La salle de réunion du Conseil régional de Mopti a abrité le 16 mars dernier, une séance d’interpellation de l’entité collectivité région par le Comité de contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) sur le budget 2014 -2015 (le processus d’élaboration, la mobilisation des ressources, la mise en œuvre, les réalisations et les écarts). Cet espace démocratique a pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’efficacité et l’efficience des politiques de développement au niveau régional et de renforcer les liens et le dialogue entre la collectivité et les habitants.
Initiée par le Comité de contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) de Mopti sous la houlette de l’ONG AFAD/RLD, cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme « Partenariats pour l’exercice d’une gouvernance appropriée » (PEGA 2015-2018) exécuté dans les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou. Elle a été organisée avec un financement de la Direction du Développement et de Coopération suisse (DDC). L’évènement était présidé par le préfet du Cercle de Mopti, Nampory Bagayoko qui représentait le gouverneur de la Région de Mopti. Il a regroupé 85 participants, dont les élus des Cercles de Bandiagara, Bankass, Koro, Djenné et Mopti, les chefs de services techniques régionaux, les membres des comités de gestion des boucheries, des comités de développement des quartiers, des religieux, les représentants des différentes organisations de la société civile et les médias.
C’était en présence Sissoko, du coordinateur AFAD/RLD, Ahmed Sékou Diallo, Fousseiny Diabaté représentant Oxfam et le président du conseil régional, Macky Cissé. L’interpellation du Conseil régional sur son budget est l’aboutissement d’un certain nombre d’activités menées par le CCAP de Mopti dont les études sur l’analyse budgétaire, l’efficience des infrastructures réalisés par le conseil régional ainsi que la prise en compte des priorités des jeunes et des femmes dans les programmes et budgets. Des réponses données par le président du Conseil régional, Macky Cissé et son équipe technique, le budget prévisionnel 2014 se chiffrait à environ 2 milliards de F CFA dont le taux de mobilisation à été de 16%. Les prévisions de 2015 ont été de 3 milliards avec
28% de mobilisation dont une contribution conséquente de la DDC.
Sur les questions relatives à la faiblesse de mobilisation des ressources et la hausse des prévisions en 2015, le président explique que le premier est lié à la situation sécuritaire qui n’est pas favorable au recouvrement des taxes par les élus communaux et le retrait de certains partenaires. Le second, selon lui, est relatif au budget prévisionnel de 2015 cette hausse s’explique par le fait que l’exercice prenait en compte le programme PASAM financé par le Royaume du Danemark pour la réalisation d’infrastructures routières.
La cérémonie d’ouverture des travaux a été marquée par l’intervention du coordinateur de l’ONG AFAD/RLD, celle de la représentante de la Coopération Suisse au Mali et le discours d’ouverture du représentant du gouverneur de la région. Tous les intervenants ont salué l’initiative dont la première édition a été un succès. La représentante de la DDC a indiqué que la Suisse restera aux côtés du Mali.
Les deux pays l’ont matérialisé par le renouvellement de leur engagement de poursuivre la coopération le 8 mars 2017 à travers l’adoption d’une nouvelle stratégie pour la période de 2017 -2020 dans les domaines du développement rural et la sécurité alimentaire, la gouvernance et la paix, l’éducation et la formation professionnelle. Le représentant du gouverneur a saisi l’occasion pour adresser les remerciements des autorités du Mali à la Coopération suisse, à Oxfam et à leurs partenaires pour leurs appuis multiformes. Il a félicité le conseil régional pour avoir accepté de se prêter à cet exercice de redevabilité et le CCAP pour son professionnalisme. A l’issue des débats, les participants ont formulé des recommandations. Il s’agit entre autres, du renforcement des capacités des comités de contrôle citoyen de l’action publique (CCAP), de la pérennisation et de l’institutionnalisation de cet espace et de son élargissement aux autres niveaux de collectivités.
D. COULIBALY
Amap-Mopti