Au total, 20% de la population nationale sont en difficulté pour la période de soudure. L’Etat et ses partenaires techniques et financiers engageront des actions concrètes en faveur des populations vulnérables
La session de partage définitif de la situation alimentaire et nutritionnelle issue du Cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations s’est tenue hier à l’hôtel Massaley. La cérémonie était présidée par le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, en présence de la représentante du Programme alimentaire mondial (PAM), Silvia Caroso et du coordinateur du Système d’alerte précoce (SAP), Many Coulibaly. Le Cadre harmonisé est l’outil de référence pour toutes les actions de sécurité alimentaire conjoncturelle au Mali et dans l’espace CILSS. Chaque année, au sortir de la campagne agricole, le SAP réunit l’ensemble des intervenants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour déployer cet instrument. Ce dernier se base sur les informations issues des différentes évaluations et enquêtes effectuées dans ce domaine. La présente session a regroupé une soixantaine de représentants des structures et organisations nationales et internationales et de la société civile. En effet, la situation des 49 cercles du Mali et des 6 communes du district de Bamako a été examinée. Elle se fonde sur les données les plus récentes fournies par des rapports d’enquête et d’évaluation des ONG et des rapports d’activités des structures nationales. Au terme de ce travail, il ressort que la production agricole de notre pays est jugée moyenne à bon sur l’ensemble du territoire. Cependant, on relève des zones de mauvaises productions comme le Sahel occidental dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao. Au plan pastoral, le disponible fourrager est globalement moyen sans compter des déficits importants dans le Gourma de Tombouctou et Gao et par endroit au Sahel occidental. A cela s’ajoute l’insécurité civile qui perturbe les activités économiques dans le nord et le centre du pays. Les projections indiquent que 60077 personnes sont classées en situation d’insécurité alimentaire sévère et 3,2 millions de personnes en insécurité alimentaire modérée. Environ 3,8 millions d’individus, soit 20% de la population sont en insécurité alimentaire pour la période de soudure. Pour faire face à cette situation, les experts recommandent la mise en œuvre d’un programme d’assistance alimentaire en faveur de 600.778 personnes en phase 3 et pire, autrement dit, en situation d’urgence. Il faudra, selon eux, améliorer la disponibilité et l’accès à l’aliment bétail dans les zones en déficit fourrager (4000 tonnes). La mise en œuvre des actions de résilience comme les transferts sociaux et les aménagements de proximité, la reconstitution des moyens d’existence des populations déplacées et des réfugiés de retour et la poursuite des actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition qui est un problème préoccupant dans l’ensemble du pays sont nécessaires. En réponse, le ministre commissaire à la sécurité a promis de finaliser dans les jours à venir, l’élaboration du Plan national de réponses aux difficultés alimentaires au titre de la campagne agricole 2016-1017 qui se poursuivra jusqu’au Conseil national de sécurité qui se tiendra en avril. L’Etat et ses partenaires techniques et financiers engageront des actions concrètes en faveur des populations vulnérables, afin d’éviter à notre pays une situation contraignante au plan alimentaire et nutritionnelle, rassure Oumar Ibrahim Touré.