Préférez-vous une histoire bien racontée, même s’il elle ne prouve rien, à un exposé abstrait et rempli de statistiques éclairantes ? Si c’est le cas, vous êtes une personne normale, car la plupart des gens sont dans ce cas. La raison est qu’on est plus sensible à une information concrète qui suscite « l’imagerie » qu’à une information abstraite (Nisbett et Ross, 1980).
Staline disait : « La mort de milliers de soldats soviétiques est une statistique, la mort d’un soldat soviétique est une tragédie ». Cette phrase illustre bien notre façon de raisonner. Un conflit impliquant des milliers de morts éveille bien moins notre conscience que l’image d’un homme allongé dans la rue et baignant dans son sang ou celle d’un enfant que l’on mettre plusieurs heures à sortir des décombres de sa maison après un tremblement de terre… Pour cette raison les radiologues furent la première catégorie de professionnels à cesser de fumer, lorsque les chercheurs découvrir que le tabac provoquait des cancers de poumon…