La tentative de démolition et de falsification de l’histoire récente du Mali est en marche. Elle consisterait non seulement à diaboliser la Révolution du 26 Mars 1991, mais aussi et surtout, à remettre en scelle les anciens dignitaires du régime barbare et sanguinaire du « grand républicain » du Président IBK, le Général Moussa Traoré. C’est ATT, le soldat de la démocratie, qui fut le premier à réhabiliter les anciens bourreaux de la République au nom d’une réconciliation factice. Par cet acte, le Président ATT a envoyé un signal fort aux associations du mouvement démocratique, celui d’avoir commis l’erreur de parachever la Révolution du peuple. Soufflant le chaud et le froid en même temps, ATT a su jouer sur les deux tableaux, celui de la démocratie et de la réhabilitation des anciens dignitaires du régime dictatorial de GMT.
Mais, il fallait attendre l’ignoble coup d’Etat du 22 mars 2012 pour mettre totalement à plat les acquis de la Révolution de Mars 1991 et installer définitivement les bourreaux de la démocratie et de la liberté au-devant de la scène politique. Un bref rappel ne s’impose-t-il pas pour que la nouvelle génération s’approprie les belles pages de notre Histoire ? Que reste-t-il de la révolution de 1991 ? Et où sont ses acteurs ?
Dans 48 heures, le Mali célébrera le 26ème anniversaire de la Révolution de Mars 1991. Cet évènement devrait revêtir pour tout démocrate une double signification. Elle sonna non seulement la fin de 23 ans de dictature du général Moussa Traoré mais aussi et surtout l’avènement de la Démocratie multi partisane au Mali.
Pour rappel c’est le 26 Mars 1991 que le Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Touré et ses compagnons d’armes ont parachevé la Révolution populaire des masses laborieuses, en arrêtant le général Moussa Traoré et ses sbires. Par leur acte hautement patriotique, ils ont non seulement allégé la souffrance du Peuple après 23 ans de dictature, mais aussi et surtout permis aux Maliens de retrouver la liberté. Comment peut-on sacrifier cette date sur l’autel de nos égos revanchards ? Pourquoi certains remettent-ils en cause notre Démocratie ? Le régime dictatorial du Général Moussa Traoré valait-il mieux que la démocratie ?
Selon beaucoup d’analystes politiques, Jamais au paravent en Afrique, une révolution populaire n’a été unanimement saluée par la communauté internationale que celle du Mali. Jamais une entrée en démocratie, n’a été aussi sanglante et foudroyante que celle du Mali. Mais aujourd’hui, les antirévolutionnaires sont à pieds d’œuvre pour mettre le Blanco sur les pages glorieuses de notre histoire récente.
Le soldat de la démocratie, ATT, en est pour beaucoup, lui qui a réhabilité l’ancien président Moussa Traoré et tous les cadres en vie dont les plus connus étaient Tiénan Coulibaly, Django Sissoko, Oumar Kanouté, Choguel K Maiga, Abdoulaye Amadou Sy, Doua Abraham Sissoko dit Ramos. Pour ne citer que ces quelques-uns. Se voulant être le chantre de la réconciliation le Président ATT, organisa le cinquantenaire de l’Indépendance du Mali en invitant tous les anciens Présidents en vie.
Cette autre retrouvaille « assassine » de la démocratie malienne a échoué, car le premier président du Mali démocratique, Alpha Oumar Konaré, n’a pas daigné effectuer le déplacement et à juste raison. C’est après toutes ses tentatives mi figue-mi-raisin que le putsch du 22 mars 2012 est survenu. Ce coup d’Etat, le plus stupide au monde, a mis à la traine les acquis de notre démocratie.
Et cela au su et au vu de tous les acteurs du Mouvement démocratique qui auront assisté à la démolition de la Révolution du 26 Mars sans broncher. Que dire alors du Président IBK qui a élevé le Général Moussa Traoré au grade de « GRAND REPUBLICAIN » devant d’éminentes figures du Mouvement démocratique comme le Pr. Aly Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Me Mountaga Tall, Pr. Dioncounda Traoré, Soumana Sacko ou encore Oumar Mariko ? Comme si cela ne suffisait pas, les partisans de l’ancien dictateur vont pousser l’audace jusqu’à la publication d’un livre qui peint en rose le bilan des 23 ans de gestion de GMT. Ce livre a été accueilli comme une douche froide par certains acteurs du Mouvement démocratique et pour d’autres, une insulte à l’Histoire.
Aujourd’hui face à la démission collective des acteurs du Mouvement démocratique, la seule question qui taraude les esprits est celle de savoir que reste-t-il réellement de notre REVOLUTION ?