La station d’épuration de Sotuba a été visitée le 22 mars par les membres du Réseau malien des femmes professionnelles de l’eau et de l’assainissement (REMAFPEA). Cette station utilise le « lagunage naturel », procédé de traitement basé sur les micros organismes (bactéries) pour épurer les eaux usées en provenance de la zone industrielle. Problème : la station est censée traiter les eaux usées domestiques.
A l’approche, une forte odeur de pourriture émane des installations. «Cette odeur aurait pu être diminuée si les unités industrielles faisaient un d’effort pour mettre leurs eaux usées au niveau des eaux usées domestiques », commente Coumba Bocoum, une employée de la station.
Entre le puits de collection des eaux usées, les bassins et les canaux découlement, les visiteuses ont découvert les différentes phases du travail d’épuration menée par la station. Des tanneries, des unités de teinture, sont entre autres, des entreprises dont les eaux usées sont déversées directement dans les canaux de la station.
La journée mondiale de l’eau a pour thème les eaux usées, c’est pour cette raison que les femmes du REMAFPEA ont choisi de visiter cette infrastructure chargée de l’assainissement des déchets liquides. «Il s’agit pour nous les femmes professionnelles, à travers cette visite, de nous imprégner de la situation des stations d’épuration au Mali», a expliqué la présidente du REMAFPEA, Konaré Kadiatou Malinké.
Le but de la visite est de faire s’informer pour un plaidoyer auprès des autorités du pays afin que soient solutionnés les problèmes que rencontre le secteur de l’assainissement en matière de gestion des déchets. Mieux, les femmes du réseau veulent proposer aussi des solutions à travers la recherche de fonds auprès de l’Association africaine de l’eau et de ses partenaires qui ont des financements disponibles pour les projets d’assainissement.
Le principe de la station, expliquent les travailleurs, c’est le lagunage naturel, ce qui veut dire que les eaux usées sont traitées par des micros organismes pendant un temps de séjour dans des bassins dédiés à ce travail. En gros, la station est composée d’un bassin de relevage, de deux bassins anaérobies, huit bassins facultatifs et huit lits de séchage.
Selon la présidente du REMAFPEA, la mise en place du réseau est la réalisation du vœu formulé par le congrès de l’Association africaine de l’eau à Nairobi, au Kenya en 2016. Ainsi, il a été recommandé la mise en place d’un réseau national des femmes professionnelles de l’eau dans chaque pays. Et le REMAFPEA a pu voir le jour en janvier 2017. Le bureau est composé de 21 membres, et le réseau fut officiellement lancé en février 2017.