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Constat alarmant de l’opposition dans les hôpitaux en grève illimitée / Médiocrité du plateau technique / Le ras-le-bol des malades et leurs accompagnateurs / L’opposition invite le pouvoir à prendre ses responsabilités
Publié le samedi 25 mars 2017  |  Le Républicain
Marche
© aBamako.com par momo
Marche de l’opposition
Bamako, le 01 octobre 2016 Des milliers de personnes ont pris part ce matin à la marche de l’opposition pour dénoncer la gestion du pays
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Depuis le 9 mars dernier, les agents de santé sont en grève illimitée. Le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) revendique sur neuf points dont l’augmentation substantielle des primes, l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel qualifié, l’amélioration du plateau technique et bien d’autres pour une incidence budgétaire de 12 millions de FCFA, couvrant les besoins de 11 000 agents de santé.

Cette grève illimitée a eu des conséquences graves sur la santé des populations et occasionne en longueur de journée, des morts d’hommes. Face à cet état de fait, les responsables des partis politiques de l’opposition démocratique et républicaine se sont rendus hier, jeudi 23 mars 2017, dans les différents hôpitaux de la capitale malienne (Bamako). La visite des opposants a commencé par l’IOTA (Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique), en passant par l’hôpital du Point ‘’G’’ pour prendre fin à l’hôpital Gabriel Touré. Le constat est alarmant dans les hôpitaux, car, c’est le service minimum seulement qui est assuré par quelques agents. Face à la détresse des malades, l’opposition invite le gouvernement à prendre ses responsabilités pour résoudre ce problème.

La délégation de l’opposition pour visiter les hôpitaux était présidée par Djibril Tangara du Fcd, en présence du Pr Salikou Sanogo de l’Urd, Nouhoum Togo du Pdes, Seydou Cissé du Parena, Souleymane Koné des Fare Anka Wuli, Aboubacar Sidiki Fomba, président du parti Adpm, Seydou Diawara du parti Lumière, Hamèye Traoré, membre de l’opposition, des membres du cabinet du chef de file de l’opposition et d’autres personnalités.
C’est au environ de 10h que la délégation a été reçue par le directeur général de l’IOTA, le médecin colonel Major, Mamadou Sory Dembélé. Après les salutations d’usage, le directeur général a affirmé qu’il n’y a pas eu de décès lié à cette grève illimitée. A sa suite, le secrétaire général du comité syndical de l’IOTA, Mohamed Diarra, a mis l’accent sur les 9 points de revendications des agents de santé.

Selon lui, le gouvernement avait promis de régler ces points de revendication d’ici 45 jours, mais trois mois passés, poursuit-il, rien n’a été fait par le gouvernement. A ses dires, l’IOTA pouvait recevoir 400 personnes par jour y compris les étrangers. Mais, au moment où les opposants effectuaient leur visite au sein l’hôpital, le constat était alarmant, car, c’est seulement le service minimum qui était assuré par quelques agents. Les chaises des patients sont désespérément vides, faute de médecin pour prodiguer des soins.
Situation catastrophique à l’hôpital du Point G.

Après la visite de l’IOTA, la délégation des partis politiques de l’opposition mette le cap à l’hôpital Point G. Ils ont été accueillis par le directeur général de l’hôpital Point G, Idrissa H Cissé qui indique que la grève est un droit. « Mais nous avions l’obligation d’assurer le service minimum. En aucun cas le service public ne doit être interrompu. Depuis le début de cette grève illimitée le 9 mars 2017, nous sommes à pied d’œuvre. Même si l’effectif est réduit, il n’y a pas de décès imputable à cette grève illimitée », a-t-il dit.

Par ailleurs, il a mis l’accent sur le problème de gouvernance. Au-delà de la grève illimitée, le constat est amer dans cet hôpital. Pour preuve, la plupart des machines (radiographie, scanner etc.) ne fonctionnent plus. Et ce n’est pas tout, il y a un manque criard d’infirmier, selon le secrétaire administratif du comité syndical du Point G, Jean Paul Dembélé.

Pour sa part, Mme Keïta Aminata Maïga (Ndlr : A ne pas confondre avec la première dame), chef de service adjoint du département de laboratoire s’est indignée de la situation de précarité qui existe au Point G. « Nous avions des difficultés de fonctionnement des machines, du manque de personnel, avec cette grève, c’est encore pire. Il faut reprendre le dialogue. Si le plateau technique est rehaussé, on n’a pas besoin d’aller se soigner à l’extérieur », a-t-elle martelé. A l’hôpital Gabriel Touré, le directeur général dudit hôpital, Kassoum M Sanogo s’est réjoui de cette visite de l’opposition. Avant de souhaiter un dénouement heureux de cette situation.

Manifestation des malades et leurs accompagnateurs
Quant à Djimé Kanté, porte parole du comité syndical du Centre Hospitalier Universitaire (CHU Gabriel Touré), il a demandé aux gouvernants de prendre leurs responsabilités tout en améliorant les conditions de travail, d’accueil, et de soins. Entre temps, les malades et leurs accompagnateurs avaient du mal à digérer cette situation de grève illimitée des agents de santé. Au moment de la visite de l’opposition, une cinquantaine de malades et accompagnateurs se sont aussitôt attroupés devant le département de pédiatrie pour exprimer leurs ras-le-bol face à cette situation alarmante et dégradante.

Selon eux, chaque jour qui passe, il y a des cas de décès, d’autres évoquent le manque de sang à l’hôpital. Face à ce drame, les manifestants ont invité le président IBK à user de tout son pouvoir pour mettre fin à cette grève illimitée des agents de santé. A défaut, d’autres menacent d’user un vote sanction pour le scrutin de 2018. Le président IBK est sur les langues à l’hôpital. « Si IBK se soignait ici, ce serait différent » ; « Je suis l’un des premiers à appeler à voter pour lui, il est averti, nous souffrons », « … on en a assez, trop c’est trop », s’agitaient des accompagnateurs. Savaient-ils que les opposants ne sont pas au pouvoir ?
Il a fallu l’intervention du conseiller à la communication du chef de file de l’opposition, Nouhoum Togo du parti Pdes pour calmer les esprits.

A l’issue de la visite, Aboubacar Sidiki Fomba, président du parti Adpm, membre de l’opposition démocratique Républicaine a exprimé son indignation. « Le constat est très amer, nous constatons une fuite de responsabilité du gouvernement tout en reposant sur les agents de santé la responsabilité de cette grève. Ce qui se passe dans nos hôpitaux dépasse tout commentaire. A l’hôpital du Point G, rien ne marche, le plateau technique est à plat, 80% de la radiographie ne marche pas. Idem pour le scanner », a-t-il dit.

En regardant l’hôpital Gabriel Touré, poursuit-il, c’est à peu près les mêmes scenarios. « Les agents de santé demandent 12 millions de FCFA qui correspond à 0,4% du budget national uniquement pour 11 000 personnes. Alors que les magistrats demandent 35 millions de FCFA pour 1 200 personnes. Et ces agents de santé, on les laisse pour compte, on les accuse pour rien. L’article 17 de notre constitution dit que l’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus », a-t-il précisé. Selon lui, ce gouvernement doit être poursuivi pour manque d’assistance sociale au peuple du Mali.

« Nous demandons aux médecins grévistes d’assurer le service minimum dans les règles de l’art. Nous exigeons du gouvernement de lancer le dialogue rapidement, de prendre en compte des engagements pour l’honneur et le bonheur du Mali. Nous invitons le gouvernement de mettre fin immédiatement à cette grève qui est entrain de faire plus de conséquences malheureuses que de bonheur. Quand nous étions à l’hôpital Gabriel Touré, des malades, des accompagnateurs pleuraient, ça démontre qu’il n y a même pas de gouvernement. Nous invitons le gouvernement à prendre ses responsabilités pour résoudre ce problème », a conclu l’opposant Fomba.
Aguibou Sogodogo
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Encadré
Les 9 points de revendications des agents de santé
Selon le secrétaire général du comité syndical de l’IOTA, Mohamed Diarra, les 9 points de revendications des agents de santé sont : la revalorisation de la fonction socio-sanitaire et de la promotion de la famille à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous, d’un plan de formation continue et d’un plan de motivation ; La satisfaction des points contenus dans les résolutions du 12ème congrès du SNS-AS-PF ( syndicat national de la santé de l’action sociale et de la promotion de la famille) ; L’octroi et l’augmentation substantielle des primes et de fonction spéciale des primes de garde, des primes de monture, et de l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans leur salaire ; Le maintien de l’extension des ristournes dans leur esprit d’antan ; L’intégration des contractuels payés sur ressources propres, fonds PTTE, des nourrices de la pouponnière et la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs de ladite structure conformément à la réglementation du travail ; L’octroi d’autorisation et de congé de formation à tous les travailleurs ayants respecté la réglementation en vigueur ; Le respect de la liberté syndicale à tous les niveaux et l’annulation des mutations abusives des responsabilités syndicaux dont le mandat est en cours ; La régularisation des agents victimes des contrôles physiques et des agents de la santé de la région de Gao omis pour les frais de retour et d’installation ; L’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel qualifié, l’amélioration du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale et la dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures socio sanitaires et de la promotion de la famille.
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