A l’occasion de la journée mondiale dédiée à cette ressource vitale, la direction nationale de l’Hydraulique a organisé une conférence-débat sur la nécessité de la préserver en évitant le plus possible son gaspillage
Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré hier la Journée mondiale de l’eau. Laquelle s’est manifestée par une conférence-débat, dont le coup d’envoi a été donné à l’hôtel Olympe International de Bamako par le secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, Ismaïl Oumar Touré. C’était en présence de plusieurs officiels, dont le directeur général de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger AbdourahamaneOumarou Touré, l’ambassadeur de Suède au Mali, Eva Emnéus, le premier secrétaire de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, Felix Hoogveld et le directeur national adjoint de l’Hydraulique, DjoouroBocoum, entre autres.
« Pourquoi gaspiller de l’eau ? » est le thème de cette année qui se propose de mettre sur la table la problématique des eaux usées et les différents moyens de les réduire et les réutiliser. En effet, selon l’ONU pas moins 80% des eaux usées provenant des lieux d’habitations, des villes, de l’industrie, et de l’agriculture sont rejetées dans la nature, polluant l’environnement et appauvrissant les sols.
Pour protéger l’environnement et les ressources en eau de cette agression, certaines actions s’imposent à savoir l’amélioration de la collecte, le traitement et la réutilisation des eaux usées, ainsi que la réduction de la quantité d’eaux usées produites. La journée de « l’or bleue » a été richement célébrée au Mali avec plusieurs communications sur ce liquide naturel qui assure la cuisson des aliments, la sécurité énergétique, la santé humaine et environnementale. L’eau contribue à l’amélioration du bien-être social et à une croissance équitable, affectant les moyens de subsistance de milliards d’individus.
Parmi les communications des acteurs du domaine de l’eau, on peut retenir le « Service public de l’eau potable, rôles et responsabilités des acteurs » présentée par la direction nationale de l’Hydraulique, le concept « Gestion intégrée des ressources en eau » présenté par Wetlands international Mali, et les « eaux usées » présentées par la société malienne pour la gestion de l’eau potable (SOMAGEP).
Identifiée par le Forum économique mondial dans son rapport sur les risques mondiaux de l’année dernière comme « l’un des principaux défis à travers le monde », l’eau se trouve au cœur du développement durable. Les ressources en eau ainsi que la série de services qu’elles peuvent rendre, contribuent à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement. La crise de l’eau et le changement climatique sont étroitement liés, à en croire Eva Emnéus qui a expliqué que l’impact du changement climatique mondial est clairement visible sur les ressources en eau et pose un grave handicap dans la réduction de la pauvreté, menaçant des décennies d’efforts de développement.
Des millions de personnes vivent dans des régions à pénurie d’eau, en particulier la région du Sahel qui est touchée et où l’existence des populations est négativement affectée du fait du réchauffement de la planète, a ajouté Eva Emnéus. Pour elle, la croissance de la population mondiale conduit à une augmentation de la demande d’eau pour produire de la nourriture et à d’autres fins comme les besoins des ménages, l’assainissement, la production industrielle et énergétique. C’est pourquoi la réduction de la consommation et le traitement sécuritaire des eaux usées sont essentiels, a-t-elle souligné.
« Il n’est pas simple de parler de concept de gestion intégrée des ressources en eaux en ignorant le fait qu’il ne peut pas se traduire par un espoir pour les populations sans son application et sans une volonté politique réaffirmée », a rappelé le premier secrétaire à l’ambassade du royaume des Pays-Bas Felix Hoogveld. Qui a évoqué les conséquences de la pollution des eaux sur la production halieutique.
« L’eau est une ressource limitée à l’échelle mondiale et indispensable au développement, a rappelé le Secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau. La plupart des eaux du monde sont peu utiles à l’Homme, car 95,5% d’entre elles sont salées, ce qui ne laisse que 2,5% d’eau douce contenues pour l’essentiel dans les calottes polaires, les glaciers et nappes phréatiques. En conséquence, seule la quantité d’eau restante à savoir 0,26% contenue dans les cours d’eau et les lacs, entre autres, sont facilement exploitables. Ces ressources présentent une grande irrégularité d’années en années et l’action humaine néfaste est de plus en plus perceptible sur elles. Une grande quantité d’eau prélevée en surface et sous terre pour les activités humaines est gaspillée ou employée très inefficacement. Ainsi, 50% de l’eau utilisée pour les besoins d’irrigation sont perdues soit par évaporation, soit par fuite dans les réseaux de conduites, a déploré le Secrétaire général Ismaïl Oumar Touré.
Une raison de plus pour attirer l’attention de tous les acteurs pour la préservation et l’utilisation rationnelle de cette ressource vitale et éviter son gaspillage. Mais, cette sensibilisation doit quitter les salles feutrées pour se tenir sur les places publiques des villes et des villages à travers des émissions débats, sketches et autres supports de communication à grande échelle.