Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le porte-parole de la Misma, Colonel Yao Adjoumani, a fait le point de l’évolution de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) sur le terrain. C’était le mercredi 06 mars 2013, au siège de ladite structure.
Au plan militaire, le Colonel Yao Adjoumani a expliqué qu’après quarante cinq jours depuis le début du déploiement de la Misma, 82% de son effectif initial a été déployé sur le terrain, soit plus de 6.000 hommes. En outre, les forces spéciales d’intervention rapide ont été installées à Sévaré pour mener efficacement ses missions partout où besoin sera.
Dans le cadre de sa montée en puissance, souligne le porte-parole de la Misma, une réunion des chefs d’état-major des pays de la Misma est prévue à Bamako le vendredi 08 mars. L’objectif est de définir un nouveau concept d’opération de la Misma après la première phase qui a été une réussite selon les responsables de la Misma.
Le conférencier a indiqué qu’en réponse aux différentes sollicitations de la mission internationale, le ministre des Affaires étrangères britannique a promis d’apporter un soutien conséquent aux troupes engagées sur les théâtres d’opérations au Mali.
Au plan humanitaire, le Colonel Yao Adjoumani a affirmé qu’il y a 170.769 réfugiés maliens dans les pays voisins et 430.978 déplacés internes. Il a ensuite classé les différentes zones à risque en trois catégories. Il s’agit de la zone Ségou Sévaré et Mopti, classée «zone go sans problème». C’est-à-dire que les humanitaires peuvent exercer leur mission sans risque. S’agissant de Tombouctou et Gao, cette localité est classée «zone go avec prudence». Cela signifie que les humanitaires peuvent servir dans ces localités, mais avec beaucoup de prudence. Car l’ennemi, désorganisé, peut attaquer les convois pour survivre. Quant à Kidal et Tessalit jusqu’à la frontière algérienne, cette partie est classée «zone non go». Il est déconseillé aux organisations humanitaires de se rendre dans ces localités où les combats se poursuivent.
L’absence des autres forces membres de la Misma et l’armée malienne à l’extrême nord du Mali où se déroulent actuellement les combats a été aussi au centre des échanges. Le conférencier argumentera que cette absence est due à la complexité de sécurisation totale des zones reconquises. «Si nous partons tous au front sans sécuriser nos arrières, l’ennemi risque de contourner la ligne de front pour occuper certaines villes déjà libérées. C’est vrai que tout le monde est pressé d’aller à Kidal. Mais il faut avancer lentement et surement. Tout compte fait, nous vous promettons d’aller libérer Kidal de tous les groupes armés irréguliers», a déclaré le Colonel Yao Adjoumani.
Oumar KONATE