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Cnferance d’entente au Mali : Que cache le revirement de la CMA ?
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  lepays.bf
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La Conférence d’entente nationale qui s’est ouverte au Mali le 27 mars dernier, se présentait sous de mauvais auspices, avec le boycott annoncé de certains acteurs majeurs dont l’opposition et certains groupes armés qui se plaignent pour la plupart de « n’avoir pas été associés à la préparation de la rencontre ». Etait de ceux-là, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui ne montrait aucun enthousiasme à aller à cette rencontre de Bamako censée pourtant discuter des avancées de l’accord de paix d’Alger et poser les jalons de la réconciliation pour une sortie de crise. Mais 24 heures après l’ouverture de la réunion, la CMA qui s’était rebiffée a surpris plus d’un en annonçant sa participation à ladite conférence. Un changement brusque et spectaculaire, qui ne manque pas de laisser songeurs, bien des observateurs de la scène politique malienne qui en sont encore à se demander ce que cache ce revirement de la CMA. Est-ce une adhésion par conviction où va-t-on encore assister à d’autres rebondissements, comme les protagonistes de la crise malienne nous y ont, du reste, maintenant habitués ? Quoi qu’il en soit, au-delà du communiqué qui justifie ce retour par le fait « qu’après le discours d’ouverture prononcé par le chef de l’Etat, toutes les parties ont noté une prise en charge de leurs préoccupations », certaines sources indiquent que ce revirement de l’ex-rébellion est le fruit d’une diplomatie souterraine qui a été mise en branle pour rallier le maximum de personnes à cette conférence qui doit décider de l’avenir du Mali, avec la réconciliation nationale en ligne de mire. Et dans le cas d’espèce, la médiation internationale, en l’occurrence la Minusma, ne serait pas restée les bras croisés et aurait même pesé de tout son poids, dans ce retour à de meilleurs sentiments de la CMA, en tant que l’un des protagonistes majeurs de cette crise dans laquelle le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) est en passe d’user bien de ses sandales, à la recherche d’une paix introuvable.

Le véritable nœud gordien de la crise malienne est le manque de sincérité des différents protagonistes

En attendant, qui sait, le ralliement d’autres parties, l’on peut dire qu’un nouveau pas a été franchi. Toute chose qui permet de garder allumée la flamme de l’espoir, dans ce Mali où la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain. En effet, les observateurs avertis de la scène politique malienne ont quelquefois peur de l’arbre à palabres malien qui a ceci de particulier que l’on ne peut jamais jurer de rien, tant les protagonistes sont inconstants dans leurs prises de positions qui semblent se mouvoir comme les sables du désert. En vérité, le véritable nœud gordien de la crise malienne est le manque de franchise et de sincérité des différents protagonistes. En effet, certains viennent aux négociations avec des intentions cachées et sont prêts à renverser la calebasse de lait quand les négociations ne semblent pas aller dans le sens de leurs intérêts. Or, tant qu’il en sera ainsi et que les uns et les autres ne seront pas prêts à faire les concessions nécessaires qui vont dans le sens de l’intérêt général, il sera illusoire d’espérer voir le bout du tunnel et d’aller à une réconciliation véritable. Pour en revenir à la participation des ex-rebelles de la CMA à cette conférence, à défaut de croire en leur sincérité, il faut les prendre aux mots et leur accorder le bénéfice de la bonne foi, en espérant que leur participation pourra en entraîner d’autres ; toutes choses qui pourraient permettre au processus de paix de connaître des avancées significatives et d’entrer dans une phase décisive. D’autant plus qu’il est question d’un autre round de discussions, qui devrait s’ouvrir à la suite de celles-ci. En tout état de cause, l’on peut considérer l’ouverture de cette conférence comme un premier pas, et c’est la solidité morale du rapport qui va en sortir pour la suite du processus, qui est le plus important.

Outélé KEITA
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