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Nord-Mali: le piège français ne peut être étanche (experts)
Publié le jeudi 7 mars 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Libération des localités de Douentza et Gossi.
Les localités de Douentza et Gossi ont été libérées les 14 et 15 janvier 2013 par les forces armées française et malienne.


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PARIS - Certains jihadistes encerclés par les armées
française et tchadienne dans l’Adrar des Ifoghas, dans le nord-est du Mali,
vont tenir leurs positions et combattre jusqu’au bout, mais ceux qui voudront
s’échapper le pourront et l’ont sans doute déjà fait, estiment des experts
français.

Les quelques dizaines ou centaines d’islamistes radicaux attaqués depuis
trois semaines par 1.200 soldats français et 800 tchadiens dans un secteur de
25 km sur 25 dans ce massif de moyenne montagne connaissent bien la région et
le dispositif franco-tchadien n’est pas assez important pour créer autour
d’eux une nasse étanche, ajoutent-ils.

"Il est évident que certains d’entre eux pourront s’exfiltrer", assure à
l’AFP l’ancien chef d’un service français de renseignement, qui demande à
rester anonyme. "Ils connaissent tellement bien le coin. Souvenez-vous d’Al
Qaïda dans les environs de Tora Bora" (Afghanistan): "ils étaient encerclés et
bombardés et une bonne partie a réussi à disparaître". "Il est très difficile
de quadriller une zone, si petite soit-elle", ajoute-t-il. "Et on n’a pas
assez d’hommes sur le terrain. Les ennemis connaissent par coeur le moindre
caillou, certains sont basés là depuis des années. Ils ont des relations
anciennes avec les tribus touaregs des environs, qui pourront éventuellement
les aider. Ceux qui voudront vraiment s’enfuir s’enfuiront. Ne vont rester que
ceux qui ont la volonté de se battre jusqu’à la mort".

Les membres de l’opération Serval compensent la faiblesse de leurs
effectifs, qui ne leur permet pas de former un cordon humain infranchissable
autour de la zone encerclée, par leur supériorité aérienne.

En plus de Mirage et d’avions Atlantique 2, équipés de caméras et de
dispositifs infrarouge, l’armée française peut compter au Mali sur les images
qui leur sont transmises par l’armée américaine, qui a dans la région des
drones et des avions-espions.

Ces appareils permettent, surtout la nuit, de repérer hommes et véhicules
qui se déplacent grâce à leur signature thermique, un halo rouge synonyme de
chaleur que les experts notamment de la Direction du renseignement militaire
(DRM) française sont entraînés à reconnaître.

Les jihadistes ont appris à contrer cette surveillance et tentent de
diminuer leur signature thermique en progressant en très petits groupes là où
c’est possible, à l’abri de la végétation ou en recouvrant le capot de leurs
Toyota de linges mouillés.

"il faut des hommes". Mais il est probable que le dispositif aérien français et américain dans la zone ne permette pas une présence en l’air d’appareils espions 24 heures sur
24, laissant aux candidats à l’exfiltration des possibilités de fuite, estime
la même source.

Le général (2S) Henri Poncet, ex-patron du commandement des opérations
spéciales (COS) de l’armée française, rappelle que pour des opérations de ce
genre, face à un ennemi aguerri et retranché ayant eu le temps de constituer
ses lignes de défense, "le ratio est qu’il faut engager 6 à 7 attaquants pour
un défenseur".

"Et dans ce cas, bien malin celui qui est capable de dire combien ils sont,
donc si nous avons assez d’hommes sur zone", ajoute-t-il. "L’histoire
militaire fourmille d’exemples où les défenseurs sont parvenus à percer
l’encerclement. Pendant la guerre d’Algérie, les katibas parvenaient
régulièrement à percer les encerclements mis en place par l’armée française".

"Si on veut aller les chercher, il va falloir mettre des effectifs en face
et payer le prix. C’est un travail pour l’infanterie de choc".

Le spécialiste des questions de défense Pascal Le Pautremat rappelle lui
aussi que "quelque soit le dispositif en place, même avec davantage d’hommes
et de moyens, il y a toujours des gens qui réussissent à passer. Certains ont
réussi à fuir le ghetto de Varsovie."

"Sur un terrain pareil, il faut avancer par damiers: conquérir une zone, la
sécuriser puis la tenir, faute de quoi l’ennemi peut revenir. Mais pour cela,
il faut des hommes".

"Les Ifoghas, c’est plus de 200.000 km2. L’opération qui a été menée est
une victoire tactique pour une zone déterminée, mais après il y a tout le
reste", conclut Pascal le Pautremat.

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