Le Mali vient de célébrer le 26e anniversaire de la révolution de mars 1991 qui a ouvert la voie de la démocratie. Pour la circonstance, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a déposé une gerbe de fleur devant le monument de la paix afin de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui se sont sacrifiés pour la justice sociale. Mais après 26 ans où en est la démocratie au Mali ?
Faut-il le rappeler, le Mali a perdu plus de 300 hommes dans les mouvements de 1991. Raison pour laquelle chaque 26 mars, date de la chute du régime dictatorial du général Moussa Traoré est décrété jour férié pour rendre hommage aux martyrs de la liberté. Aujourd’hui après 26 ans, les Maliens essaient jusque là de comprendre où est donc cette démocratie tant espérée, un Mali libre et égal pour tous.
Le président IBK lors du dépôt de gerbe de fleur disait ceci : « Pour notre peuple, c’est un jour mémorable à tous égards, un jour fondateur. Chaque fois l’an révolu le souvenir de ceux par qui aujourd’hui est, grâce auxquels aujourd’hui est, ce sacrifice pour lequel nous nous battons au quotidien pour qu’il ne soit pas vain. Ils ont espéré un Mali fraternel, un Mali pacifique, un Mali retrouvé en ses limites historiques, un Mali en paix et en amitié, en solidarité avec les peuples du monde. Ce Mali là, nous nous efforçons au quotidien de le bâtir quoi qu’on en dise. En un jour comme aujourd’hui à quoi servent les polémiques ? Que chacun pensent à ceux là qui ne sont pas là aujourd’hui, mais qui nous voient ».
Il y a de cela 26 ans que tout le Mali s’est levé comme un seul homme pour renverser les 23 ans de dictature du régime du général Moussa Traoré, une révolution qui a donné naissance à la troisième République. Mais le peuple malien reste toujours assoiffé de la liberté, de la justice et de l’égalité entre les personnes. L’an passé, lors de 25 e anniversaire, l’Association des victimes du 26 mars regrettait qu’après 25 ans, justice n’est pas encore rendue aux familles des victimes de 91 même si l’association se réjouissait de la liberté acquise.
Un pas en avant un pas en arrière
20 ans après les événements de Mars 91 autrement dit jusqu’en 2012, le pays a connu des avancés ça et là. Avec l’ouverture démocratique et le pluralisme syndicalisme, les votes ont eu lieu en 1992 et Alpha Oumar Konaré fit élu démocratiquement. Certes, beaucoup d’efforts et le pays était plus ou moins en difficulté sur le plan économique mais le Mali avait pu largement se repositionner dans le concert des grandes nations notamment en termes de liberté d’expression. En janvier 2012, le Mali occupait la 25e rang mondial selon le rapport de Reporters sans frontières.
En Mars 2012, le Mali connaitra une autre date historique, cette fois-ci à dimension beaucoup plus internationale. Le coup d’Etat du 22 mars 2012 dirigé par le capitaine Amadou Aya Sanogo à l’époque enfonce le Mali dans une crise sans précédent et remet en cause les règles de la Constitution. Cette crise va impacter le quotidien des Maliens. Aujourd’hui, le peuple du Mali pleure les pertes subies par le coup de force de mars 2012. Malgré l’élection de 2013, le pays peine à retrouver son élan d’antan. Aujourd’hui, selon les rapports 2017 d’Amnisty international, le Mali est considéré comme le 8e pays le plus dangereux du monde.
Ce pays autre fois paisible est devenu de nos jours la proie des attaques perpétrées. Rien qu’en 2016, le Mali a subi plus 380 attaques à travers le pays, soit plus d’une attaque par jour est-ce un pays de liberté ? Les Maliens ont besoin d’une nouvelle forme de démocratie avec un Etat fort capable de protéger tous les Maliens pour répondre à sa dévise : un Peuple-un But-une Foi.