Une forte ovation dans la salle du stade Omnisports Modibo Kéita, dès la prononciation du nom de Dioncounda Traoré. C’était samedi dernier, à l’ouverture la 15ème conférence nationale de l’ADEMA-PASJ. Ce n’était pas anodin et conformément à la citation de Dioncounda dont Tiémoko Sangaré s’est accaparée : « il n’y a que l’ADEMA pour battre l’ADEMA. » A n’en pas douter, le Parti africain pour la solidarité et la justice est encore en proie aux démons de la division. De ce fait, Le président du parti, Tiémoko Sangaré a préféré parler en parabole. En effet, une bonne partie de la Ruche est convaincue que c’est Dioncounda Traoré qui a la carrure politique pour faire face à IBK, Soumaila Cissé ou Modibo Sidibé, à la prochaine élection présidentielle, en 2018.Pourtant, Tiémoko Sangaré, dont le charisme est en train de s’affirmer, compte tenu de son implicationrécurrente dans les instances du parti et de sa connaissance de la situation politique nationale, pourrait, à n’en pas douter, ravir la vedette à beaucoup de postulants à la candidature du Parti, à l’élection présidentielle de 2018. Un cadre du parti nous a même dit qu’on commence à les divertir, car ils auront bel et bien leur candidat en 2018. Donc, la division couve au sein du parti de l’Abeille. Pour combattre cette tendance et suivant la parabole de Tiémoko Traoré, « il faut faire en sorte que l’ADEMA mette en échec l’ADEMA qui veut le battre. »
Ce n’est donc pas étonnant que le président du parti ait beaucoup insisté sur la cohésion du parti et la refondation de la grande famille ADEMA.
Au demeurant, la déchirure au sein du Parti africain pour la solidarité et la justice, à la veille d’une présidentielle est un scénario connu. En 2002, nombre de cadres de l’ADEMA avaient trahi le candidat du parti, Soumaila Cissé, permettant à ATT de le battre au second tour. En 2007, la division des Abeilles était consacrée par le positionnement ou non du parti derrière la candidature de l’ancien président ATT. A l’occasion, Soumeylou Boubèye Maiga, respectueux du principe de la conquête du pouvoir dévolu aux partis politiques a été sanctionné par le parti qui a tenu bec et ongles à s’aligner derrière ATT. Dioncounda avait même justifié cette position en disant que le parti ne voulait pas avoir derrière le dos, la justice, la sécurité d’Etat, l’administration… En 2013, des candidats malheureux à la candidature au sein de la Ruche, se sont retournés contre Dramane Dembélé désigné candidat de l’ADEMA. Certains de ces contestataires ont écrit dans la presse privée, d’autres ont même produit un document pour accuser Dramane Dembélé de corruption… en lieu et place de la Cour constitutionnelle. Cet acharnement des cadres du parti de l’Abeille contre leur candidat confirme bien les propos de Tiémoko Sangaré, à savoir que c’est l’ADEMA qui est la plaie de l’ADEMA.
Comment donc le Parti africain pour la solidarité et la justice compte-t-il recomposer sa grande famille, en continuant à torpiller son candidat à la présidentielle ?
Toujours est-il que la candidature de Dioncounda Traoré est envisagée par certains militants, qui deviennent de plus en plus pressants, créant, de nouveau, le malaise dans la Ruche, à la veille d’une échéance présidentielle.