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Mountaga Tall et Sidiki N’Fa Konaté, du combat démocratique à la servitude: L’ORTM, une arme pour asservir que pour informer
Publié le vendredi 31 mars 2017  |  Infosept
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier de formation sur la cybercriminalité
Bamako, le 28 mars 2017. Sous la présidence du ministre de l`Economie Numérique et de la Communication Me Mountaga TALL, l`Agence des Technologies de l`Information et de la Communication (AGETIC) a, en partenariat avec General Computech, ouvert un atelier de formation sur la cybercriminalité.
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La démocratie malienne suit depuis un certain temps une courbe descendante au vu et au su des acteurs du mouvement démocratique et avec la complicité de ceux-là mêmes qui ont battu le pavé au prix de leur vie pour son avènement.

Me. Tall, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, fait partie des leaders du mouvement démocratique qui avaient dit « NON » à la soldatesque et au pouvoir Kaki. Mais aujourd’hui, Fatigué, humilié, il a troqué son idéal et sa conviction aux postes en renonçant au combat. Aujourd’hui, ministre en charge de la Communication, il contribue fortement à l’instrumentalisation du seul média public au service d’un homme et de son clan.

Il est aidé dans cette burlesque tâche par Sidiki N’Fa Konaté, tout aussi membre du mouvement démocratique. Accéderont-ils enfin à la demande de l’Opposition d’organiser un débat contradictoire sur la Conférence d’Entente Nationale pour que le peuple se fasse sa religion ? L’ORTM comprendra-t-il jamais un jour qu’il est un média d’Etat au service du Peuple dans toute l’acception du terme?

On a le sentiment, au regard de tous les manquements aux principes démocratiques, que la Révolution malienne n’a pas été parachevée ou ceux qui ont jeté les enfants à la boucherie avaient un autre agenda différent de celui d’une émancipation réelle du Peuple. Sinon, comment comprendre que ceux qui ont été les cerveaux de la Révolution du 26 mars 1991 puissent tomber bas au point de renoncer à leur conviction en s’accommodant des plaies qu’ils avaient combattues.

Défendaient-ils réellement un idéal démocratique ou l’affirmation de leur égo surdimensionné ? Me. Mountaga Tall et Sidiki N’fa Konaté auront très vite désenchanté en acceptant de jouer des rôles qui ne leur ressemblent pas. Sous ATT, ces deux hommes ont été à la limite les troubadours du Président. De mémoire, le zèle de Me. Mountaga Tall n’a d’égal que celui dont avait déjà fait montre un certain Choguel K. Maiga. On se rappelle qu’en 2007, ces deux porte-paroles du candidat ATT avaient tellement compris leur rôle qu’ils avaient voulu le déclarer vainqueur avant la proclamation officielle des résultats contre IBK.

Ils auront tous deux été aujourd’hui ministre en charge de la communication et porte-parole de celui qu’ils vilipendaient si assurément en 2007, à savoir IBK. Pour eux, la morale de la politique est la morale pour soi. Quant à Sidiki N’Fa Konaté, contre qui l’actuelle Majorité avait marché, quand elle était l’Opposition d’hier, pour demander son départ et réclamer la libération de l’ORTM, l’irremplaçable DG a fini par être nommé par ceux-là même qui le critiquaient tant. Pour rappel, le Directeur de l’ORTM sous ATT, Sidiki N’fa Konaté, avait transformé le seul média public en un instrument de propagande pour ATT et le mouvement citoyen.

Comme pour lui dire qu’il avait bien fait son travail le régime IBK le sollicite pour le même service espérant les mêmes résultats. Mountaga Tall et Sidiki N’Fa Konaté rejettent systématiquement toute image et tout son allant à contre-courant du régime. Ils censurent l’Opposition et tous ceux qui ont une voix discordante à celle du principe du jour. Vont-ils enfin saisir la balle au rebond pour accepter la requête d’une Opposition formellement reconnue, dont la fonction de chef de file vient d’être presque institutionnalisée, d’organiser un débat contradictoire sur la Conférence d’Entente Nationale et sur toutes les questions brulantes de l’heure comme l’insécurité, le manque d’emploi des jeunes, les causes profondes des rébellions cycliques.

En définitive, la démocratie malienne qui était citée comme l’un des modèles en Afrique a connu beaucoup de culbutes dus à des hommes qui ont renoncé à leur conviction et à l’idéal démocratique au profit de leur bien-être personnel. Ils seront tous jugés demain par le tribunal de l’Histoire.

Youssouf Sissoko
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