si ce n’est qu’en lieu et place de leur rôle de ciment social, c’est l’argent qui est à l’honneur chez eux.
Après avoir gangréné et souillé les hommes politiques dans leur quasi-totalité, l’argent a achevé de casser les partis politiques qui se réduisent par voie de conséquence en de simples amphis d’applaudissement sans le moindre souci du Mali.
Les forces armées et de défense et de sécurité n’ont pas échappé à la boulimie et au diktat de l’argent. Pendant que notre pays comptait des dizaines de généraux, le Mali est transformé en no man’s land ! Le général Abdoulaye Soumaré, les capitaines Diby Silas Diarra, Mamadou Sissoko, le général Amara Danfaga, le commandant Siaka Koné, le général Lamine Diabira, pour ne pas citer ce vaillant soldat craint et respecté Kissima Doukara, seraient là aujourd’hui, notre pays ne connaîtrait pas ce qui lui arrive.
Le népotisme a longtemps caractérisé le recrutement de soldats pour la défense de notre territoire.
Si le Malien est possédé aujourd’hui par l’argent, c’est du à la toute puissance de ce billet spécial équivalent de tout et donc de l’honneur et de la dignité.
Est-il possible de mieux qualifier l’argent que ce philosophe, économiste, homme de droit et politologue allemand Karl Marx ? Nous nous contentons ici de rappeler Marx pour peindre le caractère tout puissant de l’argent en régime capitaliste.
Pour cet homme de culture, l’argent est tout et peut tout faire en régime capitaliste libéral. Il dira donc que l’argent est roi et que l’universalité de sa qualité est la toute puissance de son essence, l’entremetteur entre le besoin et l’objet, entre la vie et le moyen de subsistance de l’homme.
Marx disait: «Les qualités de l’argent sont mes qualités et mes forces essentielles à moi (son possesseur). Ce que je suis, ce que je peux n’est donc nullement déterminé par son individualité. Moi qui par l’argent peut avoir tout ce quoi aspire un cœur humain, est ce que je ne possède pas tous les pouvoirs humains ?».
C’est pour quoi pour Marx l’argent transforme toutes les impuissances de l’homme en leur contraire. L’on comprend donc qu’il peut nouer et dénouer tous les liens. C’est pourquoi l’homme de culture allemand nous dit que l’argent est le moyen universel de séparation et d’union des hommes.
L’argent fait tout et défait tout : «L’argent transforme la fidélité en infidélité, l’amour en haine, la haine en amour, la vertu en vice, le vice en vertu, le valet en maître, le maître en valet, le crétinisme en intelligence et l’intelligence ne crétinisme».
Le constat est dramatique au Mali : l’argent a complètement dénaturé l’homme malien et en a fait un sujet à dévotion comme en témoignent les joutes électorales qui sont des occasions pour les politiciens criquets et les vautours des partis politiques de se livrer sans vergogne à l’achat des consciences, à la concufication avec les longs chapelets au volant des voitures.
Notre monde, par la tyrannie de cœur, est devenu un monde sans cœur, sans dignité et sans honneur. Au Mali, à cause de l’argent, on transforme tout en son contraire. Peut-être que c’est la mouche de la malédiction qui a piqué toute les structures socioéconomiques et culturelles de notre pays.
Lisons ce que le sociologue allemand disait : «Personnellement, je suis paralytique mais l’argent me procure vingt-quatre pattes ; je ne suis donc pas paralytique. Je suis méchant, malhonnête, dépourvu de scrupules, mais l’argent est vénéré, aussi le suis-je de même, moi, son possesseur.
Je suis laid, mais je puis m’acheter la plus belle femme ; je ne suis pas laid car l’effet de la laideur, sa force rebutante est annulée par l’argent.»
Notre pays a besoin de repartir pour honorer la mémoire des auteurs de la charte de Kuru kanfuga avec à leur tête Soundjata Keïta. Notre pays doit repartir pour honorer la mémoire du président Modibo Keïta.

Le professeur feu Kary Dembélé nous a dit une fois de façon prémonitoire peu avant sa mort : «A cause de l’argent, la démocratie malienne va progressivement manger tous ses enfants.»
Faut-il le dire avec force, le professeur a bien vu : en lieu et place du devoir bien accompli, nous assistons aujourd’hui au Mali, hélas, à la floraison de la gabegie, du népotisme, du clientélisme, de l’affairisme, de la délinquance économique et financière. De plus en plus quelques Maliens deviennent riches pendant que le Mali s’appauvrit chaque jour davantage.
Fodé KEITA
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