Boubacar baba Diarra, président de la fédération malienne de football dissoute par le ministre des sports :

News

Sport

Article

Sport

Publié le samedi 25 mars 2017 | Aujourd`hui

© aBamako.com par FS
Le président de la Fédération Malienne de Football, Boubacar Baba Diarra fait le point de son voyage à la FIFA
Le président de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT), Boubacar Baba Diarra a fait le point de son voyage à la FIFA au cours d`un point de presse le Vendredi 4 Novembre 2016. Photo: Boubacar Baba DIARRA

“La fermeture de notre siège est abusive puisqu’il a été réalisé sur fonds propres de la Fifa sur une parcelle acquise par la Fifa, donc un patrimoine propre de la Fémafoot”

“La FEMAFOOT est aujourd’hui l’une des structures les mieux gérées en République du Mali”

Dans cet entretien, Boubacar Baba Diarra, président du Comité exécutif de la Fédération malienne de football dissout par le ministre des Sports évoque, entre autres, les conséquences immédiates de la suspension par la Fifa, l’avenir des différents contrats de sponsoring, la situation des projets financés par la Fifa ainsi que la fermeture du siège de la Fédération et sa gestion … Selon lui, la fermeture du siège de la Fémafoot est abusive puisqu’il a été réalisé sur fonds propres de la Fifa sur une parcelle acquise par la Fifa, donc un patrimoine propre de la Fédération. S’agissant de sa gestion, il précisera que la Fémafoot est aujourd’hui l’une des structures les mieux gérées au Mali.

Aujourd’hui : Comment vivez-vous aujourd’hui la situation dans laquelle se trouve plongé notre football ces derniers jours ?

Boubacar Baba Diarra : C’est un sentiment de frustration, de grande amertume si je considère les efforts de trois ans et demi consacrés au développement du football malien et constater en l’espace de 24 heures l’écroulement de tout ce qui a été érigé, bâti, imaginé. Si cette situation devait perdurer, ce serait la fin de tous les espoirs nés dans les cœurs des Maliens grâce aux succès réalisés par les jeunes qui constituent l’avenir du football malien. Ces succès qui étaient les signes annonciateurs de lendemains meilleurs pour le football malien.

Quels sont en réalité, les différents actes posés par le ministre des Sports pour accompagner sa décision de dissolution de votre Comité exécutif ?

Comme mesures d’accompagnement de sa décision de dissolution, le ministre des Sports a immédiatement procédé à la fermeture du siège de la Fédération malienne de football avec pose de scellés comme pour bien prouver que c’est lui qui décide désormais aux destinées du football malien. Un Comité provisoire putatif de dix-neuf membres a été mis en place en charge d’une feuille de route articulée autour de quatre tâches.

Qu’en est-il du siège de la Fédération malienne de football qui est construite par la Fifa qui ne reconnait pas le Comité provisoire mis en place par le ministre des Sports ?

Cette fermeture, à notre avis, est abusive. Cela, d’autant plus que le siège de la Fédération malienne de football a été réalisé sur fonds propres de la Fifa sur une parcelle acquise par la Fifa, donc un patrimoine propre de la Fédération malienne de football dont la Fémafoot ne peut jouir du fait d’une instruction administrative illégale prise en lieu et place d’un acte juridique.

Quelles sont les conséquences immédiates de la suspension de la Fémafoot par la Fifa, notamment sur le football malien ?

Comme conséquences immédiates on peut rappeler : l’exclusion des équipes du Mali (clubs et sélections nationales) de toutes les compétitions organisées par la Fifa et ses organes ; l’arrêt de toutes les contributions de la Fifa (financières, matérielles, de formation et autres) ; plus récemment la disqualification du Djoliba AC et des Onze Créateurs bien lancés dans les compétitions africaines inter clubs alors qu’ils étaient très proches d’une qualification historique à la phase de poule ; la récusation des officiels maliens de la supervision des compétitions internationales comme arbitres, commissaires, officiers de sécurité et j’en passe ; l’arrêt de tous les travaux sur tous les chantiers de gazonnage des terrains de football du Nord du Mali (Tombouctou- Gao-Kidal).

Et qu’en sera-t-il des contrats de sponsoring signés par la Fémafoot avec des partenaires ?

Pour les contrats, comme suite logique de la mesure de dissolution, les différents contrats de sponsoring vont subir des avatars dans la mesure où ces contrats devaient permettre une grande visibilité des sociétés contractuelles lors des rencontres de football. Dommage car avec l’arrêt du championnat les sociétés contractantes peuvent être amenées à arrêter leur financement. Si cela était le cas, ce serait une très grande perte pour le football malien.

Et quel sort est réservé aux projets financés par la Fifa au Mali ?

A la requête de la Fédération malienne de football, la Fifa avait mis en 2013 un financement de 1 200 000 0000 de Fcfa pour la modernisation des aires de jeu de certains stades du Nord du Mali, précisément à Tombouctou, Gao et Kidal. Le chantier de Tombouctou est terminé et les travaux reçus. Malheureusement à Gao où l’on était à deux semaines de la finition, le chantier a été fermé. Kidal dont le démarrage des travaux était prévu pour le mois de mai 2017 a été renvoyé aux calendes grecques.

Certains disent que la Fifa finira par lâcher, surtout lorsque votre mandat finit en octobre prochain. Qu’en est-il ?

Notre souhait comme amoureux et responsables de football est que la Fifa lâche dès demain matin. Mus que nous sommes par le souci de développement du football malien, nous ne souhaitons pas que cette situation perdure car ce n’est pas de l’intérêt du football malien.

A l’heure actuelle, sentez-vous un soutien de la part du monde du football ?

Le soutien du monde du football est quasi-total lorsque l’on se réfère aux déclarations faites par les organes du football : 6 ligues sur 9, 13 clubs de Ligue 1 sur 18, deux associations sur trois.

Après tout, on est en train de mener une campagne pour faire comprendre que votre gestion n’est pas bonne. Quel est votre bilan et quelle situation financière avez-vous laissé au moment de la décision controversée de dissolution de votre Comité Exécutif ?

La question financière est la plus sensible car beaucoup s’évertuent en vain à nous salir dans ce domaine. Là aussi, nous sommes particulièrement à l’aise, et pour cause. Les comptes de la Fémafoot font l’objet de deux audits chaque année par la Fifa et un cabinet d’audit externe malien. Les comptes depuis trois ans ont toujours été approuvés sans réserve par l’Assemblée Générale de la Fémafoot qui en est l’organe d’approbation. Nous pouvons assurer que la Fémafoot est l’une des structures les mieux gérées en République du Mali. A notre arrivée, grâce à certaines actions, nous avons qualitativement amélioré la gestion de cette structure en la dotant : d’un organigramme fonctionnel ; d’un manuel de procédures administratives et financières ; et la signature d’un contrat d’assistance avec un cabinet d’expertise comptable de la place pour le suivi régulier des comptes.

Il appartiendra à la prochaine Assemblée Générale à venir d’apprécier et de se prononcer sur les comptes de l’exercice clos 2016/2017.

Quel message lancez-vous aux Maliens en général et au monde du football en particulier ?

Aux Maliens, nous demandons leur forte sollicitation des décideurs pour les ramener à revoir dans les plus brefs délais leur décision afin que le football malien ne perde pas la totalité des acquis. Au monde du football, nous rappelons que sa force et sa stabilité ont toujours résidé dans le respect des lois et règlements du jeu. Respectons-les !!!

Réalisé par A.B. HAÏDARA

Commentaires

Dans le dossier