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Les Echos N° 4031 du 7/3/2013

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Gouvernement : Un ministre de l’énergie à la compétence douteuse
Publié le jeudi 7 mars 2013  |  Les Echos




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Avec un ministre de l’Energie et de l’Eau, sorti du sérail, mais qui n’aime qu’à parader, l’Energie du Mali (EDM-SA) continuera longtemps de coltiner le poids de ses incapacités qui pèsent des tonnes.

Fort du soutien d’un parti politique, le ministre de l’Energie et de l’Eau a décidé de faire comme un éléphant dans une boutique de porcelaines. Directeur général dégommé pour longévité (un crime ?), augmentation tarifaire pour les consommateurs, maintien d’avantages colossaux presque indus pour les travailleurs. Ainsi, il fait « casse-casse, on casse tout » à l’instar du chanteur. Sauf que pour lui, on est dans la réalité. Pauvres de nous !

Avec Makan Tounkara, puisqu’il faut appeler un chat un chat, les usagers de l’eau et de l’électricité n’ont pas fini de boire le calice jusqu’à la lie. « Quand l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris ».

Cette comptine n’est donc plus qu’une vue de l’esprit dans le cas de cet homme, qui a passé toute sa carrière à EDM-SA et qui, sans être le messie attendu à ce poste, pouvait cependant améliorer les prestations de son entreprise, se perdait-on en conjectures à sa nomination. Le réveil est brutal.

Depuis son arrivée, force est de constater que ça dégringole de toutes part à l’EDM-SA. Que de paradoxes ! Tenez ! Au moment où on augmente le tarif de l’électricité au motif que le carburant (DDO et lubrifiants) coûte cher, les délestages s’installent. Et dire aussi que l’interconnexion Mali-Côte d’Ivoire était censée sonner le glas des coupures intempestives !

Dans le même temps, les avantages du personnel de l’entreprise, qui ne payent que 10 % par mois de leur consommation électrique, entre autres, sont maintenus intacts. Il est vrai que l’austérité dans un contexte d’injustice sociale ne vaut que pour les autres, se faisant tourner en bourrique par les privilèges exorbitants.

L’autre paradoxe, c’est que les services d’EDM-SA ont expliqué lundi soir la coupure généralisée à Bamako et dans certaines localités par un incendie sur les installations de Manantali, qui représentent, avouent-ils, 52 % de l’électricité qu’ils commercialisent.

Il y a donc tromperie sur la marchandise à propos de l’augmentation de 3 à 7 % de la facture d’électricité, décidée par la Commission de régulation de l’eau et de l’électricité (Cree).

Manantali en tout cas relève de la compétence de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). C’est l’argent du contribuable de la Guinée (nouvelle venue), du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal et l’apport des PTF et des banques de financement qui ont permis la réalisation de ce barrage hydroélectrique.

La production à Manantali est assurée par la Société de gestion de l’électricité éponyme (Sogem). C’est le système de quota qui prévaut, mais ce n’est pas l’EDM-SA qui paye la facture d’hydrocarbures pour faire fonctionner les machines.

Il y a un paradoxe entretenu par le ministre de l’Energie et de l’Eau qui sait pertinemment là où se trouvent les sources de déperdition de l’argent public à l’EDM-SA, mais qui se refuse d’y poser des garrots à défaut de remède de cheval.

En réalité, les délestages sont une habitude bien avant l’incendie de Manantali. Ils n’ont d’autre but que de porter atteinte à la production et à la productivité parce que de nombreuses PME-PMI sans grands moyens sont obligées de faire fonctionner des générateurs à coup de milliers de F CFA par jour qui grèvent leurs budgets.

Délester, c’est mettre en danger la vie de personnes qui ne tiennent que par l’électricité. C’est participer à la recrudescence des accidents de la circulation avec l’extinction des feux tricolores.

Le ministre a-t-il réellement conscience de ses responsabilités ? Le doute est permis ! Il est en tout comptable de l’absence de votre journal « Les Echos » du mardi dans les kiosques. Un crime de lèse-lecteur.

Bayer

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