Depuis un certain temps, les actions gouvernementales sont prises en otage par des mouvements de syndicalistes. Ces vagues de mouvements font que le Mali est en train de prendre l’eau de toute part. De nos jours, tous les secteurs d’activités ou presque sont infectés par la grève.
Aujourd’hui, cette fièvre a gagné nombre de secteurs, notamment la santé, l’éducation et de la justice. L’arrêt de travail dans ces différents secteurs ne fait plus peur ni aux autorités publiques et politiques ni à la société civile, encore moins aux Maliens lambda, qui se sont familiarisés petit à petit avec cette situation anormale.
Il faut rappeler qu’aucun pays sérieux dans le monde ne permet autant de grèves au même moment. Comment se fait-il que les agents de l’Etat puissent prendre en otage la vie des pauvres citoyens pour leurs propres intérêts. Il faut reconnaitre que la population ne fait rien pour améliorer cette situation. Ce comportement du peuple vis-à-vis des agents de santé, de la justice et même des enseignants fait aujourd’hui que les plus hautes autorités jettent leurs doléances dans les oubliettes. Il faut comprendre que les enfants de ces ministres accusés de mettre en cause les projets n’étudient pas au Mali, leurs parents ne se soignent pas au Mali. De l’ASACOBA et l’Hôpital du Point G sont installés pour Maliens les plus pauvres du pays. Même dans les maisons d’arrêt, ce sont eux qui sont dans les plus mauvaises conditions. Mais une chose est sûre : les autorités politiques sont loin d’être les seules coupables des conséquences de ces grèves. C’est vrai, l’Etat a une part très importante dans la prise de décision. Selon des sources concordantes, le blocage se situe au niveau des départements du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions et celui de l’Economie et des Finances. Ces départements doivent aller droit au but, avant qu’il ne soit tard.
Par ailleurs, les départements de l’Eduction nationale et de l’Enseignement supérieur sont accusés d’entretenir un flou dans les processus de négociation. Cependant, les choses sont très claires aux départements de la Justice et de la Santé, de l’Action sociale et de la Promotion de la femme. Un procès-verbal a été élaboré lors des rencontres de conciliation et on attend seulement sa mise en œuvre. On se rappelle, en fin févier, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Racky Talla, avait rencontré les quatre centrales syndicales. Lors de cette rencontre, elle avait demandé aux grévistes d’observer une trêve. Cette demande ne semble pas avoir de réponse favorable. Certainement, les deux parties ne voient pas les choses de la même manière. L’Etat soutient ne pas avoir de moyens et les syndicalistes voit en l’attitude de son interlocuteur une manque de volonté.
Quand on s’adonne à un minimum de réflexion sur la situation économique de notre pays, du point de vue budgétaire (2013 à 2017) et compte tenu des nombreux mots d’ordre de grève non encore levés, on peut constater qu’il n’y a point de cataclysme comme certains détracteurs tentent de le faire croire. Ceux qui aspirent à une augmentation salariale et d’autres primes ne sont pas des apatrides, car ils réclamant tous ces avantages en fonction de la santé financière de notre pays. Puisse qu’on ne devrait pas demander quelque chose si l’on est bien conscient que “rien ne va”. A notre avis, les syndicalistes maliens savent que dans les conditions actuelles du pays, l’État peut, avec un peu d’effort, donner satisfaction à la plupart de leurs doléances. A biens des égards, le Mali d’IBK sort progressivement de l’emprise des conséquences de la gabegie financière et autres manœuvres ayant entraîné sa déliquescence.
Signalons que la section syndicale de la justice a déposé un nouveau préavis de grève de 72 heures (du 28 au 30 mars) sur la table du ministre du Travail et de la Fonction publique, le vendredi 10 mars dernier. Ce syndicat réclame la satisfaction des points 11, 12 ; 13 ; 14 et 15 de son protocole d’accord avec le gouvernement et la Cdtm en date du 21 août. Les syndicalistes du secteur la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme ont jeté l’éponge en entendant la prise en charge intégrale de leur cahier de doléances. Le syndicat national de l’enseignement supérieur avait entamé, du 14 au 16 mars, une grève de 72 heures. Décidément, il urge que des mesures soient prises, non seulement pour la stabilité du pays, mais aussi et surtout le bien-être de la population.