C’est un bureau de 99 membres qui a été mis en place par les supporters de l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, pour soutenir le candidat de la toute nouvelle formation politique, Forces des alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE), à l’élection présidentielle de juillet prochain. C’était au cours de son Assemblée générale constitutive, tenue dimanche dernier à l’Hôtel de l’Amitié.
Ces 99 lieutenants viennent de divers horizons, du monde des affaires, des partis politiques, de la société civile, de la communication et de bien d’autres secteurs mouiller le maillot en faveur du fils du Capitaine Sidibé, afin de le porter à la magistrature suprême de notre pays. Tout ce beau monde va s’ajouter également aux clubs et associations de soutien qui lui étaient déjà acquis pour supporter sa candidature à la présidentielle de juillet.
Cette Assemblée générale constitutive a mis en place l’instance dirigeante du parti, le Secrétariat exécutif national. Des commissions nationales ont aussi été mises en place pour l’assister. Le nouveau parti, qui vient de naître de l’éboulement de plusieurs formations politiques, commence à faire peur déjà dans le landerneau politique. Il est dirigé par Alou Kéita, un opérateur économique, basé dans la région de Kayes. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est celui qui avait abandonné le navire du parti Yèlèma en plein voyage, en 2012, pour soutenir la candidature de Modibo Sidibé. Il avait lâché Moussa Mara au milieu de l’océan, au motif que celui-ci n’avait pas assez d’argent pour prétendre gagner la présidentielle avortée du 29 avril 2012. Kéita est à la tête d’une institution de microfinance villageoise en 1ère région. Ce qui lui confère une influence dans cette partie du Mali.
Il a comme Premier Vice-président, Soumana Mory Coulibaly, un ancien cacique de l’ADEMA / PASJ. Lui également a abandonné ses compagnons de longue date de l’ADEMA pour soutenir Modibo Sidibé en 2012. Il est considéré comme l’un des bras financiers et le véritable leader, incontesté, de ce nouveau parti. Dans les milieux politiques, on dit qu’il ne se lance jamais dans une aventure qu’il n’est pas sûr de gagner. Il fait partie des responsables de l’ADEMA qui, à l’époque, avaient trahi leur parti pour soutenir ATT en 2002. Très influent dans le cercle de Bla, il bénéficie d’une grande notoriété auprès des populations de cette localité.
La 2ème Vice-présidente des FARE est Mme Traoré Oumou Traoré, une transfuge de la Section VI ADEMA / PASJ du District de Bamako. Elle était Secrétaire générale du Mouvement national des femmes des Rouge et Blanc. Elle aussi a jeté l’éponge PASJ pour basculer dans le camp de l’avant-dernier Premier ministre d’ATT. Elle est Directrice générale adjointe de l’ACI et réputée très proche de Modibo Sidibé, pour avoir grandi dans sa famille au Badialan, car leurs deux mamans étaient des intimes. D’où le choix d’Oumou d’abandonner son parti d’origine. Précisons qu’elle avait commencé le militantisme par la section ADEMA de Paris, avant de prendre de l’épaisseur et de se hisser au sein de l’instance dirigeante du parti, au Mouvement des femmes.
Le 3ème Vice-président des FARE, Abdoulaye Dia, est un richissime cadre de banque. C’est lui qui dirigeait le Collectif des cadres qui soutenaient la candidature de Modibo Sidibé à la présidentielle avortée du 29 avril dernier. Dans les milieux bancaires, il a la réputation d’être un bon gestionnaire, très strict sur l’application des règles.
La 4ème Vice-présidente, Mme Traoré Kadiatou Diakité, est méconnue du grand public. Mais elle a la réputation d’être une militante convaincue de la cause de Modibo Sidibé.
La 5ème Vice-présidente des FARE, Mme Diallo M’Bodji Sène, était membre du bureau politique national du PDES. Elle a abandonné ses amis après la chute de leur mentor commun. On ne lui connaît pas de base politique fixe, à l’image de Soumana Mory ou du Président du parti. Elle se réfugie certainement dans les FARE dans l’espoir de revenir sur le devant de la scène, elle a en effet été ministre, au cas où son candidat remporterait la présidentielle de juillet prochain. Car, ce n’est un secret pour personne, le PDES est principalement composé d’hommes et de femmes qui aiment se trouver dans les rouages du pouvoir, en électrons qui gravitent toujours autour de celui-ci.
Ainsi, la 6ème Vice-présidente, Mme Gakou Salimata Fofana, elle aussi ancienne ministre, était également membre de l’instance membre dirigeante du parti des amis d’ATT. En 2012, ils avaient crié sur les toits que Modibo Sidibé n’était pas membre du PDES et que, par conséquent, il ne saurait être son candidat. Cette transfuge du PDES a été débarquée du gouvernement par ATT à cause d’un marché douteux attribué à l’un de ses proches, celui de la construction du grand portail de la cité des logements sociaux de Niamana, marché qui semble avoir été surfacturé.
Le 7ème Vice-président des FARE, Issa Zan Traoré, est un cadre des télécommunications. Sa fidélité à l’ex Premier ministre ne fait l’ombre d’aucun doute. Il est du genre qu’on appelle «militant fieffé». Quant au 8ème Vice-président, le Dr Sékou Kéita, il évolue dans le monde de la société civile en tant que responsable d’une ONG. Il goûte pour la première fois à la chose politique à cause de son engagement en faveur de Modibo Sidibé.
Le 9ème Vice-président du parti de Modibo Sidibé, Sidi Mohamed Ag Inchrach, est un cadre touareg. Au cours du dernier Forum de Bamako, il avait fait une communication sur l’Azawad. Il est réputé plus technicien que politique. Le 10ème Vice-président, Bocary Cissé, est un ami de longue date de Modibo Sidibé. Il a aussi été son Chef de cabinet lorsqu’il était ministre de la Santé et ministre des Affaires étrangères. C’est aussi un ancien Ambassadeur du Mali en Angola.
Il existe aussi de nombreux hauts cadres d’autres formations politiques qui sont tapis dans l’ombre, et qui ont pour l’instant décidé de se tenir à l’écart de la bataille, mais dont les cœurs battent pour Modibo Sidibé. Les FARE, à peine portées sur les fonts baptismaux, sont donc en train de raviver les débats. Elles font surtout très peur à beaucoup d’autres formations politiques, dont les cadres sont en train de prendre leurs jambes à leurs cous pour gagner ce parti.