Pour accompagner les jeunes, les femmes et les groupes défavorisés des Régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou, la Coopération Suisse au Mali a lancé sa nouvelle stratégie 2017-2020, allouant 60 milliards de francs CFA.
Ce programme traduit l’engagement de la Coopération suisse au Mali pour le développement durable et la Paix dans notre pays. Il se base sur une action intégrée des différents instruments de la politique étrangère suisse axée sur, entre autres, la coopération au développement, l’aide humanitaire et la politique de paix.
En effet, cela fait au moins 40 ans depuis que la Suisse intervient aux côtés du Mali à travers des programmes de coopération qui visent à accompagner les acteurs publics, privés et sociaux maliens dans les domaines du développement économique rural, de l’éducation et de la gouvernance.
«Ces domaines ont prouvé leur pertinence et correspondent aux priorités du Mali notamment celles inscrites dans le cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable du Mali 2016-2018», avait expliqué Manuel Sager, Directeur du Développement et de la Coopération, lors du lancement du programme.
Bilan de la stratégie 2012-2016
La stratégie 2012-2015 prolongée à 2016 a permis au plan éducatif du programme de mettre en place des écoles mobiles et 150 centres de scolarisation accélérées dans les zones touchées par le conflit, la réhabilitation et l’équipement des écoles endommagées à Tombouctou et Youwarou et la formation de 300 comités de gestion scolaire.
La nouveauté dans le programme
La Coopération suisse, consciente du contexte actuel du Mali, a tenu compte de nouveaux enjeux clés pour le développement, notamment le processus de paix, la croissance démographique ou les répercussions du changement climatique, avant d’élaborer ce programme triennal. Si ce programme englobe les femmes et les groupes défavorisés, il concerne surtout les jeunes, acteurs cibles, pour leur «permettre de prendre leur sort en main à travers des perspectives éducatives et professionnelles adaptées à leurs besoins».
Des composantes bien réfléchies
Le 1er volet de cette nouvelle stratégie vise à «améliorer les revenus des populations, la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que les revenus des exploitations familiales» et contribuer à «valoriser le potentiel agropastoral en développant les chaines de valeurs».
Le 2e, celui relatif à l’ «Education de base et formation professionnelle», vient en réponse aux multiples défis de ce secteur, par la gestion décentralisée de l’éducation de base, l’adoption des offres de formation aux besoins du marché de l’emploi, et l’amélioration de la qualité du système d’enseignement. Il s’agit, donc, de travailler à la promotion des écoles mobiles, à la stratégie de scolarisation accélérée et à la formation professionnelle des élèves des écoles coraniques, des maîtres et l’amélioration de l’employabilité des jeunes.
Quant au volet «Gouvernance et paix», l’appui suisse se focalisera sur la refondation des institutions, la cohésion sociale et le processus de réconciliation nationale. Il s’agit, en effet, de renforcer la société malienne afin qu’elle soit capable de construire un vivre ensemble dans le cadre d’un dialogue national inclusif et disposant d’institutions légitimes.
Le Mali rassure
Avec une croissance économique de 5% dont la production agricole atteint 7,4 millions de tonnes, le Mali fait preuve d’une capacité de résilience remarquable. Ce, malgré la persistance des défis liés à la consolidation de la paix, à la réconciliation nationale, au recul de la pauvreté, à l’accès aux services sociaux de base, à la mise en œuvre de la décentralisation renforcée, à l’éducation et l’emploi des jeunes et à l’insécurité persistante.
D’où les assurances des partenaires suisses pour allouer ces 95 millions francs suisses (environ 60 milliards de francs CFA) dans le cadre de cette coopération.