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Dr. Facko Zerbo, président de l’Union nationale des footballeurs en activité au Mali (UNAFAM) “Nous lançons un appel au ministre des Sports d’annuler sans délai ses décisions et de réinstaller Boubacar Baba Diarra à sa place”
Publié le samedi 25 mars 2017  |  Aujourd`hui
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Victimes et sérieusement affectés par la suspension du Mali par la Fifa, les footballeurs qui sont les premiers concernés par le football ne savent plus où donner de la tête ou à quel saint se vouer. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, leur président, Dr. Facko Zerbo (président de l’Union nationale des footballeurs en activité du Mali ” Unafam “) appelle le ministre des Sports à revenir sur sa décision de dissolution du Comité exécutif de la Fédération malienne de football dont les conséquences sont dramatiques pour les footballeurs en activité. “Cette crise n’est pas gérée pour l’intérêt du football. Dans cette crise, ce sont des intérêts personnels qui sont visés, des questions d’égo qui sont en train de nous détruire, nous les footballeurs”, a-t-il dit. Interview !

Aujourd’hui : Le bureau de votre association était en réunion le mardi 21 mars 2017. Quel en était l’objet ?



Dr. Facko Zerbo : Au cours de cette réunion, il s’agissait de rassembler l’ensemble des footballeurs en activité pour pouvoir dégager des stratégies à adopter par rapport à la suspension du Mali par la Fifa. Parce que les footballeurs du Mali sont les premiers concernés et les premiers à subir les conséquences de cette suspension. En tant que président de l’Unafam, je pense que les décisions du ministre des Sports par rapport à la gestion de la crise du football au Mali ne sont pas faites normalement. Parce que dans cette crise nous n’avons jamais vu un dirigeant, un ministre ou un protagoniste qui a parlé des conditions de pratique du football au Mali, qui a parlé de l’avenir des footballeurs au Mali. Jamais, personne n’a parlé du footballeur. Et pourtant nous sommes les premiers concernés. C’est nous qui jouons au football. Les autres ne sont que des spectateurs. Et ils ne parlent que d’eux-mêmes en occultant les problèmes des footballeurs. Je pense qu’il est temps que les footballeurs prennent leurs responsabilités en disant à ces responsables que c’est nous les pratiquants du football. Cette crise n’est pas gérée pour l’intérêt du football. Ce sont des intérêts personnels qui sont visés, des questions d’égo qui sont en train de nous détruire, nous les footballeurs. Aujourd’hui, il y a à peu 8 000 jeunes footballeurs licenciés de D1, D2, D3 au Mali. Qu’est-ce que le ministre des Sports et les dirigeants ont prévu pour l’ensemble de ces jeunes footballeurs ? Nous allons dire au ministre des Sports de revenir sur sa décision de dissolution du Comité exécutif de la Fédération malienne de football pour le bonheur des footballeurs.

Quelle stratégie allez-vous adopter pour la sortie de crise du football au Mali ?

Comme stratégie, nous allons nous faire entendre. Parce que je dénonce d’abord l’inertie, l’inactivité des sportifs, des principaux acteurs par rapport à cette crise. Au niveau de l’Unafam, nous nous battons pour que si de pareille crise survienne nous puissions nous faire entendre. Malheureusement, on a façonné les footballeurs maliens à l’obéissance et qui suivent les dirigeants comme des moutons. Il est temps que les footballeurs sortent de cette situation. Les footballeurs sont des humains et le football est devenu maintenant une profession. Et nous les footballeurs nous devons cesser de suivre les dirigeants à l’aveuglette. Nous devons nous assumer, prendre nos responsabilités. Car nous sommes les premiers et les principaux concernés par ce football. Il faudra que cela soit compris par l’ensemble des dirigeants du Mali. Et c’est ce que nous allons faire comprendre aux dirigeants du Mali. A partir d’aujourd’hui, nous allons planifier des actions, nous allons organiser un grand rassemblement pour exprimer notre mécontentement, notre frustration, notre désaccord par rapport aux décisions prises qui ne sont pas dans l’intérêt des footballeurs. Même s’il y a lieu, nous allons marcher pour aller dire au ministre des Sports de revenir en arrière, de revenir sur sa décision de dissolution du Comité exécutif de la Fédération malienne de football pour que le Mali puisse entrer dans le concert des nations du football mondial.

Avez-vous des appels à lancer aux autorités, aux footballeurs ?

L’appel que je lance, c’est de dire au ministre des Sports de purement et simplement et sans délais annuler les différentes décisions de dissolution du Comité exécutif de la Fédération malienne de football et de mise en place du Comité de normalisation et de réinstaller le Bureau fédéral à sa place. Parce que sans cela, le Mali restera suspendu. Et après, il est libre de penser à travailler pour l’avenir des jeunes footballeurs maliens ou bien de penser à lui seul en maintenant ses décisions. Il doit penser à l’avenir des jeunes footballeurs comme les cadets qui doivent aller à la CAN de leur catégorie au Gabon pour poursuivre leur rêve. Et s’il maintient ses décisions pour 5 ans, il aurait détruit l’avenir des centaines de milliers de jeunes footballeurs qui sont l’avenir du football malien. Il faudrait qu’il pense aux intérêts et à l’avenir des footballeurs. J’appelle les footballeurs à l’union, à la solidarité, à la fraternité, à la cohésion pour que nous puissions nous prendre en charge dans la pratique du football. Il faudrait que désormais, au-delà de cette crise, qu’on puisse associer, appeler l’Union nationale des footballeurs en activité du Mali de participer à tout ce qui se dit ou qui se fait pour le football au Mali. Il ne faut plus que les décisions soient prises dans le dos des footballeurs en activité. Cela est très important. Dans les pays où le football est développé, le point de vue des footballeurs et des anciens footballeurs est pris en compte dans les prises de grandes décisions.

Propos recueillis par

Siaka Doumbia

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