Si les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont finalement accepté de participer à la Conférence d’entente nationale, il reste pourtant une frange importante de la population qui n’y est pas représentée : ce sont les réfugiés.
Ils sont des dizaines de milliers à avoir fui les violences dans le Nord du pays, et leur voix ne se fera pas entendre directement pendant les négociations. “La Conférence nationale est partie en réalité pour déboucher sur une mésentente, sur une conférence de sabotage national. D’autant plus que la conférence nationale, censée être le couronnement du processus, non seulement a eu lieu plus tôt que prévu, mais également toutes les conditions qui devraient être réunies ne sont pas réunies pour que la Conférence nationale soit fixée. Vous avez des dizaines de milliers de réfugiés au Burkina Faso et ailleurs”, s’agace Sidi Ag Baye, secrétaire général du Comité directeur des réfugiés maliens de Bobo-Dioulasso et le porte-parole des réfugiés maliens au Burkina.
Une absence déplorable, estime-t-il. D’après lui, cette conférence ne débouchera sur rien de solide sans l’apport de ceux qui ont fui le pays. “Nous n’avons pas été saisis, nous n’avons pas été officiellement invités jusque-là. Personne mieux que les réfugiés ne connaît les souffrances dans lesquelles ils sont en train d’évoluer depuis 2012 jusqu’à nos jours. C’est à eux de s’exprimer librement et de proposer les solutions qui sont censées ramener la paix entre parties en belligérance. Les réfugiés ont un mot à dire. Ils doivent être invités. Là, on force la donne, on passe à côté de la plaque”.
Sidi Ag Baye affirme par ailleurs qu’au moins 20 000 Maliens sont réfugiés seulement au Burkina Faso. Reste à espérer que la prolongation de la CEN permet de corriger le tir en intégrant les centaines de milliers de réfugiés dans le processus de sortie de crise.