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Affaire an : 3è round : Issiaka sera-t-il chaos ?
Publié le mardi 28 mars 2017  |  le Figaro du Mali
séssion
© aBamako.com par A.S
séssion à l`AN
Bamako, le 25 février 2016 une loi a ete vote sur le Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme
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Le procès qui oppose l’assemblée nationale, son président Issiaka Sidibé et Mme Konaté Dienèba au journal le Figaro du Mali et à son directeur de publication ABC, connaitra son épilogue demain 29 Mars.

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Ouvert depuis le 15 Mars 2017, l’audience de consignation (1er round), il a repris le 22 Mars dans une salle archicomble (2ème round), l’audience des exceptions, où le jeune, brillant et éloquent avocat Maitre Alassane DIOP, a ravi la vedette en se montrant plus précis, plus concis et plus maîtrisant que ses trois confrères de la partie civile.

Relevant les exceptions de nullité, Me Diop s’est appesanti sur :

La non-notification du payement de la consignation à la défense.

Le délai de la citation à savoir les vingt jours francs qui n’ont pas été respectés.

La qualité de l’Assemblée nationale qui en la matière, avant de poser tout acte engageant l’institution, doit avoir une résolution et qui n’a été nullement attaquée dans l’article. Dans ce cas de figure, selon Me Rokiatou Makadji, stagiaire, l’Assemblée nationale n’a pas qualité à porter plainte (art 56 alinéa 1 du régime et délit de presse).

Mme Konaté Dienèba Coulibaly, quant à elle n’a jamais été citée par le journal et sa situation pourrait être considérée comme abusive après avoir demandé et obtenu une rectification.

Contrairement à cette dernière, l’assemblée qui n’a d’ailleurs pas été attaquée et Issiaka Sidibé qui n’a ni démenti ni demandé un droit de réponse, ont fait une citation qui peut être considérée aussi comme abusive. Le comble dans tout ça, a souligné Me Diop, l’enlèvement et la séquestration d’un journaliste, une photocopie frauduleuse du N° incriminé, contraire à la loi. Le journal et son directeur se réservent le droit de porter plainte. Bref, la défense a démontré une vraie leçon de droit.

Quant aux trois avocats de la partie civile, malmenés par Me Diop, repoussés dans leur dernier retranchement, énervés par leur manque d’arguments, ils n’ont pu apporter aucun élément contraire aux exceptions soulevées par la défense.

Me Harouna Keita, Me Djibrilla et Me Ladji n’étaient obsédés que par une seule chose à savoir la source de l’information. Ce que la loi protège.

Tout cela devant le procureur impuissant Gaoussou Sanou qui, malgré qu’il soit contourné par la partie civile dans cette procédure, a demandé un huis clos refusé par le Président de céans. Dieu faisant bien les choses, il vient d’être démis de ses fonctions de procureur de la commune I.

Aussi, ABC, dans son interrogatoire, dit assumer son article mais rejette catégoriquement tout ce qu’on lui reproche avec un calme olympien, une sérénité hors pair et sa cravate toujours au cou.

Qu’à cela ne tienne, le juge Emmanuel Dakouo, imperturbable, a voulu joindre les exceptions au fond, fond qui sera débattu ce Mercredi 29 Mars 2017 avec la comparution d’Issiaka Sidibé. Ce dernier qui sera confronté aux témoins et aux pièces du journal.

A partir de cet instant il sort déjà perdant. S’il se présente, il doit répondre à une montagne de questions : ses voyages, ses nominations, sa gestion de l’hémicycle, ses limogeages etc, puisqu’il s’agit d’une question d’honneur et de dignité.

En attendant le verdict, après le débat de fond Me Alassane Diop n’a pas manqué, en citant Montesquieu dans ‘’l’esprit des lois’’ et feu Me Demba Diallo ‘’ dans ses brillantes plaidoiries’’ : « N’ayez pas peur de la loi, ayez plutôt peur du juge »

Eric Mody Koïté

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