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Sans Tabou: Sanogo lâché par ses soutiens…
Publié le vendredi 24 mars 2017  |  Info Matin
Procès
© aBamako.com par A S
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Comme le dit l’adage « c’est dans les moments difficiles que l’on reconnait ses vrais amis ». En tout cas, le héros du putsch du 22 mars 2012, Amadou Haya SANOGO, qui médite seul sur son sort à Sélingué aujourd’hui, ne dira pas le contraire. Car même l’anniversaire de son coup d’État d’habitude célébré en fanfare s’est déroulé dans l’anonymat le plus total.
Les Maliens assistent actuellement à la rupture cossommée entre le capitaine SANOGO et le beau monde qui s’était autoproclamé comme son soutien et son défenseur à toutes les occasions. Au lendemain du coup d’État du 22 mars 2012, une pléiade d’associations et organisations de la société civile avait vu le jour pour soutenir ce capitaine. L’on se souvient encore de la COPAM et son allié MP22 avec leurs satellites qui s’étaient précipités au chevet du putschiste. Aujourd’hui, tous ces mouvements ont pris leur distance laissant ainsi l’auteur du coup d’État méditer seul sur son triste sort dans une cellule en entendant que la justice ne se prononce sur son cas. En ces moments cruciaux pour maître de Kati, ses soutiens les plus farouches se font de plus en plus discrets.
Cet isolement du capitaine est une évidence, si bien que l’anniversaire du coup d’État du 22 mars, qui était marqué par des manifestations et des conférences-débats, est en train de tomber dans les oubliettes. Pour preuve, cette année, l’événement est passé inaperçu sans qu’aucun regroupement de soutien au putschiste ne daigne organiser une manifestation pour renouveler son soutien.
Ce revirement des proputschistes est-il la preuve de l’opportunisme des soutiens ? En tout cas, pour la plupart des mouvements, le doute est aujourd’hui permis. Puisqu’ils se sont disloqué les uns après les autres laissant la junte de Kati avec ses caprices.

Est à dire que l’objectif de ces supporteurs a été atteint ? Surement non ! Car à en croire certains observateurs, ce découragement dans les rangs des pro-SANOGO s’explique par un désamour que le capitaine général a commencé à entretenir quand il était toujours l’homme fort de Kati. L’on se rappelle qu’aux forts moments de son règne, le capitaine avait délibérément pris ses distances avec certains de ses soutiens politiques et militaires en adoptant une démarche solitaire.

En effet, après avoir atteint le sommet de la pyramide, de façon illégitime, le chef putschiste n’a pas voulu renvoyer l’ascenseur à ses soutiens à qui il doit pourtant par sa superpuissance. Cette attitude provoqua une crise de confiance entre le capitaine et une bonne partie de ses alliés. En tout cas, le temps est venu pour le capitaine SANOGO de méditer sur son éphémère parcours d’homme fort de Kati et de tirer les enseignements nécessaires. Il doit, en premier lieu, se mettre en cause pour avoir pris ses distances avec ses fervents soutiens, en se lançant dans un règlement de compte. Aussi, il se doit de comprendre que sa gloire n’a été qu’un accident de parcours et non un homme prédestiné ou un messie, envoyé à un peuple en ‘’détresse’’ du Mali.

PAR MODIBO KONE
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