PARIS - Plus d’une centaine de combattants islamistes
ont été tués par les forces françaises depuis le début mi-février des combats
qui les ont opposés dans la vallée d’Ametettai (nord-est), dont les Français
ont repris le contrôle ces derniers jours, a indiqué jeudi l’état-major des
armées.
Il s’agit du nombre de corps effectivement dénombrés par les soldats
français, selon l’état-major qui ne comptabilise pas les victimes des frappes
aériennes, difficiles à évaluer.
Selon la même source, une cinquantaine de jihadistes ont par ailleurs été
tués dans la même période dans la région de Gao (nord), où un soldat français
est mort mercredi, le 4e depuis le début de l’opération française, lors
patrouille conjointe avec l’armée malienne.
Ce bilan ne tient pas compte des pertes infligées aux islamistes par les
quelque 800 soldats tchadiens qui se battent au côté des Français et opéraient
dans l’est d’Ametettai. Les Tchadiens affirment avoir également tué une
centaine de jihadistes et ont eux-mêmes perdu plus de 25 soldats.
Les soldats français poursuivaient jeudi le ratissage de cette vallée
considérée comme le sanctuaire d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
D’autres vallées de l’Adrar des Ifoghas sont également fouillées par les
forces françaises et tchadiennes.
"Aqmi était installée dans cette zone et souhaitait y rester durablement",
a déclaré le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major, au cours
d’un point de presse. "Je ne pense pas qu’on puisse multiplier à l’infini ce
genre d’installations", a-t-il affirmé, en soulignant l’importance du matériel
détruit ou saisi par les soldats français. Il a par ailleurs jugé "probable
qu’une partie des terroristes a réussi a s’échapper".
En visite jeudi matin à Ametettai, le ministre de la Défense Jean-Yves Le
Drian s’est notamment fait présenter les munitions et armements saisis.
De l’armement lourd - trois canons russes de 122 mm, des mitrailleuses et
lance-roquettes - a été découvert par les soldats français. Mais aussi, selon
la défense, plus de 1.000 roquettes et grenades, 60.000 munitions, 1.500 obus
et du matériel pour fabriquer des explosifs artisanaux.
Le bilan global depuis le début de l’opération française au Mali, le 11
janvier, est toujours évalué par la Défense à "plusieurs centaines" de
combattants islamistes tués.
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