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Dr Abdou Mallé, secrétaire général du SYNESUP, à l’Aube : « Ça suffit ! Nous avons décidé une grève illimitée »
Publié le lundi 27 mars 2017  |  L’aube
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Les enseignants de l’Enseignement supérieur regroupés au sein du Syndicat de l’enseignement supérieur (Synesup), après avoir observés une grève de 72 heures la semaine dernière, menacent d’aller en grève illimitée à partir du 4 avril prochain. Les négociations avec le gouvernement ayant buté sur un désaccord total sur les différents points de revendication. Celles-ci (revendications) concernent l’alignement des salaires des enseignants de l’Enseignement supérieur et des chercheurs de l’éducation sur ceux de leurs homologues de la sous-région, la mise en place d’une nouvelle hiérarchisation du personnel de l’enseignement supérieur et l’augmentation du taux des heures supplémentaires. L’Aube s’est entretenu avec le secrétaire général du Synesup, le Dr Abdou Mallé. Interview
L’Aube : Vous avez observé une grève de 72 heures la semaine dernière et vous venez de déposer un préavis de grève illimitée. Pourquoi
Dr Abdou Mallé: Nous avons consulté la base après les 72 heures de grève observée la semaine dernière. Les négociations ont échoués, en grande partie à cause de la partie gouvernementale. Sur les 7 points de revendications, il y’a eu des désaccords, surtout au niveau du premier et troisième point. Le premier point concerne la réforme de la grille, le troisième est lié à l’adoption du nouveau statut de l’enseignant chercheur. Ces deux points sont les fondamentaux de notre lutte depuis une décennie. Voilà pourquoi nous avons été obligés, suite à l’échec des négociations, le 6 mars dernier, d’organiser une assemblée générale en conformité avec la procédure d’exception du mouvement pour rendre compte à la base. Après le compte rendu, la base a réagi en demandant d’aller en grève illimitée. Le préavis a été déposé le 20 mars auprès de Mme le ministre du travail et de la fonction publique. Celle-ci, à travers une lettre, nous a demandé de fournir un mémoire en défense afin qu’on puisse ouvrir des négociations. Ce que nous avons fait le mercredi 22 mars dernier. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement. Nous attendons l’ouverture des négociations.
Quelles sont vos principales revendications ?
Nos revendications sont les mêmes que lors de la grève précédente. Elles sont au nombre de 7. Le premier pont est relatif à l’augmentation des salaires et l’alignement des salaires sur nos homologues de la sous-région. Le deuxième point porte sur l’intégration des travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le troisième point a trait à l’adoption du nouveau statut de l’enseignant chercheur. Le quatrième point est la nomination des agents fonctionnaires dans le corps des assistants et attachés de recherche et la capitalisation des publications. Le cinquième est relatif au rétablissement du fond d’étude et de recherche pour les grandes écoles. Le sixième point concerne le payement des arriérés des heures supplémentaire pour les enseignants de l’Institut universitaire de gestion (IUG), datant de 2013 à 2015. Le septième point a trait à l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire.
Quelles sont les désaccords entre vous et le gouvernement ?
Deux points font l’objet de désaccords. Le premier point est un désaccord total, et le deuxième point est un désaccord simple. Le premier concerne la grille plafond 3000 (augmentions et alignement des salaires) fait l’objet de blocage. Nous avons buté sur ce point pendant les quatre jours de négociations précédentes avec le gouvernement. Et nous estimons que cela est due à la mauvaise foi des négociateurs du gouvernement, notamment les conseillers techniques. Ceux-ci étaient chargés de rédiger un rapport préparatoire. Ils n’ont pas pu le faire par incompétence. La preuve. Nous nous avons pu produire ledit rapport en moins d’un mois, contre une année pour les conseillers techniques. Malgré l’approbation du rapport élaboré par le Synesup par le Comité des sages de la Commission de conciliation, l’appréciation du rapport lors d’une audience le 10 janvier 2017 par le ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique, un accord n’a pas pu être finalisé. On se demande qui représente l’autorité dans ce pays ? Est-ce les conseillers techniques ? C’est pourquoi nous avons quitté la salle de négociations pour que le gouvernement puisse accorder ses propres violons. Le deuxième point de discorde, c’est la question du nouveau statut, c’est-à-dire la réunification en un statut unique des enseignants et des chercheurs, ce qui est le cas depuis 2011. Ce statut n’a jusqu’à présent pas été pris en compte et envoyer dans les circuits d’adoption par les autorités. Nous sommes vraiment déçus.
Pensez-vous que l’Etat a aujourd’hui les moyens de satisfaire vos doléances ?
L’Etat a les moyens. Il a signé une directive le 4 juillet 2007 dans le sens de basculer l’enseignement supérieur malien dans le système LMD, en harmonie avec les autres pays de l’Uemoa. Notre revendication d’augmentation et d’harmonisation est fondée sur cette directive. L’Etat a les moyens, mais il y a une mauvaise gestion, une mauvaise répartition des richesses du pays.
Etes-vous prêt à des concessions ? Si oui jusqu’où?
Des concessions ? On verra sur la table des négociations, si le gouvernement est de bonne foi.
Le dialogue est-il rompu entre vous et le département ?
Pas totalement. Nous avons reçu mercredi, une lettre du département pour une réunion prévue le 27 mars prochain pour discuter sur le deuxième point de discorde. Nous allons répondre à l’invitation pour aider à la résolution de la crise.
Cette grève illimitée ne risque-elle pas de compromettre l’année académique ?
Compromettre l’année sera de la responsabilité du département en particulier, et de l’Etat malien en général. Le Synesup est serein. Nous avons toujours fait preuve de responsabilité. Il faut que l’Etat malien s’assume. Ça fait plus de dix ans que nous demandons la même chose. Maintenant, ça suffit. Nous allons au charbon pour en finir.
Réalisée par Mémé Sanogo
cette décision extrême ?
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