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Miss Mali France : « Le MNLA, du fait de leurs agissements et de leur alliance avec les mouvances terroristes, s’est de fait disqualifié » dixit Asta Camara »
Publié le jeudi 7 mars 2013  |  Le Guido




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La première beauté malienne de France 2013 est Mlle Asta Camara, élue le 30 novembre 2012 Miss Mali France. Agée de 23 ans. En cette veille de la célébration de la Journée Internationale de Femme, elle s’est prêtée à nos questions. Avec elle, nous avons abordé les questions d’actualités comme l’intervention française au Mali, le dialogue avec le MNLA, les élections prochaines, la condition de la Femme et ses projets personnels.

miss franceXLe Guido : Vous avez été élue Miss Mali/France 2013. Pouvez-vous nous dire dans quelles conditions vous avez eu cette couronne ?

Asta Camara : Je pense que cette couronne est le fruit d’un dur travail de préparation durant deux longs mois de répétitions intenses.

Ces répétitions ont été orchestrées par un encadrement de qualité qui nous a formées sur la marche, la danse, l’expression du visage, le sourire, la prise de parole, la prestance et l’élégance.

Je pense également que mes amis y sont pour beaucoup dans ma réussite, car leurs encouragements m’ont permis de garder confiance en moi et d’offrir ma meilleure performance sur scène ce jour là. D’ailleurs je les remercie encore à ce jour.

Avec cette couronne, quelles sont vos missions ?

A.C : Avec cette couronne, ma mission est de représenter la diaspora malienne de France, de faire de la double culture malienne et française un atout.

J’ai eu et j’aurai l’occasion de représenter cette dernière à de nombreux événements tels que les rassemblements en faveur de la paix au Mali qui ont été organisés récemment par la Fédération 2ème Génération par laquelle j’ai été élue, à des projets sociaux et humanitaires, ou encore des élections de miss d’autres pays d’Afrique, ce qui est un honneur pour moi.

De plus, je pense être un appui pour certains qui souhaiteraient développer des projets de part et d’autre, des continents africains et européens, dans n’importe quel domaine que ce soit.

Depuis votre élection, quelles sont les activités ou les actes que vous avez déjà posés ? Et les perspectives d’avenir ?

A.C : Je développe mes projets au sein de la Fédération 2G, avec un encadrement spécifique, puisque durant mon règne, un référant me coach de manière continue. Nous avons d’ores et déjà eu l’occasion d’organiser différents événements, tels que la « Marche en faveur de la Paix au Mali », des réunions afin d’informer l’opinion française sur la situation au Mali. Sur le plan médiatique, nous avons également accompagné avec fierté nos talentueux chanteurs Amadou et Mariam aux victoires de la musique, en donnant une tonalité particulière cette année. J’ai également pu assister la Miss Mali Zalia Maiga, à « La grande nuit du plaidoyer en faveur de la Paix au Mali » qui s’est tenue à Bamako en décembre 2012.

J’envisage là d’organiser une réception pour le 8 mars « Journée de la Femme ».

Et sur le plus long terme, le projet que j’ai présenté, lors de mon élection qui portait sur l’évolution professionnelle des jeunes maliens, prend forme petit à petit. Un projet qui sera synonyme de réussite de mon mandat, quand il verra le jour. Mais pour l’instant, je préfère le garder secrètement et vous le présenterai, du début à la fin lorsqu’il sera achevé.

Au-delà de cet honneur, que faites-vous dans la vie ?

A.C : J’étudie actuellement les Ressources Humaines, en Master en 4ème année, en alternance. Mon but est de devenir Responsable Recrutement, pour offrir la chance à chacun d’évoluer dans le métier qu’il souhaite, tout en luttant contre la discrimination à laquelle beaucoup de personnes, comme vous et moi, sont victimes.

Vous étiez ici à Bamako en décembre 2012. C’était dans quel cadre ?

A.C : Mon but premier était de me présenter au peuple malien, comme nouvelle ambassadrice de la beauté jeune franco malienne pour l’année 2013, mais aussi pour avoir la possibilité d’échanger avec ce dernier concernant sa volonté, ce qu’il attendait de moi et analyser moi-même comment je pouvais apporter ma contribution à l’évolution de mes confrères maliens.

Je suis également venue pour soutenir la Miss ORTM Zalia, lors de « La grande nuit du plaidoyer en faveur de la Paix au Mali », au Palais de la Culture.

Un voyage très enrichissant sur le plan solidaire et culturel, pendant lequel j’ai eu l’occasion de visiter et faire un don au nouvel orphelinat de Dialakoroba construit par des jeunes franco-maliens, ou même d’être invitée sur plusieurs plateaux télé de la grande chaine ORTM, de réaliser des interviews, des conférences de presse et rencontrer certaines personnalités.

Quelles sont les difficultés que rencontre la diaspora malienne en France ?

A.C : Je pense que la difficulté première est de trouver un emploi stable pour la diaspora malienne afin de construire son avenir. Mais elle n’est pas la seule à être confrontée à ce problème, cela est dû au taux de chômage, en croissance constante, qui est présent en France via la crise que nous traversons tous depuis 2008.

Votre point de vue sur l’intervention française au Mali ?

A.C : L’intervention de l’armée française nous a été une aide très précieuse, qui nous a permis de relever la tête de l’eau, un peu plus rapidement. J’ai été heureuse de voir mes deux cultures s’unir pour vaincre l’adversaire. Comme on dit souvent, l’union fait la force. Nous avons eu l’exemple concret ! J’ai été fière, comme les maliens locaux ont été fiers. La plus grande joie était de voir les images des maliens libres au journal télévisé, de voir sur les voitures au Mali les drapeaux du Mali et ceux de la France, symboles de cette double culture que j’incarne.

Selon vous, doit-on négocier aujourd’hui avec le MNLA ?*

A.C : Le MNLA, du fait de leurs agissements et de leur alliance avec les mouvances terroristes, s’est de fait disqualifié.

Le Mali s’active dans l’organisation des élections générales en juillet prochain, si tout se passe bien. Est-ce que la diaspora malienne en France est engagée dans cette dynamique ?

A.C : La diaspora malienne de France s’est toujours engagée dans les échéances électorales, et malgré la situation actuelle, elle reste persuadée que la réussite des prochaines élections est primordiale, pour tout retour à la paix et à la crédibilité de l’Etat malien au niveau international.

Selon vous, quel rôle les femmes doivent-elles jouer dans la sortie de la crise actuelle ?

A.C : Je pense que les femmes ont un rôle très important dans cette sortie de crise.

En effet, on peut constater qu’au Mali les femmes sont reconnues pour leur ténacité, la pertinence de leur raisonnement et l’impact qu’elles peuvent avoir, lorsqu’elles ont la possibilité d’exprimer leur point de vue. Nous sommes les fondements mêmes de toute société, raison pour laquelle le prochain gouvernement devra nécessairement mettre l’éducation des filles au cœur de son engagement.

A l’instar des autres pays du monde entier, le Mali célèbrera dans quelques jours le 8 Mars, Journée internationale de la femme. Que représente cette date pour vous ?

A.C : Cette journée se veut être une journée de réflexion et d‘engagement, pendant laquelle on doit saluer le parcours admirable de nombreuses femmes, et également dénoncer les abus dont elles sont victimes, afin de poser les jalons d’une société plus égalitaire et respectueuse des genres.

Comment cette journée est-elle célébrée par la diaspora malienne en France ?

A.C : La diaspora malienne de France est très impliquée sur le plan associatif et culturel, depuis peu nous assistons à l’émergence de leaders entrepreneurs et politiques. Nous pouvons donc dire que cette journée verra des composantes de la diaspora sur plusieurs thématiques. Notre capacité à évoluer dans différents milieux ne fait que renforcer notre représentativité.

La célébration de cette seule Journée suffit-elle pour la promotion véritable de la femme ? Si non, que faut-il encore faire ?

A.C : Bien sûr que non !

Je pense que c’est chaque jour que l’on devrait honorer celles qui nous ont donné la vie, et qui contribuent tellement à adoucir la nôtre, souvent au détriment de la leur.

Aujourd’hui, les femmes maliennes sont confrontées aux problèmes de l’excision, de la dépigmentation…Comment faire face à ces fléaux?

A.C : Ces fléaux de société sont d’actualité. Beaucoup d’organisations se mettent en place afin de lutter contre ces problèmes. C’est un combat qui doit être mené sur le long terme, dans lequel chacun doit se sentir concerné. Nous n’enlèverons pas ces pratiques d’ici demain, mais il faut inciter les personnes à stopper ces pratiques ô combien dangereuses pour notre santé. Seul un travail d’information et d’échange permettra d’éradiquer ces problèmes.

Votre mot de la fin ?

A.C : En cette journée entièrement dédiée à la femme, j’invite chacune à prendre le temps pour elle. J’invite ces femmes qui ont réussi à faire part de leurs parcours aux autres afin de servir d’exemple.

Les villes du Nord ayant été libérées, nous devons célébrer cette journée en faveur de la liberté retrouvée des femmes du nord du Mali, tout en pensant aux autres femmes du monde, qui souffrent encore et encore.

Nous n’avons qu’une vie, profitez des instants qui vous sont offerts.

Et puis … Vive la femme !

Par Ahmadou Maïga

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