En passe de prendre en otage la tenue de la Conférence nationale d’entente, prévue du 27 mars au 2 avril prochain, au motif que les concertations régionales, annoncées en prélude à ladite Conférence, n’ont pas eu lieu à Kidal-ville, la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) va jusqu’à interdire l’arrivée du gouverneur dans sa circonscription administrative.
Va-t-on tenir rigueur au gouvernement de n’avoir pas envoyé les membres de la Commission d’organisation dans cette ville où même le gouverneur n’a pas droit de cité ?
Le contraste est grand entre la revendication des responsables de la CMA qui réclament la tenue des concertations préliminaires en prélude de la Conférence d’entente nationale et leur décision d’interdire le chef-lieu de la région au gouverneur.
En tout cas, c’est à cette autre farce que les Maliens ont assisté à distance, hier jeudi, dans la ‘’Cité interdite aux fonctionnaires’’.
La CMA a interdit le gouverneur de la région de Kidal, Sidi_Mohamed_Ag_Ichrach, d’atterrir dans sa ville et cela, au su et au vu des forces onusiennes et françaises. Et pendant ce temps, ces mêmes responsables de la CMA se la coulent douce à Bamako dans des grands hôtels et villas de classe.
Et pourtant, cette même CMA est au cœur d’une campagne sournoise de sabordage, visant tout simple à empêcher la tenue de la Conférence d’entente nationale.
En effet, si Kidal a acquiescé, la mise en place des autorités intérimaires, après moult tumultes, elle ne semble pas encore décidée à faire preuve de bonne foi pour une issue heureuse du processus de paix et de réconciliation.
Les responsables de la CMA prétextent, depuis quelques jours, de “l’impréparation et la précipitation” qui entourent l’organisation de la Conférence d’entente nationale. La petite bête, comme ils ont l’habitude d’en trouver, étant que les concertations régionales annoncées en prélude à la Conférence n’ont pas eu lieu à Kidal. Une ville où le gouverneur n’a même pas droit de cité, que vaut un petit fonctionnaire, soit-il membre de la Commission nationale d’organisation de la conférence d’Entente, dont la présence est indispensable pour recenser sur place, les avis des forces vives de la région, comme il en a été le cas dans les autres régions du pays ?
Pour le moment, ni la MINUSMA, qui a la lourde et exaltante mission d’aider notre pays à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, encore moins la force française Barkhane qui lutte contre le terrorisme, ne pipent mot ? Bon, ce n’est pas une surprise, puisqu’en mai 2014, suite à la visite du Premier ministre Moussa Mara, le carnage des maîtres de Kidal, contre les fonctionnaires civils désarmés de notre pays, s’est déroulé sous le regard indifférent de ces mêmes forces.