Puisque toutes les nations semblent avoir accepté le droit d’ingérence humanitaire qui permet à certains pays de s’immiscer dans d’autres pays sans permission ; il faut dès à présent formaliser le droit d’ingérence préventive.
On doit considérer aujourd’hui le Mali comme un élément dans un ensemble. Notre pays a la particularité d’être géographiquement au centre de l’Afrique de l’Ouest, mais il a vécu le malheur d’en être le maillon faible. Comme dans un puzzle où chaque morceau soutient les autres et en est soutenu ; ou comme dans un château de cartes où chaque carte soutient l’échafaudage.
On enlève un morceau du puzzle et la construction s’affale ; dans un château de cartes dès qu’une carte s’effondre, le château s’écroule.
L’ensemble sahélo-saharien se tient d’un seul tenant : de la Mauritanie au Tchad et même au-delà.
Dans cet espace immense et ouvert à toutes les aventures, à toutes les ambitions, c’est la loi de la kalachnikov et maniement des missiles sol-sol et sol-air à commande électronique (surplus des armes larguées par la France et ses alliés en Libye). Cet espace est revenu le champ d’expression de tous les extrémismes et de tous les fanatismes. Pendant que des apprentis sorciers s’étripent à Bamako, l’espace sahélo-saharien du Mali s’offre et s’étend à des bandes armées dont on a pu mesurer la valeur qu’elles accordent à la vie humaine.
Cinq bandes armées déambulent dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou et aux frontières de la région de Mopti et de Ségou. Dans une alliance contre nature, le MNLA s’associe, bon gré malgré, à Ançar Dine pour proclamer un Etat islamique de l’Azawad ; dans l’espace ainsi créé, Aqmi peut vaquer tranquillement à ses activités mafieuses. Il est reconnu par toutes les agences de renseignement que le Mali renferme aujourd’hui la plus grande variété de chevaliers de l’aventure : Afghans, Pakistanais, Algériens, Mauritaniens, Nigérians, Libyens, Somaliens et j’en passe sûrement.
Le terrorisme international a trouvé en notre pays un terreau fertile et docile. Au menu du principe d’ingérence préventive, on n’a plus besoin d’une demande formulée du Mali pour venir chasser les hordes qui sévissent et écument dans les régions du Nord. Il faut considérer que si la carte Mali tombe, le château des pays sahélo-sahariens s’écroule. Et même le Sud de l’Afrique de l’Ouest ne sera pas épargné. Puisqu’il s’agit maintenant d’instaurer la charia dans toute l’Afrique, aucun pays africain ne doit se sentir dans un cocon.