C’est l’occasion de chercher les éléments constitutifs d’une Charte élaborée sur une base consensuelle pour mettre fin aux crises infernales et réussir le renouveau du Mali.
Plusieurs observateurs étaient pessimistes, quant à la tenue de la Conférence d’entente Nationale (CEN). Mais elle a bel et bien eu lieu entre toutes les filles et fils de la nation. Comme en témoigne l’ouverture en grande pompe des travaux de la conférence, lundi matin, et les discours tenus qui ont permis, notamment à la CMA de croire enfin au processus qui doit favoriser la réconciliation nationale. En effet, prenant le train en marche comme l’avait conseillé le Président IBK dans son intervention, les membres de la CMA ont été mardi, deuxième jour du grand rendez-vous, les vedettes même au palais de la culture, sanctuaire de la CEN. Quant à la plateforme, elle était bien présente à la cérémonie d’ouverture.
C’est donc le ton de tout un processus de la recherche d’une paix véritable et juste qui a été donné lundi, 27 mars 2017, par l’ouverture des travaux de la Conférence d’entente nationale qui a regroupé les filles et fils de la nation.
La cérémonie placée sous la présidence SE Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République, Chef de l’Etat, a enregistré la présence du Premier ministre et tout son gouvernement, les présidents des Institutions du Mali, les Honorables députés à l’Assemblée Nationale, les responsables de la mission onusienne dont le chef de la MINUSMA, les représentants des Groupes signataires et non signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, le chef de file de la Médiation internationale et président du Comité de suivi de l’accord. On y notait aussi la présence de tous les anciens Premiers ministres ; les gouverneurs de Région ; les présidents des Conseils de Région ; les chefs de missions diplomatiques et des organisations internationales ; les OSC, les chefs traditionnels et religieux, entre autres.
Cependant la CEN qui ne va pas tout suite produire une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation comme initialement prévu dans les termes de référence. «La conférence va produire les éléments qui seront pris en compte dans la Charte dont la date sera fixée par qui de droit. Cette conférence se veut donc celle de tous les Maliens, sans rejet, qui sont à la recherche d’une paix véritable et juste», a tenu à préciser le Médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, président de la Commission préparatoire de la CEN.
En clair, cette Conférence d’entente nationale va d’abord produire des éléments constitutifs d’une Charte pour la paix et la réconciliation, afin mettre fin aux crises infernales et réussir le renouveau du Mali. C’est donc le début d’un vaste processus qui devrait durer autant que nécessaire et bénéficier de l’adhésion de tous.
Pour y arriver, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, tout comme le président de la commission préparatoire de la CEN ont invité chacun et chacune à transcender les peurs, les méfiances et les ressentiments, si légitimes soient-ils, pour adopter un esprit d’ouverture. « Cette conférence nationale est un train qui démarre. Ceux qui ne l’auront pas pris peuvent toujours le rattraper à une autre gare. Je faillirais à mon devoir si je ne déplorais pas certaines absences et les discours qui les justifient », a confié le chef de l’Etat. (Voir le discours du Président en page 5).Un appel sans équivoque que le président lance à ceux qui ont opté pour la politique de la chaise vide au Palais de la culture, en l’occurrence les représentants des partis membres de l’opposition.
Rappelons que le document de travail de la conférence recense les éléments qui ont été recueillis comme causes de la crise ainsi que leurs conséquences sur les divers aspects du respect de la diversité, de la cohésion sociale, de la paix, de l’unité et de la gouvernance en général.
Cette conférence intervient après des consultations régionales qui ont été organisées de février à mars 2017 et se sont tenues dans les régions de Gao (13 et 14 février 2017), Tombouctou – Taoudéni (13 et 14 février 2017), Mopti (14 et 15 février 2017), Ségou (20 et 21 février 2017), Koulikoro (20 et 21 février 2017), Sikasso (20 et 21 février 2017), Kayes (20 et 21 février 2017), Ménaka (18 et 20 février 2017), Bamako (14 et 15 mars), Ouagadougou (16 et 22 mars), Niamey (20 et 25 mars) et Nouakchott (18 et 25 mars). Celle de Kidal n’a malheureusement pas pu se tenir dans les délais. Quant aux consultations catégorielles, elles ont concerné différents acteurs collectifs ou individuels : signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; structures étatiques ; anciens Premiers ministres ; organisations de la société civile dont notamment les femmes et les jeunes ; institutions confessionnelles ; groupements de partis politiques ; centrales syndicales ; représentants de la Diaspora ; des notabilités traditionnelles ou religieuses, entre autres.