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Grève illimitée de la santé : Quand un citoyen interpelle les acteurs de la santé
Publié le jeudi 30 mars 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Grève
© aBamako.com par A.S
Grève du personnel du CHU Gabriel Toure
Bamako, le 17 aout 2015 les personnels du CHU Gabriel Toure ont entamés une grève
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Le 24 octobre 2016, le Syndicat national de la santé de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) a déposé un préavis de grève illimité à compter du mercredi 9 novembre 2016 contenant plusieurs points de revendication.

A l’issue des travaux de la commission de conciliation, neuf (9) points de revendication ont fait l’objet d’accord après que les deux parties eurent convenu de verser les questions financières et l’intégration des contractuels, qui constituaient des points de désaccord, dans les travaux des commissions.

C’est ainsi que, sous l’égide du ministère en charge de la Fonction publique, une commission technique a été créée, composée de deux (2) sous-commissions.

Ø La sous-commission chargée d’examiner les questions financières ; à savoir :

la prime de fonction spéciale ;
les primes de garde ;
les primes de monture ;
les émoluments des bi-appartenant ;

Ø La sous-commission chargée d’examiner les questions d’intégration des contractuels payés sur ressources propres, fonds PTTE et d’ouverture des concours professionnels des travailleurs sociaux à l’entrée de l’Institut national de formation des travailleurs sociaux (INFTS).

Au cours des travaux de la sous-commission finances, une proposition d’augmentation de 25 % a été refusée par la partie syndicale. C’est suite à ce refus que le dernier préavis de grève illimitée a été déposé par le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-AF) et la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (Fesysam), le 15 février 2017. Ce préavis est intervenu alors que la sous-commission intégration n’avait pas fini ses travaux. Ledit préavis reprend l’ensemble des points du préavis de novembre 2016.

La commission de conciliation mise en place à cet effet n’a pas pu concilier les deux parties malgré des accords sur tous les points à l’exception de celui relatif à la prime de fonctions spéciales pour laquelle les syndicats demandent 100 000 F CFA, pour la catégorie A, 75 000 F CFA pour la catégorie B et 25 000 F CFA pour le catégorie C et les contractuels.

La partie syndicale exige ces montants en se référant à l’augmentation accordée aux magistrats en ce qui concerne l’indemnité de judicature.

Nonobstant plusieurs tentatives consistant à donner des explications et des assurances, à travers différents canaux, force est de constater que la partie syndicale est déterminée à poursuivre la grève. Parmi les tentatives, on peut citer les réunions des 17, 20 et 26 mars 2017. La dernière réunion citée a regroupé la partie syndicale, les membres de la commission de conciliation et les représentants du gouvernement dont les secrétaires généraux des trois départements ministériels concernés en plus de celui du ministre du Travail et de la Fonction publique.

Au vu de la situation de chaos dans les hôpitaux et autres centres de santé, il y a lieu de se demander où est passé le sens d’humanité, de commisération et même d’empathie qui caractérisait le Malien ? Comment des médecins maliens peuvent-ils laisser mourir leurs compatriotes simplement parce que leurs revendications syndicales n’ont pas été satisfaites dans l’immédiat ?

Ce sont là des questions qui doivent faire réfléchir chaque Malienne et chaque Malien. A notre sens, la lutte syndicale est une lutte continue qui se mène graduellement tout en préservant les fondements d’une société. Nous sommes au regret de constater que le “Malien est effectivement devenu un loup pour le Malien”. Ce qui est vraiment dommage !

Même si la lutte syndicale est tout à fait légale et légitime, il faudrait savoir raison gardée et préserver la vie humaine qui est sacrée. Mes chers amis syndicalistes, ce sont nos pauvres compatriotes qui sont les premières victimes de cette lutte aveugle dans laquelle vous vous êtes engagés contre le gouvernement. Continuons à revendiquer tout en restant humains car le tribunal de l’Histoire est implacable. A bon entendeur, salut !

Mamoutou Cissé

Ancien de la santé à Banankabougou
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